31 mars 2008

Névrose traumatique capillaire

L'envie d'aller chez le coiffeur me prend comme l'envie de pisser. Donc, quand ça me prend, y'a rien a faire, faut que j'y aille, où que je sois. Mais voilà, ça peut être très dangereux d'aller chez le coiffeur quand on se trouve dans une ville inconnue, ou même connue, vu que je suis on ne peut plus infidèle capillairement parlant. Les salons de coiffure, c'est un peu comme les bars, y'en a à tous les coins de rues, donc j'ai l'embarras du choix. En général, je me fie à la devanture, aux photos affichées, à la déco... bref des trucs très subjectifs. Mon problème avec les coiffeurs et plus spécifiquement les coiffeuses (j'suis misogyne là?), c'est que je ressors à coup sûr insatisfaite et frustrée. Au gré de mes pérégrinations, j'erre donc de salon en salon, de Bourges à Paris, de Clermont Ferrand à Montpellier, de Vierzon à St Nazaire... en quête du coiffeur qui saura. Alors d'abord, je crois que j'ai développé, avec le temps, les déconfitures et les rancoeurs, une aversion limite malsaine pour les coiffeuses. Je ne supporte pas quand elles se sentent obligées de bavasser, de raconter leur vie, de me poser des questions alors qu'elles devraient bien deviner à mon air mutique et renfrogné que j'ai juste besoin d'une coupe de cheveux réussie et pas d'une convers à la con sur la météo, leur vie de famille ou le dernier navet qu'elles sont allées voir au ciné. Encore s'il suffisait de se taper leur monologue pour ressortir de là avec une coupe correcte... mais non, ça ne se passe jamais comme ça. J'ai beau montrer la coupe en photo, lui dire "non, pas d'effilage intempestif", "non, tu touches pas à ma frange", "non, pas de brushing", je sais pas comment elles se démerdent, mais faut toujours qu'elles ratent ma frange, qu'elles m'effilent partout où elles peuvent, qu'elles me brushent même si j'ai 2 cm sur la tête. Donc y'a pas de mystère, soit de 1, elles savent pas faire ce que je leur demande et font ce qu'elles savent faire, autrement dit des coupes de daube 80's style et là, ben elles feraient bien de se payer une formation "new look et techniques de coupe de franges". Soit de 2 c'est des vicieuses-perverses et elle font exprès de me louper pour que j'ai l'air d'une cloche et que je développe une névrose traumatique capillaire.
Bon, vous l'aurez deviné, je sors de chez la coiffeuse et je suis loupée et très énervée !! va falloir attendre que ça repousse. Si on pouvait se couper les cheveux soi-même, je crois que je m'inscrirais direct en CAP coiffure. Quelqu'un pourrait m'appeler Shane pour arranger tout ça?
Butchy Fem

Virée Nocturne au pays des gouines

Vendredi soir, mes gouinettes favories et moi-même avions décidé de sortir à la ville. Au programme, apéro-bouffaille, puis soirée de gouines « Rock’n’Nanas ».

Après avoir pris l’apéro dans un bistrot sympa, nous avons été manger dans une pizzeria où il y avait pleins de petits couples autour de nous. Le rosé nous rosa les joues et notre bagout en fut ravivé. Les quelques bières d’avant faisaient aussi leur effet. Nous étions bien. Nous parlâmes beaucoup car nous sommes très pipelettes, surtout Butchy Fem et Baby Dyke, qui s’enflamment lorsque l’on aborde certains thèmes. Nous nous sommes passionnées pour les sujets suivants : vagin, orgasme clitoridien, sodomie, sex-toys, symboles phalliques, genres…Nous avons même effarouché une grande blonde girafienne à la table d’à côté qui, du coup, n’arrivait plus à suivre la conversation de son boy-friend, qui, lui, parlait play-station, matchs de foot et famille. Une fois nos pizzas ingurgitées et notre pichet de rosé lippé, nous nous en fûmes vers le lieu fatidique de cette soirée de gouines.

Nous, on aime bien ce genre d'initiatives, enfin des gouines qui organisent des soirées ! On applaudit et on se déplace !! Bon, d’accord, y avait des nanas. Pour ce qui est du rock, on repassera. On était un peu décues.. Mais pourquoi les gouines ne passent elles jamais de la bonne musique ? Eternellement, les mêmes boums-boums fadasses des boîtes de nuit, de la dance à 3€50 le skeud, qui nous cassent nos petites oreilles de gouinettes, si fragiles et si sensibles au Boum qui fait Sproummm dans nos cœurs, aux vibrations qui font onduler nos bassins. Moi, d’avance, je reste scotchée à ma chaise, à boire des bières. Je peux pas aller danser. C’est trop naze. Baby Dyke, elle, esquive trois pas de danse sur la piste, histoire de dire qu’elle a participé, et revient en nous disant « nan, pff, je peux pas, c’est pas entraînant comme zik ». Butchy Fem baille et râle qu’elle veut aller à Montpellier, à la Villa Rouge, s’éclater sur la bonne zik électro, en live, avec des Djettes sexys, qui font des clins d’œil aux filles. On hésite à se taper les 7 heures de route de suite, juste pour la classe. Mais non, on est saoules.

Bref, nous finissons la soirée dans un bar lesbien, qui vient d’ouvrir. Je me sens toujours décalée dans ce genre d’endroit, comme si j’étais pas vraiment à ma place. Ou alors, faut que je sois bien saoule. Un groupe de nanas arrive, avec leurs deux potes. Les deux mecs se font refouler à la porte. "Les hommes sont interdits dans ce lieu" leur dit la serveuse et la patronne. Un petit boxon s’installe à la porte, ça me plait ça ! Enfin, un peu d’animation ! On suggère aux mecs de dire qu’ils sont lesbiennes mais ça ne marche pas. Après des négociations, ils peuvent boire un verre mais doivent partir après.

