30 avr. 2008

Quand minorité sexuelle ne rime pas avec gouine

Ce soir, en rentrant du taf, j'écoutais France Culture et je suis tombée sur une émission qui a retenu mon attention. C'était "travaux publics" avec un sujet intitulé "Maroc : Islam, libertés et minorités sexuelles". Il y avait notamment les invités suivants : l'anthropologue Valérie Beaumont et l'écrivain Abdellah Taïa. J'ai ensuite passé une heure, dans ma caisse garée devant ma maison pour écouter la suite de l'émission. Pourquoi ne pas être rentré chez moi pour écouter tout ça vautrée dans mon canapé, me direz-vous? et ben parce que j'habite toujours dans le trou du cul de l'hexagone et que je ne capte France culture ni sur ma chaîne, ni sur le net. Bref, la voisine a du se demander ce que je fabriquais assise dans ma voiture pendant une heure, à fumer des clopes le regard dans le vague... c'est cool, je continue d'alimenter ses commérages, maintenant elle va pouvoir dire que je suis vraiment cintrée.
Donc, cette émission traitait de l'homosexualité au Maroc. Intéressant me direz-vous encore!! Et bien ce que j'ai rapidement compris, c'est que par "minorités sexuelles", il fallait entendre homosexualité masculine et masculine exclusivement. L'invité écrivain a expliqué que l'homosexualité est de plus en plus tolérée au Maroc et que certains couples d'hommes n'hésitent pas à se tenir par la main dans la rue et à s'afficher. Les minutes défilant, j'attendais toujours, grande naïve que je suis, que les invités abordent, l'homosexualité féminine. Mais non, rien. L'émission arrivait à son terme quand 2 mn avant la fin, une jeune femme éclairée a posé la très pertinente question suivante "qu'en est-il de l'homosexualité féminine au Maroc?". Enfin, in extremis, le sujet était sur le tapis. Réponse de l'anthropologue "l'homosexualité féminine au Maroc est inexistante, invisible. Pour les gens, une vraie sexualité implique la présence d'un homme". et voilà, nous en sommes toujours au même point crucial, la sexualité lesbienne n'existe pas parce qu'elle n'est pas considérée comme une sexualité à part entière, mais comme une blague. J'ai enfin la réponse tant attendue, il n'y a pas de gouines dans les pays du Maghreb!! Je ne vais pas m'étendre sur les sujets abordés au cours de l'émission, si ce n'est sur une affaire qui fait scandale au Maroc depuis quelques mois. Dans le sud du pays, un homme marié et ayant deux enfants a organisé une fête ou semble avoir été célébré un mariage gay. Un invité à filmé la teuf et elle s'est retrouvée sur youtube. http://fr.youtube.com/watch?v=JYk3SNgFYpA

Le pays tout entier s'est emparé de l'affaire, les habitants du village ont tenté de lyncher l'organisateur, les islamistes radicaux ont crié au blasphème, à l'institutionnalisation de l'homosexualité. Un lynchage médiatique s'en est suivi, l'affaire a fini devant la justice car l'homosexualité est sanctionnée par la loi. Ce mariage finit en récupération politique et les personnes présentes à cette fête vont certainement passer de sales moments. L'issue du procès n'a pas été évoquée.

En tous les cas, gouines ou pas gouines, la question est de savoir si les femmes marocaines peuvent penser, vivre une réelle émancipation et goûter à une vie sexuelle épanouie? Et quand même, j'aimerais beaucoup savoir comment font les gouines marocaines pour trouver leur oxygène. Depuis 2004, grâce à la volonté du roi Mohammed VI et aux pressions des modernistes, un nouveau code de la famille, la "Moudawana", a été adopté par le Parlement. Une réforme qui a permis à la femme d’obtenir quasiment les mêmes droits que les hommes au sein de la famille. Cette réforme a provoqué la colère des fondamentalistes mais qu'en est-il en réalité au quotidien, dans le couple, dans la vie professionnelle?


Butchy Fem

Misstress Barbara

To the end

J'ai été absente du vivant, en retrait du tumulte ordinaire, égoïste de douleur sourde, empêtrée dans ma chronologie et mes révoltes. Tout me révulsait, et les gens et le monde, et les lieux et le temps. Je me suis accrochée à mon rire comme à un phare éteint, j'ai offert mon corps au soleil carnassier, ma gorge aux volutes acérées, mes tympans aux sons fabulateurs... chants des sirènes. J'ignorais si le temps pour moi seule s'était ralenti. J'observais, impassible, la trépidante accélération des mots qui perdent sens, la fuite des corps affairés, ne laissant que d'horizontales traînées floues. Mes larmes s'écoulaient hors du temps. Elles apparaissaient, rosée naissante, se gonflaient rondes et lentes quand mille abeilles, déjà, avaient bourdonnées. La matrice est vorace.
La gravité me rattrapait quand l'apesanteur m'arrachait. J'étais déchirée de perte, baignée d'une hémorragie d'absolu. Et pourtant je sais bien le cycle immuable, que tout est volatile et que tout est vain. Nous savons tous l'impermanence et ne pas jouer, c'est la refuser, et la refuser, c'est tricher. S'il faut bien un début, il faut bien une fin. Ne penser qu'à la fin tout juste au début, c'est refuser l'expérience immédiate de la joie, de la peine. C'est prétendre maîtriser l'espace, le temps, le risque. C'est ne pas prendre le risque de la vie.
Chacun conjure le réel comme il peut et ma manière à moi c'est celle la. C'est danser et bondir, fouler le sol avec frénésie, me réchauffer aux basses hypnotiques, me laisser bercer par les palpitations sonores qui défibrilent mon coeur et crépitent mon ventre. C'est ressentir l'animal, le charnel, le sang qui pulse, le sexe qui gonfle, le ventre qui réclame. C'est se pâmer, se liquéfier, se déconstruire pour aussitôt se rassembler identique et différente tout autant. Je m'abandonne et me gagne. Une petite mort pour défier la grande.
Toi et moi, jouons, jouissons en explosant les contours.
Fouillons nous à l'envi,
renversons nous à la folie,
frottons nous à l'abandon,
caressons nous à l'écorchure,
égratignons nous à la douceur.
Butchy Fem

The dresden dolls

29 avr. 2008

Brigitte Fontaine Interview 1994 [France 2]

Brigitte Fontaine est une Riot Grrl

Brigitte va bientôt fêter ses 69 ans. Sur scène, elle est fascinante, reptilienne, évanescente, insaisissable mais saisissable, fragile mais forte, génialement dérangeante. Elle est là depuis tellement longtemps : poète, rockeuse, féministe, généreuse et libre.Brigitte est tout simplement.

Oui, Brigitte est Belle Abandonnée, un brin Zazou et Décadente, Demie-clocharde, à la Libido loin des Culs-bénis, et avec son Areski, ils prennent le train 2110, pour aller au Hamman en plein air, manger des Nougats, boire des Magnums, tout ça Comme à la radio. Femme à barbe, elle bouleverse le Genre Humain, trouve un éléphant sous sa douche et C’est normal ! elle est Conne et sur son Île, elle trouve que, Ah, la Vie est belle, quelques fois pour un rien. Dans son Kékéland, Sonic Youth et Noir Désir, Stéréolab et M, Bjork et Massive Attack. Brigitte touche à tout : électro, jazz, rock, world. Dans son cœur, ses Chats et le même fidèle Areski Belkacem, oui, Il se mêle à tout ça, lui. Sa vie à elle, univers proche de Baudelaire et Théophile Gautier, c’est Symphonie Pastorale et Musée des Petites horreurs, entre machines infernales et palais maudit où s’accouplent la fleur carnivore et la truie. La beauté et la déchéance.

Femme de lettres, de scène, comédienne, chanteuse puissante et parolière incroyable, Brigitte est la riot Grrl française : « Ni poupée Barbie, ni fée du logis, mais libre, libre de choisir sa vie », elle dénonce le Patriarcat et la femme-objet (la Côtelette, 1976), dénonce les rôles liés au genre (cf Conne), ironise sérieusement sur le machisme et sur les hommes (cf La vie sur les bras, quand tu n'es pas là), se moque des convenances médiatiques (cf vidéo jointe), signe en 1971 le manifeste des 343 (pour militer pour l’avortement et la liberté des femmes de disposer entièrement de leur corps), soutient les sans papiers. Ecoutez les médias « oui, Brigitte Fontaine est folle et patati et patata.. » Non, elle n’est pas folle, bien au contraire, elle remet en cause les principes de normalité, elle est originale et honnête, sa présence permet à chacun de s’interroger sur la grande mascarade des médias, où, oui, elle joue le rôle du pitre, c’est un jeu enfermant et normalisant alors elle joue à en sortir, humble et intègre. Qui est le plus fou dans tout ça ?

Bref, Brigitte est magnifique, surréaliste et splendide, humaniste et révoltée. Tout ça en finesse et drôlerie.

Voici les disques à découvrir :

- 15 chansons d’avant le déluge, avec Jacques Higelin. 1976
- Genre Humain, 1995
- Les Palaces, 1997
- Kékéland, 2001
- Libido, 2006