Moi, je suis toujours mal à l’aise avec cette idée d’interdire l’accès aux mecs. Ou aux filles, car je me suis déjà retrouvée dans cette situation, d’être refoulé pour cause de genre féminin. Et ça m’a énervée. J’entends parfaitement les arguments avancés : « Pour une fois, un espace public réservée aux femmes. », « Au moins on se fait pas emmerder, ni brancher », « On peut s’embrasser, on est entre nous, pas de crainte du regard social. » Cela s’entend parfaitement. Mais bon, même si cela est peut être nécessaire, ça interroge donc toujours sur la place des femmes et le rapport hommes-femmes, sur la visibilité lesbienne et sur le respect individuel. Ce besoin de repli sur soi-même révèle bien le combat encore à mener pour un espace public libre, tolérant et respectueux des lesbiennes, et plus globalement des femmes (dernièrement, une amie hétéro me racontait le nombre de fois où elle se fait siffler dans la rue et combien elle trouve cela révoltant et que ça lui met la haine). En même temps, ce repli fait aussi le jeu de l’invisibilité sociale contre lequel nous luttons. Nous devons modifier l’espace, nous montrer, nous respecter, nous faire respecter. Voilà à quoi j’ai pensé à 3h du mat’ vendredi soir.

Enfin, après, à 4h, le bar fermait. Butchy Fem, énervée comme tout, voulait, cette fois-ci, aller danser à Berlin, à la Love Parade avec les PDs, car eux, au moins, ne se couchent pas comme les poules, à 4h du mat !! Nous avons finalement réussi à la mettre dans la voiture ; nous l’avons ligotée et muselée et nous sommes rentrées à la maison. Dans la voiture, on a écouté Miss Kittin à donf, histoire de se rincer les neurones et les oreilles.



Pédée Sexuelle

27 mars 2008

Une Info pour les parigottes qui veulent du rock

SAMEDI soir, le 29 MARS au Centre Pompidou (Beaubourg)

Les Spectacles vivants proposent une soirée exceptionnelle dédiée à la jeune création musicale française. « Tour de France » se veut un rendez-vous informel et non-exhaustif, un regard panoramique sur une nouvelle génération d'artistes qui mêle musique et textes. Pour cette première étape, l'accent est mis sur trois façons distinctes d'aborder la musique : une pop riche et mélodique avec les compositions de Frànçois, la tension sèche du rock de Vale Poher et les tangages lo-fi de Tender Forever.

VALE POHER joue live en TRIO!!! avec Carine DiVita à la Basse, et le Bichon International, de retour derrière les futs.........! (ce sera leur 1ère date en trio et en public ce samedi.....)

Voilà, c'est tout et c'est déjà beaucoup !

Pédée Sexuelle

26 mars 2008

Missy Elliott She's a Bitch

Ceci n'est pas une plage

Rock’N’Mouf



Catherine Ringer balançant son tampax fraîchement retirée dans le public
Les bières qui coulent
Nina Hagen se masturbant à l’écran
Les filles qui dansent
Patti Smith et son dandysme poétique
Enervées et sexys
Keny Arkana ses mots lourds et puissants
des riffs de guitare et des lignes de basse
Peaches trouble et déstructure les genres
Les graffs dans les chiottes
Polly Jean Harvey, fragile puissance, capte nos sombres et lumineux désirs
J’exècre la culture de masse
Les beats imperturbables de Jennifer Cardini
La sueur du rock ça sent bon
Inaqui Marin pulse sous nos jeans
Tatouage et baise
Missy Elliot fait la nique au hip-hop US sexiste
J’ai envie de bouger sur du bon son
Sexy sushi nous régale et nous fait mouiller…Ouuuuuiiiii !
J’encule le R’n’B et la variétoche lisse, vide, sentant le produit à chiottes
Cocorosie nous berce et éveille nos oniriques désirs
J’aime pas la chanson francaise actuelle
Brigitte Fontaine évanescente, reptilienne et intemporelle
Tous des têtes polytechnicos-bien élevés
Las Krudas, cubaines lesbiennes et militantes
This is a men’s world ? fuck and fuck !
Lesbians on Ecstasy du son de la sueur
Du live, du cru, du risque, du vrai
Scream Club, c’est fun, c’est wonderful, ça nous chatouille

Brûlez la FNAC, éteignez votre radio et votre télé et allez à des concerts.

Pédée Sexuelle

Ma soeur est une ptite biche

Il y a quelques années de ça, ma soeur portait régulièrement un T-shirt où l'inscription "Bitch" ornait ostensiblement la poitrine. Elle semblait adorer ce T-shirt et le portait en toutes occasions. Un jour je lui ai quand même dit "ben dis donc, t'assumes à mort avec ton T-shirt!!" et elle de me répondre "ben quoi ? ça veut dire plage, non ?". Bon faut dire que ma soeur a jamais été très douée en anglais. Depuis, bizarrement, elle n'a plus jamais remis ce T-shirt et a même fini par me le donner... devais-je y voir une allusion quelconque? Toujours est-il que ce moment de fou-rire reste un sacré souvenir entre soeurettes. Hé ouais, ma soeur n'est ni une bitch, ni une beach, mais une vraie ptite biche!!
Butchy Fem

22 mars 2008

J’ai été en colère pendant plusieurs jours. Je ne comprenais pas d’où cela me venait. Ma colère était juste là, informe mais puissante, et elle m’animait d’une mauvaise énergie. Elle m’a donné envie, entre autres :

- De mettre, en passant à vélo, des coups de pied aux voitures qui se garent sur les pistes cyclables.

- De foutre des claques aux adolescents dont je m’occupe à mon travail surtout quand ils me demandent pourquoi on dit « herbre » alors qu’on écrit « herbe » (ce à quoi j’ai répondu : « mais oui ! c’est vrai ça ! pourquoi ? », bon j’ai un peu regretté après parce que c’était méchant de ma part et qu’il est évident que l’adolescente en question ne me reposera pas une question de si tôt) ou qu’ils écrivent « je fessais » à la place de « je faisais » sur les 20 pages de leur rapport de stage. Je les trouve quand même un peu jeunes pour les trips sado-maso.

- De finir de casser mon ordi (il est déjà en mauvais état) parce qu’il se met toujours à ramer quand je suis pressée.

- De hurler après ma collègue lesbienne parce qu’elle fait un drame de tout (j’ai une seule collègue lesbienne et elle est caractérielle, j’ai de la chance non ?).

- De mettre par terre, d’un revers de main, tous les dossiers empilés sur le bureau de ma supérieure, parce qu’elle était d’une mauvaise foi insupportable.

- De fracasser mon auto-radio à chaque diffusion d’une pub débile.

Mercredi, chez la psy (ça y est vous savez tout : 2 gouinettes sur 3 sont en analyse pour tenter de régler divers désordres mentaux) au terme d’une séance laborieuse où je me suis demandé si j’avais perdu l’usage de mon cerveau et de la parole (« je crois que…en fait…je sais pas comment dire…heu…bon…je suis en colère…mais…c’est bizarre…pff » – là je viens de retranscrire l’intégralité des 40 premières minutes), j’ai commencé à comprendre ce qu’il se passait : je venais de rechuter et j’étais en colère contre moi. Je suis atteinte, comme chacun sait, du Straight Girl Attraction Syndrome ( en français Syndrome de l’Attirance pour les Filles Hétéros mais vous voyez bien que ça sonne moins bien) et j’étais en bonne voie de guérison. Et cette semaine, je ne sais pas pourquoi, mes vieux démons m’ont rattrapée et j’ai recommencé à flirter avec M. au travail et à mater les filles dans la rue.

Jeudi, à nouveau chez la psy (eh oui, deux séances par semaine, je fais dans l’intensif), j’ai fini de clairement identifier le problème et après, dans un flot ininterrompu j’ai parlé: d’identité culturelle, de ma relation à mon frère, de la 2ème place, de l’Electre de Giraudoux, de mon père et de l’intellectuel, du sentiment de ne pas faire partie, d’apprivoisement et de tromperie.

Hier, ma colère m’avait définitivement quittée.

Je suis sortie vers 19h dans l’idée d’aller juste boire un coup avec J. et je suis rentrée à 5h. Après trois verres de vin et deux heures de bavardages chez elle, on a retrouvé nos autres amis au centre-ville. En pédalant le long du fleuve, on se disait qu’on vivait des bons moments. Dans un bar, mes copines ont fait un concours de ballottage de nichons et J. l’a remporté haut le sein. Ça a eu l’air de plaire aux garçons de la bande. Moi, j’ai essayé aussi de ballotter mais j’ai déclaré assez vite forfait. Une fille que je n’ai même pas tenté de draguer est venue deux fois me chercher pour que je danse avec elle. J’ai pas trop compris ce qui se passait parce qu’on n’était pas dans un bar gay et qu’à certains moments elle emballait ostensiblement son mec. C’était une canadienne et elle ne parlait qu’anglais et on a un peu discuté. Puis dans la foule dansante et avinée, on s’est perdues de vue. Au moment où le bar a fermé et que manifestement je n’allais plus jamais la revoir de ma vie, je suis allée vers elle et je lui ai dit : « I like you » et elle m’a répondu : « Yes I like you too, you are pretty ». On a dit deux/trois trucs sur le fait qu’il fallait qu’on se revoie mais son mec l’a tirée par la manche et elle a disparu.

Ce matin, j’ai repensé à mon Syndrome et ça m’a fait rire. Je me suis dit que ce n’était pas grave de rechuter, parce qu’après la colère, en général, venait l’apaisement et parce que je sais qu’un jour je ne serais plus attirée par les mauvaises personnes. Je sais même qu’un jour, je n’aurais plus besoin de psy.

Baby Dyke

21 mars 2008

juste pour rire... jaune

Voici la liste de certains mots clés tapés dans google qui ont permis à certains d'arriver jusqu'à nous : "bang de gouines" "sales gouines" "blog ménagère sexy" "cris de jouissance" "gitanes défoncées" " gouines en forêt" "photos de cousins garçons se chatouillant sous les bras"... c'est très cul, parfois surréaliste, assez consternant... ils ont du être déçus en atterissant chez nous!!
Butchy Fem

19 mars 2008

cri du choeur

Cette nuit j'ai pris le chemin le plus épineux et j'ai couru pieds nus jusqu'à l'orée de la forêt.
J'ai parcouru le reste du chemin sur les genoux.
Je suis allée jusqu'au coeur de cette forêt froide, puis là j'ai creusé la terre à mains nues.
J'ai creusé encore jusqu'à m'en arracher les ongles, jusqu'à en saigner, jusqu'à y entrer ma tête, mon cou et mes épaules.
Et ma bouche alors s'est ouverte comme l'univers en big-bang et j'ai hurlé ma rage et ma douleur...et ce cri a duré une éternité, répété en écho par la forêt comme un choeur.
Ce cri a contenu toutes mes larmes amères, tout mon sang ravagé, toute ma folie nue et mon fiel enragé. Et la terre n'a pas eu le choix.
Elle a tout absorbé et elle a du le sentir passer, ça a du lui brûler la gorge à chialer, ça a du lui vriller le ventre à défaillir.
Mais elle a pas eu le choix, elle a tout pris dans la gueule et elle l'a digéré.
Après ça, je l'ai piétinée, j'ai griffé son écorce jusqu'à voir affleurer sa sève, j'ai frappé du pied et du poing sur son ventre malade et je lui ai dit les mots aigre-doux de la mort.
Je lui ai chuchoté à l'oreille tous les mots doux de mes maux sourds et elle les a entendu...mais elle n'a pas répondu.
Elle est demeurée silencieuse parce qu'elle a l'habitude qu'on la malmène depuis la nuit des temps et elle sait bien que je la déteste comme je l'aime.
Elle prend tout et elle rend rien pareil, elle entend tout mais elle répond pas.
Et moi, son mutisme il m'insupporte. Elle est là, elle subit, elle avale, elle encaisse.
Elle reste là stoïque quand je la viole, que je la sonde de ma langue venimeuse, que je la fouille de tous mes membres bandés de rage furieuse.
Et même quand j ai la tête toute entière dans son ventre à vomir mes dégouts, elle reste là, elle demeure.
Mais moi je voudrais qu'elle s'ouvre rouge de colère et qu'elle m'explose toute sa lave au visage et que ça brûle et que ça me calme.
Je voudrais qu'elle éructe, qu'elle gronde et qu'elle tremble.
Je voudrais qu'elle me brûle le visage, qu'elle me déchire le sexe, qu'elle m'égratigne la bouche pour que la chaleur, la jouissance et le sang me ramènent à la vie.
Je veux qu'elle me le montre, je veux qu'elle me le dise que je suis rien et tout.
Je veux qu'elle me le fasse, je veux qu'elle me le rende.
Je veux qu'elle me fasse mal pour me faire du bien.
Elle absorbe les larmes salées de la haine, le sang menstuel des femmes vides, l'urine aigre des hommes gris, leur éjaculat stérile, les corps faisandés de toute l'humanité et elle nous rend des rivières vives, des fleurs pâmées, des arbres bourgeonnés, des forêts frissonnées aux pétales ondulés.
Alors voilà, on piétine son écorce, on s'y agite comme d'abjects barbares, on injecte dans son ventre comme un égoût, tous nos dégoûts aux goûts infâmes.
On l'écoeure jusqu'à la lie de nos coeurs sans ardeur, et elle dans son sein secret, dans son noyau magnétique, elle transforme nos monstruosités en merveilles.
Alors quoi?
Est elle folle ou bien divine pour nous aimer autant qu'on la blesse?
Est elle folle ou bien divine pour nous blesser autant qu'on l'aime?
Elle est déesse et je la vénère et je la hais tout autant.
Elle est religion depuis les hommes premiers et je fais le chemin épineux à pieds, sur les genoux pour lui dire mes vides et mes trop-pleins, mes doutes et mes espérances, mes hontes et mes beautés, mes rages et mes sagesses, mes peines et mes douceurs. Et la forêt est mon choeur et la forêt est son coeur.