Pédée Sexuelle

28 avr. 2008

Les femmes s'en mêlent, mais un petit peu seulement


Bon, on est allées voir Lesbians on Ecstasy au festival "les femmes s'en mêlent". On a tout d'abord dû se coltiner 2 groupes nuls à chier (non, je ne ferai pas de délation), puis la tête d'affiche qui était quand même pas mal : "The go team" avec une chanteuse-danseuse (et quelle danseuse!!) black qu'avait du sourire et de l'énergie à communiquer. Quand sont arrivées les LOE qui jouaient en dernier, la salle s'était vidée au 3/4. Ne restait plus qu'une douzaine de gouines fanatiques, quelques pédés non moins excités, les filles du bar, les roadys, les mecs du son et des lights, les gars de la sécu... et la nana à lunettes chelous (elle porte des espèces de lunettes octogonales bleu ciel) qui vend les bidules des LOE... en tout, on était bien une bonne trentaine!! Ah, j'oubliais, y'avait aussi la mère et les deux petites soeurs de la DJ qui passait de la zik entre les changements de plateaux... donc j'exagère, on était bien au moins 34. Genre concert privé VIP. Bon, quand les LOE ont déboulé, je crois qu'elles ont d'abord été dépitées de voir une salle si vide, elle ont débuté mollement. J'ai maté le vigile sur le côté de la scène qui paraissait décontenancé, se demandant ce que c'était que ce groupe d'ovnis. il observait en plissant les yeux, l'air de pas bien comprendre ce qui tramait sur scène, ni ce qui animait cette trentaine d'énergumènes-fidèles. Les LOE ont rapidement constaté que leur assistance, bien que ténue, occupait sacrément bien l'espace... leur prestation a alors commencé à décoller. A la fin, Lynne, la chanteuse est venue danser dans le public, plusieurs filles se sont alors ruées sur elle en ondulant du bassin... c'est clair que si elle a une chérie attitrée, ça doit pas être facile pour elle, y'a de la concurrence!! Quel bordel pré-orgasmique le monde du show-biz!!

Bon en vrai et en toute sincérité, je pense que les LOE étaient bien meilleures et bien plus motivées chez Wonderground. "Les femmes s'en mêlent" 0 / "Wonderground" 1. En plus, je me dois d'ajouter qu'il y avait de nombreux groupes avec plus de garçons artistes que de filles, donc les femmes s'en mêlent, mais rien qu'un tout petit peu.

Bon sinon, Pédée sexuelle est repartie comblée avec son T-shirt et son badge LOE, elle va pouvoir frimer dans tous les trucs événementiels de gouines!



Butchy Fem

26 avr. 2008

Je vends ma télé


Ce midi, j'ai allumé la télé. Je regrette. C'est une drôle d'humanité qui y évolue, entre ridicule et...ridicule. J'ai regardé un bout de « + clair » sur Canal. Il y avait un reportage sur Cindy Sander, l'étoile montante de la chanson française, la nouvelle star rejetée par la Nouvelle Star. Parce que oui, je vous explique, au cas où vous auriez raté l'info, vous les reclus, les allergiques à la télé, ceux qui théorisent le refus de l'information médiatique (il y en a, j'en connais), et ceux qui vivent en Auvergne: Cindy Sander a participé au casting de la Nouvelle Star et s'est faite recalée, humiliée par les moqueries acerbes et autres quolibets du jury, ô combien éclairé (vous avez entendu les chansons du dernier lauréat, Christophe Willem? Et ben : aïe!). Mais Cindy Sander a plus d'un tour dans son sac de sous-sous-Céline-Dion (ce qui est peut-être un compliment) et tel le Phénix renaissant de ses cendres, elle crache à la face du monde un tube de sa composition, rageur et révolté, qui retrace cette mauvaise expérience. Ce tube est en train de faire un tabac et Cindy, invitée sur tous les plateaux télé, affirme haut et fort qu'elle nique la nouvelle star et les quatre connards qui composent le jury. Enfin, elle le dit pas vraiment comme ça, parce que plus lisse comme fille, tu meurs. Je n'ai pas pu regarder l'émission jusqu'au bout. Après un extrait du fameux single, Cindy répétait qu'elle voulait que les gens sachent qu'elle est restée une fille simple. ça a été la phrase de trop pour moi: j'ai éteint la télé, je suis allée vomir mon déjeuner et j'ai mis Björk à fond histoire de me laver les oreilles. Mais je ne résiste pas à partager avec vous cette expérience inédite et je vous livre ici, en exclusivité, les paroles du refrain du tube de Sander:

« Papillon de lumière
sous les projecteurs
Papillon de lumière
revit dans vos cœurs
Papillon de lumière
garde son mystère »

Pour la musique, figurez-vous que c'est pourri aussi.

C'est décidé, je vais faire comme les deux autres gouinettes (qui ne doivent même pas savoir ce qu'est la Nouvelle Star, et tout à coup je les envie) : je vais bazarder ma télé. Avec l'argent économisé sur la redevance, je pourrais, au choix :
  • assister à 12 concerts dans la salle à côté de chez moi (labellisée Musiques actuelles, la programmation est plutôt pas mal)
  • aller 20 fois au cinéma
  • boire 40 demis de plus avec mes potes
  • résorber un peu mon découvert.

Baby Dyke

Ps: Vends TV 33 cms, écran bombé, combi lecteur VHS, télécommande offerte, prix à déb.

Ma belette à poils




Ce matin, ma chatte est morte.
Nous avons été l'enterrer dans la forêt, enveloppée dans un linge.
C'est triste de perdre son animal.
Voilà, je suis tristoune.



Pédée Sexuelle

25 avr. 2008

Des stickers pour coller sur votre bagnole !!