"Parce que ce dont on ne se souvient pas révèle ce qu'on ne peut oublier"

Butchy Fem

tit bits

Hé leila !! pourquoi on peut plus venir sur ton blog? on est pas invitées? c'est quoi ce bordel?
Butchy

18 mars 2008

Scum grrrls



Aujourd'hui, je viens de recevoir mon nouveau numéro de "Scum grrrls" tout frais, tout chaud !!
Et ouais, pour mon annif, j ai eu droit a un abonnement, c'est un super chouette cadeau ! Merci Pédée chérie!!

Dans notre N°13, spécial "utérus issue" nous avons les sujets suivants :

- la controverse binaire culture/nature,
- l'utérus comme champ de bataille politique,
- la course à la présidence aux USA,
- le mouvement pro-ana,
- des nouvelles envoyées par une correspondante en Irak,
- une incursion dans le vocabulaire Queer,
- le parfait petit trousseau, ou des conseils expos (Louise BOURGEOIS au centre pompidou du 5 mars au 2 juin), livres ( par ex "quatrième génération" de Wendy DELORME que j ai bien aimé...), musique, BD...

Voilà j'avais juste envie de faire un ptit peu de pub à ce magazine semestriel qui nous vient de belgique. Les articles sont écrits par un collectif de filles mais vous pouvez apporter vos contributions en leur proposant des articles, idées, images... C'est un magazine fait par des filles pour les filles, son contenu tient grave la route, c'est drôle, décapant, sérieux, féministe, engagé, et plein de choses encore. J'adore leur rubrique intitulée "on mouille, on zigouille". Les articles sont écrits en français, anglais et néerlandais. Pour ce qui est du néerlandais, j ai un peu de mal mais quand un article est en néerlandais, il est aussi en anglais, donc y'a toujours moyen de comprendre. Alors n'hésitez pas, faîtes votre BA, abonnez-vous, donnez leur des sous, elles le méritent, mais surtout... lisez Scum grrrls pour rugir de plaisir et aussi de colère!! Et non, j'ai pas d'actions dans le business, j'suis une fille tellement désintéressée !!

Ca suffit les conneries... la 10ème muse, dans mes chiottes, scum grrrls chériE, dans mon lit!!


Butchy Fem

15 mars 2008

Mon amie hétéro

Je viens de me rendre compte, pas plus tard quavant-hier, que bien que je sois loin d’être une gouine militante, je sers, chaque jour, sans le savoir, la cause lesbienne. Mon amie J., que je salue ici au passage et sans qui je ne serais pas là aujourd’hui (ce n’est pas vrai mais j’ai toujours rêvé de dire ça) et qui est plus hétéro que je ne suis lesbienne, me disait hier, entre deux suées de danse africaine, qu’elle avait eu une discussion avec ses collègues de travail à propos des lesbiennes. Mon amie J. est capable de définir le terme butch, fem, LGBT et ne dira jamais qu’il n’y a pas de pénétration chez les goudous. J. fait de la pub pour The L word à son boulot et peut disserter des heures sur les péripéties de la série. Elle a toutes les semaines des anecdotes à me raconter sur les supposées gouines ou bi de son entourage, (qu’elle refuse mystérieusement toujours de me présenter, ce qui n’est pas très cool…). Elle a une telle facilité et une telle liberté à aborder le sujet de l’homosexualité que cela étonne ses collègues et elle se demande même s’ils n’ont pas commencé à imaginer que C., l’homme avec qui elle vit, ne serait pas une couverture. Et ça, croyez moi, ça nous fait bien rire. S’il en est ainsi, c’est que J. est la personne la plus au courant de toutes mes attirances et de tous mes béguins. J’ai passé des heures à lui parler de M. et des autres, elle a suivi toutes mes idylles et écouté tous mes chagrins. Il m’est aussi naturel de parler à J. de ma vie de lesbienne que elle, à moi, de sa vie d’hétéro. En vérité, on ne parle pas d’homosexualité ou d’hétérosexualité, on parle de désirs et d’amour, de corps, de sexe, de flirts et d’émotion, on analyse, on décortique, on commente et on conclut. C’est une bonne amie et ce malgré le fait qu’elle n’a aucun sens esthétique (on peut aussi dire des goûts de chiottes) en ce qui concerne les filles ; ce qui est sans doute un signe de son incurable hétérosexualité. Quand elle me fait remarquer qu’une fille est jolie, je suis sûre qu’à tous les coups cette fille est la pire des fadasses, je ne peux donc pas trop compter sur elle pour qu’elle me ramène des filles. De la même façon, quand je juge qu’une fille a du charme, elle me regarde en général avec un air interrogateur ou dépité et est même allée jusqu’à me dire : « Tu vas quand même pas coucher avec cette fille-là !! Elle est trop moche ! », ce à quoi je lui réponds, parce qu’il y a quand même des limites : « Non mais de quoi me mêlé-je ? ». En tous cas, il est certain que J. œuvre davantage que moi, par sa liberté de ton et de parole sur la question des lesbiennes, pour l’avancée des mentalités. Toute lesbienne devrait donc avoir au moins une amie hétéro parce que c’est une façon très efficace de propager la bonne parole.
Baby Dyke

14 mars 2008

Cette nuit, j’ai rêvé que j’étais bloquée dans une cave, où il y avait une cheminée, genre poêle. Je suis avec deux personnes, je parle avec eux. On parle thérapie. Eux expliquent leurs quêtes ésotériques. Moi, je leur explique que je suis en analyse. Que c’est bien. Je décide de partir de la cave. La porte est bloquée. Les deux autres m’expliquent qu’en fait, il faut sortir par la cheminée, il y a un tuyau dans le poêle, il faut juste s’y glisser me disent ils. Mais je regarde dans la cheminée, à travers les flammes, et le tuyau est bien trop petit. Cela me semble parfaitement impossible de me glisser là-dedans, je flippe, car je m’imagine bloquée dans ce tuyau, étouffant complètement. Mais visiblement, la porte est bloquée pour toujours, je n’ai pas le choix. Les deux autres me rassurent. Faut juste ramper dans les canalisations et puis voilà, ils m’expliquent que le tuyau est flexible et qu’il se distend quand on passe. Je me sens emprisonnée dans cette cave. Il y a une toute petite fenêtre. Impossible de sortir par là. Je ne pense même pas que aussi, je vais me brûler, non, ce qui m’angoisse, c’est que je suis enfermée, et que je ne peux envisager de sortir par ce tuyau. La fille se glisse dedans pour me montrer, je lui demande d’aller chercher de l’aide pour juste ouvrir la porte, mais elle me dit que cette porte ne s’ouvre pas. Personne n’a la clé. Je ne veux pas que le garçon s’en aille, car je ne veux pas me retrouver bloquée ici, toute seule. Je me réveille en sueur, avec une légère angoisse, comme si éveillée, je cherchais encore comment sortir de ce merdier.

Au fait, je ne vous avais pas dit que je suis claustrophobe ?

Pédée Sexuelle

Je suis cyberdépendante
J’ai un chat qui pèle du dos
Je n’ai pas de libido
Ma psy m’engueule car je rate trop de séances
Ma mère ne me fait plus de reproches mais n’en pense pas moins
Je fais des lapsus sans arrêt
Je ne comprends pas ce qu’est le cognitivisme
J’ai peur de l’avion, des tunnels, des ascenseurs
Je suis toujours fatiguée
Je mange je me remplis
Je grogne
J’aime pas les décisions décisives
Je Je Je
TA GUEULE !!

Mais ça va de mieux en mieux en fait !

Pédée Sexuelle

12 mars 2008

Mes cousines algériennes

Il y a un an, j’ai fait un voyage. Je suis partie en Algérie, dans de funestes circonstances : mon grand-père, algérien mais vivant en France depuis 60 ans meurt. Il souhaitait se faire enterrer au bled, à Dehamcha, à la frontière de la Kabylie, là-bas dans les montagnes, pas loin de Sétif.

Ma mère et moi embarquons donc vers l’Algérie, pour rapatrier le corps de mon pépé. Je vais à la rencontre de mes cousins et cousines aux noms aussi beaux qu’exotiques et idéalisés dans mon esprit : Mourad, Samira, Abdeljebbar, Sharif, Huria…Mes potes bretons se sont toujours vantés de leurs 70 cousins : tout le monde est cousin en Bretagne, c’est bien connu. Et moi j’avais 2 cousins. Je me suis rattrapée. L’Algérie ressemble à la Bretagne sous cet angle filial. La famille s’agrandissait subitement malgré la disparition de mon pépé.

30mns d’attente dans le noir de l’aéroport de Constantine, un peu déboussolées et pas rassurées de ne voir aucun comité d’accueil, comme prévu. Tout à coup, six hommes, dont deux barbus, me tendent les bras et me serrent contre eux « notre chère cousine, bienvenue ! ». Me voilà au bled. Les femmes voilées nous regardent du bout des yeux. Mes tantes, mes cousines, pas un cheveu ne traîne. Nous mangeons avec les hommes, car nous sommes les invitées. Le couscous est préparé, malaxé par les femmes, assises au sol, autour de grands plats. Ça cause. En arabe, en français. Ici, pas d’eau courante à l’étage, pas de chauffage (c’est l’hiver dans les montagnes), pas de confort, pas de superflu. Les femmes font le service, obéissent au claquement de langue de leurs maris, ou oncles, ou frères. Je me fais engueuler car je me lève pour débarrasser avec elles.

Ma cousine Samira. Belle, des yeux splendides, jaunes-or. Un regard éteint. Tout de suite, nous accrochons toutes les deux. Elle a 36 ans. Nous papotons en douce. Elle me colle physiquement, me tient la main quand on marche, s’assoit contre moi, comme si j’étais une bouffée d’air frais, comme si j’allais la ramener avec moi. Elle me raconte sa vie. Ils vivent à 5 dans trois pièces. Aucun ne travaille vraiment. « Pas de problèmes », oui, jamais de problèmes en Algérie, Inch’Allah. Elle, Samira, dort avec sa mère, qui a 80 ans. Elle n’a jamais dormi seule de sa vie. Imaginez ce manque d’intimité. Elle n’est jamais seule de toute façon. Elle n’a pas le droit de sortir seule dans la rue, sans être accompagnée soit de sa mère, soit d’un de ses frères. Les « Bodyguards », comme elle les appelle, avec tendresse mais désespoir. Ils ne m’ont pas lâché non plus les « bodyguards », à devenir folle. Pas possible pour moi de sortir seule dans la rue, ma mère non plus. Il n’y a pas de femmes dans la rue. L’espace public est masculin à 100%. Nous sommes sans arrêt sous la surveillance d’Abdeljebbar, mon cousin.

Faut dire qu’ici, la religion est omniprésente. Faute d’argent, d’éducation, de culture, les gens prient et ne parlent que d’Allah, de l’Islam. Ils sont devenus fanatiques. La misère est un bon terreau. Deux de mes cousins portent barbes et costumes traditionnels islamiques. Ils essayent de nous convertir. Nous offrent le Coran.