Du rock et du foot et des meufs


*25 AVRIL: WonDerNight XVII @ ESTUAIRE (44220 Coueron)// H.H.M (RiotROck, Brest)+ VALE POHER (DarkRock trio, Lyon)+ Guests
*15 MAI: BLEEDING FEST Part One (Female&Queer NewRock Festival II) @ VIOLON DINGUE *20h* 5/7€ * Résas conseillées// Starring THE NEW BLOODS (Queer R'R trio from Portland, USA) + TENDER FOREVER (Tecto-nique pour adultes, Portland/Bdx)//
*16 MAI: BLEEDING FEST Part Two @ MQ DOULON *20h30* 5/7€ //Starring SEXY SUSHI (Nique-Tecto pour adolescents, Japon/USA/France) + LA MAMAN ET LA PUTAIN + Guests....
*15-25 JUIN: Special DIY TOUR with MANSFIELD.TYA // Please contact us if you're interested in booking a show in your town...thx

VOSTFR

Une fois, une meuf de ma connaissance m’a dit : « moi, j’aime pas la VOSTFR, le temps que tu lises la phrase, l’image est déjà partie, pff, trop nul ! Au moins tu te fais pas chier à lire quand c’est en français. ».. Putain, elle a peut-être deux écrans : celui pour l’image et celui pour le sous-titrage !
Et bien justement, moi, je pense qu’il faut se faire chier ! Le cinéma et plus largement la culture, ne doivent pas être confortables et abêtissants, comme la soupe déversée à la télévision ! Personnellement, je ne supporte pas la version française sur des films étrangers. Regardez un bon Tarantino, un épisode de Six Feet Under, un Lynch ou Fatih Akin, ou les films d’Alejandro Gonzales Iñarritu en français… et vous verrez que toute l’âme et l’essence du film même s’est envolé.
Les voix. C’est tellement important une voix : ca révèle tellement de choses, une émotion, un caractère, un état. Le jeu d’acteur se situe entre autre dans la voix : comment les phrases sont dictées, le rythme, le ton et l’accent : le bel accent américain de Harvey Keitel, ou la couleur sonnante de l’espagnol d’Almodovar, la mélopée asiatique de Maggie Cheung ou de Tony Leung, le hongrois rude du film Taxidermia ou encore, le serbo-croate de No Man’s Land de Danis Tanovic. La version française annule tout ce jeu : les voix choisies pour doubler les acteurs ne correspondent en aucun cas avec l’esprit du film, la tronche de l’acteur, d’où il est : des voix passe-partout et fadasses, cassant le rythme et l’esprit du film, des tronches comme Keitel doublé par un blondinet de 35 piges, Brenda ( Six Feet Under) en français se retrouve avec une voix de femme au foyer gentillette, ce qui fait perdre l’aspect torturé et profond du personnage (ok, on peut être femme au foyer et torturée et profonde !), les filles de Death Proof en français ont des voix d’ados un peu pétasses sur les bords alors que leurs voix en vrai sont superbes et sensuelles.
Bon, des fois, faut bien qu’il y ait un sous-titrage quand même. Mais en vrai, ça me fait chier aussi, j’aime pas trop ! Ca m’arrive même de préférer regarder un film rien qu’en anglais plutôt que doublé en français, ce que je fais, par exemple, pour Six Feet Under et L word, assez faciles à comprendre en anglais, et comme ça, je perfectionne mes aptitudes linguistiques ! Les traductions françaises sont raccourcies voir déformées. Les phrases sont plus pauvres, et comme en littérature, une mauvaise traduction fait perdre au texte sa force, son rythme, son humour. Donc pour conclure, il y a trois possibilités pour un même film en fait : celui en VO, original, propre à son auteur, respectueux des acteurs et de leurs jeux…et leurs penchants français pour feignants de la culture, qui veulent du tout cuit dans le bec, quitte à regarder un film qui a perdu 50 % de son intérêt. Et, il y a l’alternative VOSTFR afin de garder les voix, les accents, les couleurs d’autres parlers mais de quand même de piger quelque chose aux films de Kurosawa et de Keren Yedaya (Mon Trésor).

Alors m’invitez pas au ciné à mater le dernier film de Michael Haneke s’il est en version française, hein !

Sexual Pédée

24 avr. 2008

Dans ma voiture, je pleure


Avant je ne pleurais jamais seule. J'avais besoin du regard de quelqu'un. Ou d'une oreille, je ne sais pas trop. En tout cas de la présence d'un autre, un autre compatissant, aimant, patient, prêt à m'écouter et à me voir pleurer. Ça posait quand même quelques problèmes: parce que je n'avais pas toujours l'occasion ou l'envie de me confier, parce que certaines choses, pendant longtemps, sont restées et restent encore incommunicables, coincées au fond de ma gorge, enfermées là-dedans à double-tour. Sans parler du fait que je me montrais ainsi sous mon pire jour: défigurée, les yeux ravagés, la face retournée. C'était avant de commencer ma thérapie. Parce qu'après, ça s'est ouvert les vannes et ça a déclenché la capacité à pleurer seule. Maintenant, quand je pleure, la plupart du temps, c'est dans ma voiture. La voiture, c'est l'idéal pour pleurer, c'est un endroit où quand on est seul, on est vraiment seul, personne ne risque de frapper à la porte et on n'est pas censé répondre au téléphone. On ne fait pas rien et en même temps on n'est pas très occupé. On peut écouter de la musique, en rapport avec l'humeur du moment. Le paysage est changeant, ce qui donne au chagrin une respiration, lui autorise un point de fuite. Le trajet en lui-même lui donne aussi une échéance: on va arriver, il faut stopper ces larmes, passer à autre chose. Ce qui est bien, c'est que je mets un petit plus d'une demi-heure à aller et à revenir du travail: ça me laisse le temps, les jours où ça ne va pas, de penser à ce qui me contrarie ou me chagrine, de pleurer, de sécher mes larmes, de me moucher et de reprendre contenance. Et ce temps souvent suffit.. Alors ce qui s'amoncelle dans ma poitrine, ce point d'ancrage douloureux du chagrin, cette densité-là enfin me quitte. Bien plus souvent qu'avant. Je pleure seule et c'est une bénédiction, une libération et les amours gâchées, les liens ténus et les disputes, les frères morts, les colères, les peurs, les inquiétudes, les agitations et les déceptions peuvent aller se rhabiller: je pleure seule et je n'en reviens toujours pas.
Baby Dyke

Santogold - Shuv It

22 avr. 2008

Pédée Sexuelle is back

Oui, je travaille et je suis de mauvaise humeur, oui, j'ai un problème relationnel avec le monde du travail, oui, je me plains, quand je ne travaille pas, que je devrais travailler, oui, je me plains quand je travaille que je devrais arréter ce boulot de merde mal payé, oui, je râle parce que le soir, j'ai mal au dos, aux reins, au ventre, oui, je sommatise à gogo et je dors mal, du coup, je suis fatiguée et du coup, je grogne...

Putain mais je ne veux pas bosser...mais juste avoir des thunes, juste ce qu'il faut pour vivre cool, faire des voyages par ci par là, acheter des skeuds, et des fringues de temps à autre, aller au ciné 2 fois par mois, manger bio et local car je peux plus blairer dans les grandes surfaces, et aller à des concerts, voilà, c'est tout, c'est pas bien compliqué bordel !

Quelqu'un a une idée de comment faire pour résoudre mon problème ?

Mon nouveau slogan : ne plus travailler pour gagner plus. Vous votez pour moi ?

Pédée Sexuelle

Rock is dead ?

Je me souviens de dimanches après-midis familiaux, quand j’avais 10 ans, où on sortait du vieux coffre les vinyls de mes parents. Ca leur rappelait leur jeunesse et moi je partais dans un monde infini de sensations musicales qui ne m’a plus lâché depuis. On chantait les paroles, on regardait les pochettes. Il y avait Malicorne, Léo ferré et Jacques Higelin, Bob Marley, les Beatles et les Rolling Stones, Patti Smith et son indémodable « Horses », des vieux trucs de folk inconnus et kitchissismes aussi avec des pochettes aux designs pas possibles !! Ca y est, j’étais tombée dedans !

Après, j’ai eu une mauvaise période Goldman et autres variétés dans le genre, j’admets mais ça m’est passé assez vite!...Au collège, en 4 et 3ème, j’écoutais du hard-rock et du trash, je m’étais même achetée des bottes en cuir à bout carré, je portais des t-shirts d’Iron Maiden et des Jeans moulants, j’achetais des albums de Slayer, d’Alice Cooper, Gun’s and Roses et Métallica, et les murs de ma chambre étaient tapissé de mecs hideux à cheveux longs et à gueule de faux méchants du rock. Ma mère était déprimée dès qu’elle mettait un pied dans mon antre bordélique. J’écoutais Slayer à fond dans mon walkman à cassettes et je me suis même fait surprendre par mon beau-père entrain de mimer un solo de guitare de fou. Parallèlement, j’écoutais aussi des trucs français comme les Béruriens Noirs, Renaud, Ludwig Von 88, Les VRP…et plus tard les Nonnes Troppo…