Samira me raconte les non-droits de la famille : pas le droit d’écouter de la musique, pas le droit de lire, pas le droit d’aimer, pas le droit de s’amuser. Elle n’est pas mariée, car ne veut pas d’un mariage d’intérêt, alors elle est célibataire, comment pourrait-elle rencontrer l’homme de sa vie, alors qu’elle est toujours sous haute-surveillance. Comme elle me dit « je suis la bonne à tout faire de tout le monde, bénévole ! ». Elle est brillante, elle manie auto dérision et ironie d’une manière désespérée. Son regard me bouleverse. Elle me dit qu’elle aimerait partir mais pour aller où ? Alors, elle s’est résignée et laisse le temps passé.

Ma mère et moi allons prendre le thé chez des cousins. Les fils de la famille nous montrent leurs albums photos : vacances à la plage, camarades, clichés mode beaux gosses kitsch... Leur sœur se fait rembarrer par l’aîné lorsqu’elle veut me montrer son album. J’insiste pour le voir. Non, elle n’a pas été à la plage, elle. Ce n’est pas un lieu pour les filles, me répondent les deux frères, sûrs d’eux. Elle n’a jamais vu la mer qui est à 2h de route. Elle a 29 ans.

Nous parlons de religion, ils me font peur. Langue de bois et endoctrinement. Tout l’air ici est confiné. Pas de pensée libre, pas de parole libre. Tout le monde s’auto surveille, faute d’occupation. Pas d’esprit critique sur la situation dramatique de leur pays. Pas de contestation. Inch’Allah, c’est le Mektoub. Quel fatalisme. Moi, j’étouffe. Je veux rentrer en France. On n’arrête pas de me répéter que je suis algérienne et que je dois devenir musulmane. Il y a 20 ans, lorsque ma mère a été une première fois en Algérie, aucune femme de ma famille n’était voilée. Les cousines me regardent avec envie et curiosité : je vis seule, loin de mes parents, j’ai un appart, je suis célibataire (je n’allais pas leur raconter que je vis avec une meuf, hein !), je travaille, je suis libre.

Samira et moi, en pleurs à l’aéroport. J’ai hâte de toucher le sol français. Je suis malade à l’idée de la laisser là, à sa condition de femme algérienne.

Je ne me suis toujours pas vraiment remise de ce voyage. J’ai eu très peur de ce que j’ai vu et senti, ce désespoir, cet enfermement, c’est à devenir fou ce pays. D’ailleurs, je pense que j’ai touché un peu à cette folie.



Pédée Sexuelle

11 mars 2008

L'école ménagère : en attendant le prince charmant

(la prof de repassage, elle a un ptit côté BDSM, vous trouvez pas? sûr qu'elle cache un martinet sous sa blouse!!)




J'ai appris, il y a peu, que certaines femmes de l'âge de nos mères, avaient été scolarisées à "l'école ménagère". Cette école ménagère a donc existé jusque dans les années 70, voire 80. On y enseignait les "Arts Ménagers" tels que la cuisine, la couture, le repassage, la puériculture... Sur la fin, cet enseignement était dispensé à des jeunes femmes plutôt issues du monde rural et ayant un petit niveau scolaire que l'on préparait, faute de mieux, à devenir de bonnes épouses, voire des employés de service (autrement dit : bonnes à tout faire). Toutefois, depuis la fin du 19ème siècle, des générations de femmes, issues de tous milieux et toutes classes sociales, sont passées par ce formatage. Des organisations féminines (et pas féministes !!) revendiquent (fin 19ème) un enseignement ménager afin "de faire de la ménagère une professionelle" dans le but d'enrayer la crise du mariage, l'exode rural, l'émancipation professionnelle et l'indépendance financière des femmes.
Voici des extraits de textes du début du 20ème, attention, ça va vous énerver !! :
"on y voit, non seulement la préparation manuelle des jeunes femmes aux travaux pratiques, mais aussi la formation de leur caractère, de leur pensées et de leut coeur".
Ou encore "Il nous faut des mères qui à la fois sachent rendre leur logis attrayant, disputer leur mari au cabaret, combattre l'alcoolisme, la tuberculose en faisant régner la paix au foyer domestique".
Alors voilà, la wonder-ménagère était une femme soumise aux contraintes du foyer, une bonne hygiéniste, une femme fidèle, de bonnes moeurs, gardienne de la vertu et de la morale. Elle devait être dévouée corps et âme à son époux et à ses enfants et ne surtout pas exprimer de désirs propres et d'ambition personnelle. Aujourd'hui, les jeunes filles en quête de reconnaissance s'inscrivent à la sélection de la Star Ac... en 1950, les jeunes filles participaient fébrilement au concours parisien annuel de la meilleure "Fée du logis".
Pour remonter encore dans le temps et parler plus globalement de la scolarisation des filles, Talleyrand nous dit, en 1791, au moment de la mise en place de l'instruction publique : "les hommes sont destinés à vivre sur le théâtre du monde, les femmes sont destinées aux soins intérieurs". Un peu plus tard, au 19ème, si les hommes politiques instaurent progressivement la scolarisation des filles, c'est toujours parce qu'ils sont "convaincus que si les hommes font les lois, les femmes font les moeurs". De même, les filles ne doivent pas, par l'école, devenir l'égale des hommes, mais apprendre à "fabriquer" des hommes.
Aussi, l'école, qu'elle soit ménagère, élémentaire ou secondaire a été (et est certainement toujours) l'instrument de perpétuation d'une société sexiste et de formatage genré. Ainsi, les femmes devaient demeurer à l'intérieur du foyer, dans l'intime, confinées aux soins de maternage, impliquées toutes à exceller dans les Arts Ménagers tandis que les hommes affrontaient bravement le monde extérieur et s'impliquaient dans la politique, la vie sociale, les affaires publiques et tous les Arts Majeurs.
Savez-vous que le baccalauréat féminin a été créé en 1919, soit 111 ans après celui des garçons.