Une fois au lycée, j’ai eu ma période Seventies et psychédélique. Avec mes potes, on se prenait pour la réincarnation de Jim Morrisson et de Janis Joplin ! On fumait des joints et buvait des bières en écoutant Jefferson Airplane, on se lisait des poèmes de Jack Kerouac et on rêvait de partir en Inde en camionnette, projet que nous voulions financer en vendant des t-shirts de notre fabrication avec des Fucks dessinés dessus ! Ce projet n’a malheureusement jamais vu le jour. On pleurait notre mère d’avoir raté Woodstock et on jouait de la guitare en chantant du nez pour imiter Bob Dylan. J’avais délaissé mes vieux t-shirts à tête de mort pour opter pour les pulls en laine de mouton pourris 4 fois trop grand, et tout fringue susceptible d’être sale, troué, détendu, surtout pas acheté dans un magasin. Ma mère était toujours déprimée devant ce qu’elle appelait mon manque de féminité ! Mais elle était trop contente de la musique que j’écoutais, ça lui changeait des poilus qui braillent dans leurs micros des choses insignifiantes. Je lui piquais ses vinyls de Patti Smith, des Stones et d’ Iron Butterfly, elle m’empruntait mes cds de Janis Joplin et réécoutait les indétournables morceaux de B.Dylan et Joan Baez. J’ai aussi beaucoup écouté l’inclassable David Bowie du début avec les albums Ziggy Stardust (1972), Space Oddity (1969)…Je tripais complètement sur son univers décalé, sa provocation, sa dégaine d’extra-terrestre génial. Bref, la liste est trop longue : Iggy Pop, Neil Young, Pink Floyd, les Clash, Noir Désir (bien sûr, incontournable aussi)…Mais ça manquait de meufs quand même tout ça !

Et à cette époque-là, précisément en 1992, par l’intermédiaire de mon grand frère, je découvre l’album qui allait me bouleverser : Dry de PJ Harvey, suivi en 1993 de Rid of Me. Deux chefs d’œuvres du rock. Je les ai écoutées en boucle, inlassablement pendant des années. Ce sont encore mes albums favoris de Polly Jean : du brut, du rauque, du sensuel sauvage. Et puis aussi, Portishead apparait sur la scène à cette époque, là, grande claque ! Dummy sort en 1994, suivi de Portishead en 1997, et là, franchement, je n’en reviens toujours pas de ces albums. Pff, c’est sublime. Y a même pas à en parler, allez vous acheter les skeuds si vous ne connaissez pas. Tout le monde se doit d’avoir ça dans sa discothèque !!

Donc depuis mes 10 ans, je glane, je cherche, j’ouvre mes oreilles, ici et là, à tout ce qui bouge et fait bouger, le dernier petit groupe de meufs qui déchire genre Santogold ou Lady Sovereign, le vieux matou de Tom Waits qui crache sa poésie sur des albums toujours aussi bien, les énervées de Lesbian On ecstasy, que je vais voir en concert dimanche (gnak gnak gnak !!), le dernier album de Camille (alors, il est comment ?), le néo-folk onirique de Ccorosie…..

En fait, j’ai pensé à toute cette petite histoire de mes goûts musicaux au Printemps de Bourges où j’allais voir en concert Justice (très très bien d’ailleurs) et Vitalic. Il y avait un premier groupe, qui s’appelle The Hives, tout le monde dans la salle avait l’air visiblement de connaitre les paroles et d’être assez fans. Personnellement j’ai trouvé ça minable : le chanteur est un jeune con prétentieux qui croit avoir inventé le rock et qui n’a cessé de répéter « Vive The Hives » pour que le public le crie de retour ; musicalement, ils ont vraiment rien inventé du tout, aucun intérêt, vraiment, une voix qui crie désagréablement dans le micro…Bref, je me suis demandé quelle culture musicale on pouvait bien avoir pour aimer ce genre de trucs insipides. Et le pire, c’est qu’ils vendent pleins d’albums et font des supers tournées dans le monde entier. Je ne comprends rien à ce genre de phénomènes de masse. Ca me blase quand même.

Le rock est mort, vive le rock. Voilà. C’est tout.

Pédée Sexuelle

P.S : n’hésitez pas à me donner des trucs à écouter hein !

21 avr. 2008

Une femme, l'alcool et le regard de la société

J'avais juste envie de vous faire partager une partie du texte de Christine qui a écrit sur la feuille d'infos d'une asso d'ancien buveurs. J'ai trouvé son texte fort et juste. Il met en exergue la différence de perception et de jugement de la société à l'égard des femmes et des hommes faisant face à un problème d'alcool. En effet, le regard posé sur une femme alcoolique est toujours plus dur et moins compatissant que celui posé sur un homme. Christine a des choses à dire et elle a les bons mots. Butchy Fem
"Tout est à reconstruire pour la plupart d'entre nous. Et la dépression est toujours là, encore plus puissante. Quels moyens utiliser pour atteindre la paix intérieure? Psychothérapie adaptée à notre cas, groupes de parole, anti-dépresseurs utilisés à bon escient et pas n'importe comment, acupuncture, relaxation, spiritualité? Comment trouver la vraie femme qui est en nous, sauvage, non soumise à la dictature patriarcale, heureuse de vivre et d'être, confiante? Comment retrouver l'estime de soi et l'envie de faire, de créer, de pleurer, de rire et d'aimer quand on veut?..."
"Notre psychologie est différente. Nous le voyons bien dans les réunions mixtes. C'est à dire, les hommes et femmes réunis. Nombreux sont les buveurs guéris semblant n'avoir plus de soucis. Tout va bien. Tout va vraiment si bien? Ils veulent peut être sauver la face. C'est ancestral, l'homme doit montrer qu'il est fort... ne doit pas pleurer..."
"Je crois que nous les femmes nous avons envie de dire le contraire, souvent. Non, ça ne va pas si bien que ça, écoutez nous. C'est un cri qui se coince dans notre gorge, et il n'est pas entendu. Les problèmes plus profonds ne sont pas réglés parce que nous avons arrêté de boire. Justement, ils apparaissent encore plus douloureusement et le travail sur soi est loin d'être terminé."...
" Mais pour nous les femmes, rares sont les hommes qui nous soutiennent, c'est une réalité... Et nous, les femmes, nous perdons tout, ou presque quand on a bu, parce que nous avons terni l'image édulcorée de la femme véhiculée depuis la nuit des temps. Et la femme malade, affaiblie, enlaidie, effraie terriblement les hommes. Car, nous, porteuses de vie, n'avons pas le droit de porter la mort. Image sacrée de la Mère saccagée qui déstabilise le "petit garçon"..." .
Christine

18 avr. 2008

C'est bon et étrange

Baby dyke est en vacances, elle glande, elle se balade, elle lit, elle a du vague à l'âme, elle boit de la tisane en matant des films légers, enroulée dans une couverture polaire.
Pédée sexuelle vient de commencer un taf, elle est fourbue, malade, de méchante humeur. Quand elle a pas de taf, elle en voudrait un et quand elle en a un, il lui plait pas, elle voudrait être libre ou faire quelque chose qui lui plait.
Moi, je me lève, je vais au boulot, une demi heure de route en voiture, j'écoute le CD de Santogold et ça me met de bonne humeur. En ce moment, les gens me donnent mal au crâne. Quand je rentre chez moi, je dois gérer le "dégorgement de la tuyauterie" qui est pour ma pomme et éponger tout ça. Mes tuyaux sont bouchés.
Aucune des 2 autres gouinettes ne semble disposée à venir s'épancher. C'est pas toujours facile de venir parler sur le blog. Parfois, je suis énervée ou exaltéé et le blog tombe à pic pour y déposer mes humeurs... parfois ma tête est juste un espace vide qui sonne creux et je rumine, éteinte. Pas envie de parler. C'est bien d'être 3, on a le temps, c'est quand on veut, chacune notre tour, ou en même temps.
Quand on donne pas à voir, on va lire ce que vous donnez à voir. C'est bon de vous lire, de vous découvrir, de vous connaitre sans vous reconnaitre, toutes, mais c'est étrange aussi. Non?
Butchy Fem

15 avr. 2008

Mon 1er gode



Dans ma jeunesse folle, j'étais déjà une ptite curieuse, amatrice de littérature et BD porno. Dès que j'ai eu l'âge légal, soit 18 ans, j'ai commencé à acheter un magazine de BD coquine qui s'appelait (je ne sais pas si ça existe encore) "kiss comix" puis "la poudre aux rêves". Les 3 ou 4 premières fois où je l'ai acheté, le buraliste me demandait systématiquement ma carte d'identité, je suppose qu'il voulait me faire chier ou me voir rougir... que nenni, je dégainais fièrement ma carte d'identité estampillée "tout juste majeure et lubrique par dessus le marché". je suppose que la clientèle habituelle de ce genre de magazines était plutôt masculine. Le marchand de presse devait se demander ce qu'une gamine de 18 ans, l'air romantique et naïf, pouvait bien faire avec ces BD de cul... il m'a toujours regardé avec un air à la fois consterné et dubitatif. Bref, en fait, le contenu de ce magazine n'était pas extraordinaire, très peu d'ébats de gouines et beaucoup de queues, de sperme et de clichés que l'on retrouve dans l'iconographie porno standard. Si ce n'est quand même que le dessin amène une autre dimension à l'histoire et permet toutes les fantaisies, que la BD et l'animation coquine me fascinent toujours aujourd'hui, bien que je n'ai toujours pas trouvé quelque chose qui réponde à mes attentes en la matière... si vous avez des références, je suis preneuse!! Le truc qui était pas mal par contre, c'est qu'il y avait des références (littératures et photos) d'ouvrages hors-normes et un peu freak... et c'est grâce à "kiss comix" que j'ai découvert les livres de Rieko Matsuura "natural woman" puis "pénis d'orteil", mais aussi ma passion naissante pour Bettie Page. Oulà, je m'égare! Revenons au sujet du post.

Etant donc une jeune femme curieuse et lubrique, j'ai eu envie de m'acheter mon 1er gode. Oui, mais s'acheter un gode dans une petite ville de province de moins de 50000 habitants en 1994, c'était une vraie mission ninja. Le seul sex-shop de la ville était situé au fond d'une impasse sombre et puant l'urine. Une fois devant ladite boutique, ma petite face boutonneuse éclairée par le néon clignotant, j'ai du prendre une grande inspiration et mon courage à deux mains pour pousser la lourde porte métallique. La boutique, minuscule et éclairée au néon blafard, dégageait une entêtante odeur de gitane maïs et était tenue par un vieux monsieur bedonnant et chauve. Bon, à cette époque, pas de vibro-papillon, pas de gode-dauphin, pas de silicone, pas de jelly, pas de cyberskin, pas de rose bonbon en stock... du plastique dur, couleur chair en veux tu, en voilà. Mon choix fut vite fait, un petit gode vibrant, réaliste, couleur chair en plastique dur... bien sûr!