De nos jours, les choses sont différentes, fort heureusement. Les femmes ont le droit de vote, elles ont accès à la contraception, elles suivent des études, des formations... elles peuvent même tenter de devenir pilote de ligne si ça leur chante.
Mais quand même, dans tous les métiers faisant appel aux capacités de soins ou de maternage, on trouve une écrasante majorité de femmes (infirmière, aide soignante, travailleur social, aide ménagère...). Il y a donc des métiers sexués.
Les femmes, à qualification égale, gagnent toujours de 15 à 30% de moins que les hommes alors qu'elles ont globalement de bien meilleurs résultats durant leur cursus scolaire. En politique, les femmes sont toujours sous-représentées aux postes clés (genre 1er ministre ou présidente de la république). Dans les Arts, les femmes ont également plus de mal à s'imposer, victimes parfois de discriminations ou de dénigrements (je pense au domaine hyper macho de la musique électronique ou du rap). les femmes sont également sous-représentées dans la direction d'entreprise, d'établissement ou de services, que ce soit dans le privé ou le public.
Bref, j'en passe et des pires... des domaines où les femmes sont sous-représentés... mais goddess save the meuf, l'école ménagère n'est plus.




Butchy Fem



10 mars 2008

Les petits noms ou la niaiserie post grippale


Quand j’étais petite, ma mère m’appelait ma petite grenouille.


Ma grand-mère maternelle, elle, me surnommait Ma Poulette, en m’embrassant bruyamment sur les deux joues.

Mon grand-père paternel m’a affublé toute sa vie du surnom absurde de Fifi Poulet et ce jusqu’ à mes 30 ans.

Aujourd’hui, ma mouf, adorable poète, me donne aussi pleins de noms d’oiseaux, les plus saugrenus les uns que les autres.

Essayes de retrouver lesquels elle ne me susurre pas à l’oreille:
Bébé
Ma Biche-Azur
Ma Patate Love
Ma Mésange des Iles
Bibi Love
Mon petit rognon
Coeur
Ma Poule aux œufs d’or
Ma bombe Sexuelle

Chérie
Mon Petit Fennec des Cavernes
Mon horizon
Ma Belette
Ma Chose Lubrique

Mon Chou à la Crème Fraîche
Ma reine des bisounours
Femme


Alors ? Tu as trouvé ?


Pédée Sexuelle
Ceci est un fennec


PS : Et toi, quel est le surnom le plus absurde qu'on t'ait donné ?

9 mars 2008

Les romantiques de LpourL

Volet 2 : les pseudos

Si j’ai modifié, par rapport à mon premier volet, le titre de ma série sur le site LpourL, anciennement nommée « Les romantico-connes© de LpourL », c’est que je dois apporter ici un important bémol : les romantico-connes de LpourL ne sont en fait pas si connes que ça. C'est tout à fait évident dans le choix des pseudos. Jugez par vous-même :

La lesbienne aime Shane, c’est un fait, c’est comme une loi de la nature, une vérité générale, un repère solide. Et comme la lesbienne aime Shane elle a l’idée originale de se donner, sur le site de rencontres déjà cité, ce pseudo. Cependant, la voilà confrontée au moment de son inscription à un obstacle : ce pseudo est déjà pris. Elle doit donc développer des trésors d’imagination pour exaucer son souhait d’avoir le même nom que son idole. C’est pourquoi 58 filles du site ont pour pseudo un dérivé du nom « Shane ». Citons ici : Shane28, Shane34, Shane49, Shanes, Shanelyon, Shanegel (?) Shaneetalice, Shany, Shane77400, Shane14-18 et Shaneprendsmoilàtoutdesuite. Nan, les deux derniers n’existent pas. Comme la fille qui a le pseudo pur et clair de "Shane" tout court doit être fière: elle a devancé tout le monde, elle est arrivée première à la grande course au pseudo intelligent!

Celles parmi nous qui sont les plus romantiques font également preuve de cette brillante imagination, ce qui vient démentir mon affirmation de la semaine dernière, qu’amèrement je regrette. En effet, parmi les 16 qui ont choisi d’afficher ce doux trait de leur caractère dans leur pseudo (je les salue pour leur bravoure parce qu’elles assument à fond quand même et ça c’est beau), il y a une Romanticafond, une Romantikgirl et une Romantica915, pour ne citer que celles-là.


Bon, vous allez me dire, Baby Dyke, Butchy Fem et Pédée Sexuelle, c’est pas non plus la crème des pseudos. Oui, mais on a une excuse : le jour où on les a choisi, on était en plein délire alcoolisé de création de blog !

Mais ce n’est pas tout, il y a beaucoup aussi de Reveuse déclinées, de Poetesse venues de différents départements, des Luneblanche, Lunedouce et Lunemiel ; des soleillevant, soleildété et soleiletvie sans parler de Tenderly, tenderness et de Tendrecaline qu’on a déjà envie de prendre dans ses bras pour lui caresser le poil et mettre son museau dans le cou…

Bon j’arrête là parce que ça dégouline et que j’ai un peu la nausée, je vais vite me trouver une saine activité pour me laver le cerveau de tout ce sucre: je vais prendre des nouvelles des deux autres loques, elles vont me parler de leurs glaires et de leurs sueurs fiévreuses, ça va me faire du bien. Tiens ce serait bien ça en pseudos: glaire 76 ou glairegluante, nezcrouteux, morveverte, pusuintant, oreillesale45, onglenoire...ça changerait non?



Baby Dyke

7 mars 2008

Gouinettes patraques

Chères lectrices,

Nous tenons à nous excuser pour ce silence blogesque, mais c'est que j'ai généreusement refilée ma grippe à Butchy Fem, qui commence du coup aussi à ramper. Et moi, je suis toujours en plein dans après 4 jours de lit, de grogs, de diète, de silence et de fièvre. Je ressemble à rien.

Et Baby Dyke, elle, travaille comme une démente, se dévoue entièrement à sa mission d'éducation, et rentre le soir, lessivée comme une serpillière.

Les temps sont durs. Nous sommes désespérées.

Quelqu'un aurait un remède magique ?


Pédée Sexuelle

4 mars 2008



Aujourd’hui, il neige.



Je suis malade, alors je vais rester au lit, à regarder la neige tomber. Je vais regarder des films et attendre patiemment que mon infirmière rentre du boulot. J’aime pas être malade.


J’ai envie de manger de la purée avec du jambon. J’ai envie de lire des BDs. Il neige et j’ai envie, avec ma nurse, d’aller marcher dans la campagne, d’essayer d’attraper les flocons avec ma langue, de regarder les arbres blanchir et devenir légers comme des cerisiers japonais en fleurs. J’aime le silence de la campagne sous la neige. Juste nos pas craquent et marquent au sol notre présence, il est doux d’être amoureuses ces jours là. Les flocons dans les cheveux, les mains dans les gants, les bouts de nez tout rouges. Les bouches fraîches. Les lèvres rosées.


Après, on rentrera et on boira un grog bien chaud, et on se glissera sous la couette. Lovées.


Pédée Sexuelle

3 mars 2008

Gouines invisibles deuxième épisode


Cette semaine, je travaillais dans un centre socio-culturel, auprès d’adolescents de 10 à 18 ans. Certains parmi eux ont réalisé, l’an passé, des courts-métrages sur le racisme, et la prévention des conduites à risques liées à la sexualité. Etait abordé le sida, la fidélité, l’homosexualité masculine, l’amour…Courts-métrages de qualité et pertinents.
Ils ont été projetés un soir, au cinéma de la ville. Le gratin était là : Mme La Présidente du centre socio-culturel, le directeur, les animatrices, les jeunes, les parents. Une soixantaine de personnes. Etait aussi de la partie une personne travaillant à la CPAM, chargée de la prévention auprès des jeunes, personne très active, qui a un bon contact avec les jeunes, qui est porteuse de projets intéressants. Apres les courts-métrages, vient un temps d’échanges autour d'un QCM proposé aux participants pour aborder des questions et apporter des réponses : « que signifie VIH ? » » Quels sont les moyens de contraception ? »,
« quelle est la définition du viol »...ect. Cet échange était mené par cette personne de la CPAM, vu que c’est son métier de sensibliser, et d’informer.

Enfin, la question de l’homosexualité est soulevée. Bien sur, ici, on ne parle que d’homosexualité masculine, et des risques liés au VIH, les capotes, le droit d’aimer, le respect de la différence et tout le tintouin, ce qui est très bien. Tout le monde est content de cette ouverture d’esprit générale. Bon déjà, j’ai tiqué lorsque la CPAM’s girl, dit qu’effectivement, le SIDA était la maladie des homosexuels lors que c’est apparu dans les années 80. Bon, ok, c’était une population très touchée, mais il serait temps de casser cette image que le SIDA est une maladie de PD, ce qui laisse entendre au premier venu de base que c’est à cause des PD si le SIDA est arrivé sur le marché des MST. Je trouve cela restrictif et stigmatisant. Bon ok, après, elle a dit que maintenant, les hétéros sont plus touchés par le VIH que les PDs. (elle ne disait pas PD, hein !) Donc, elle explique que le risque de contamination est plus élevé lors de rapports anaux, car ce sont des muqueuses plus délicates et qu’il y a de plus grands risques de saignements, donc de contamination.

Naive que je suis, je m’attend à ce qu’elle aborde la question de la prévention lors des rapports lesbiens. Mais je rêve doucement je crois !! la grande absente du débat : l’homosexualité féminine. Pas un mot. Dans un énervement légérement contrôlé, je demande à travers la salle, sur un ton assuré et un brin provoc (j’étais assise au fond de la salle de ciné) : « et pour les lesbiennes ??? ». Arggggghhhhh ! Panique dans les rangs. L’intervenante bafouille. La présidente du centre socio-culturel (mon employeur !) se retourne et me jette un regard outré et plein de reproches. Le directeur tout à coup gigote sur son siège comme si une mouche l’avait piqué. Ma collègue, elle aussi gouine, assise à mes côtés, pique un fard monstrueux. Des têtes se retournent : parents et jeunes. Et ben dis donc, qu’ai-je donc dit de si dérangeant !! La CPAM girl répond à ma question. Pas à l’aise du tout. « Et bien, c’est différent pour les homosexuelles, c’est pas la même pratique, et vu que il n’y a pas de pénétration, le risque est vraiment minime. Ce sont justes par les sécrétions vaginales, je pense. Et il faut qu’il y ait une partenaire contaminée.» La personne a enchainé direct sur un autre sujet. Le débat était clos.

Wahou, chapeau, c’est sûr que pour qu’il y ait contamination, faut qu’il y ait une personne contaminée, hein, ça, c’est pas un scoop !! Là, tout à coup, une colère mêlée à une certaine tristesse m’a envahie. J’ai eu envie de gueuler dans la salle, « mais si, elles se pénétrent les meufs, dans la chatte, dans le cul, avec les doigts, la main entière, avec des godes, des vibros, des légumes, même que des fois, elles se tripotent pendant leurs règles parce qu'elles ont trop envie de baiser !! »
Mais je me suis tue. Tout à coup, j’ai pris conscience de notre non-existence, en tant que femmes-amantes. J’ai bien senti, de par les regards et les comportemens des gens, que j’avais soulevé un tabou judéo-chrétien bien ancré : pour baiser, il faut une bite. Il faut un homme. Donc, les PDs eux, peuvent baiser. Ils ont même deux bites ! Mais comme d’hab, nous, on se chatouille juste l’épaule et on jouit du coude !

Mais ce qui m’a vraiment rendu plus que perplexe, c’est que cette personne, censée faire de la prévention auprès des jeunes, parler de sexualité, de respect des différences, soit aussi peu informée sur une sexualité. C’est pour moi la première forme de non-respect et de violence : l’IGNORANCE.
D’ailleurs, quand j’étais ado, j’aurais bien eu besoin d’entendre parler de lesbianisme pour me rassurer, m’épanouir, me prévenir, me sentir acceptée et intégrée. J’imagine que c’est le cas pour pleins de meufs, ados ou pas d’ailleurs.

Pour clôturer le tout, une des anims est venu me voir après pour dire que j’avais été courageuse de poser cette question. Et ben, ça veut tout dire, quand même, nan ?!
Si poser une question sur la prévention du SIDA chez les lesbiennes à une soirée sur la prévention et les sexualités, prônant respect de l’autre et meilleure connaissance des pratiques, relève du courage, la route va encore être bien longue, mes amies.


Pédée Sexuelle