Aujourd'hui, j'ai une jolie collection de sex-toys en tous genres dans ma malle aux trésors, et l'autre jour, en faisant un peu de tri, je suis tombée sur mon 1er gode, délaissé au fond de la malle, passé de mode. J'avais oublié son existence. Je l'ai regardé, le sourire aux lèvres, me remémorant son acquisition. Il était en piteux état, les piles à l'intérieur avaient vraiment une sale tête, catastrophe écologique, danger sanitaire... il a dû partir à la poubelle.
Et oui, je viens de jeter mon 1er gode... sacrilège!


Le gode est mort, vive le gode!!!

Butchy Fem




13 avr. 2008

Les femmes s'en mêlent

Du 16 au 29 avril, à travers la france et dans plein de salles : Lesbians on ecstasy, Peaches, Robots in disguise, Ipso facto, Tu seras terriblement gentille, promise and the monster... and so on... plein de filles qui chantent, qui caressent leurs instruments pour faire bouger nos ptites fesses et nos ptits coeurs!!!
C'est par ici pour savoir lesquelles seront près de chez vous :
http://www.lfsm.net/

Butchy Fem

10 avr. 2008

Who's next?

Attention spoilers sur la saison 5 de The L word


J'imagine que comme moi, vous avez terminé le visionnage de la saison 5 de the L word complètement catastrophés: « Hein mais c'est pas possible, qu'est-ce qu'il lui prend à Shane, ça va pas la tête, mais c'est la trahison suprême, c'est atroce! », j'imagine que comme moi, une main sur la bouche et l'autre sur le cœur, votre visage s'est défait en un rictus affreux d'horreur et de désapprobation. Et j'imagine que comme moi, vous avez été soulagés quand vous avez su qu'une saison 6 était prévue parce que vous vous êtes dit: « On va savoir ce qu'il se passe après cet acte odieux que Shane, la Shane, à qui on pardonne toutes les infidélités amoureuses parce que c'est Shane, mais qui est censée être la plus fidèle en amitié, vient de commettre ». Je suis désolée de vous décevoir mais vous n'en saurez rien du tout. Parce que selon mes prévisions, que je vais m'empresser d'étayer tout de suite devant votre air sceptique, Shane va disparaître, ou Jenny.

Souvenez-vous le début de la saison 2: la belle Marina nous quittait en de mystérieuses circonstances alors que dans l'épisode précédent, elle suppliait Jenny de lui donner une dernière chance et que nous, naïfs que nous étions, nous pensions que tout n'était pas fini entre elles.

Souvenez-vous, oui je sais que c'est dur pour vous de vous remémorer ces difficiles moments, mais souvenez-vous du début de la saison 3, pas de disparition de personnage mais un coup de théâtre épouvantable: Alice et Dana ont rompu, alors que vous aviez à peine remarqué que ça n'allait pas entre elles. Et je ne vous parle pas des enfants d'Helena qu'on a perdus en cours de route cette saison-là. Et oui, encore un truc qu'on nous a cachés: Helena qui pourtant au début semblait n'aimer que ses enfants, en devenant bonne vis à vis du reste de l'humanité, les a finalement abandonnés. La nature humaine est vraiment complexe et pleine de surprises.

A présent repensez au début de la saison 4: deux disparitions d'un coup: Carmen, que Shane oublie grâce à un peu de coke et à deux ou trois aventures, et Lara, qui à l'époque sortait avec Alice et qui décide tout à coup de la laisser tomber pour accepter un poste de chef-cuisinier je ne sais où. Elle est folle cette Lara...

Allez encore un effort. Saison 5, c'est Papi qui nous quitte sans laisser de traces, bien vite suivie par Helena qui ne revient in extremis que pour sauver Kit.

Vous l'aurez compris, le meilleur ressort scénaristique de la série, c'est le coup de théâtre improbable ou la disparition pure et simple, la désintégration en masse de personnages.
La saison 6 s'ouvrira, j'en suis sûre, sur le départ de Jenny, abandonnant sa carrière de réalisatrice pour un stage importantissime de macramé à Tucson ou plus sûrement sur la volatilisation de Shane, partie, pour expier ses péchés et se changer les idées, faire le tour du monde à dos de lama à la recherche de Shaun qui, au passage, n'a plus donné de nouvelles depuis longtemps. Ah la famille j'vous jure!

Vous ne direz pas que je ne vous ai pas prévenus. D'ailleurs, Tasha aussi va disparaître, elle va réintégrer l'armée et on ne la reverra plus. Jodie, c'est sûr qu'on n' en entendra plus parler. Ne vous voilez pas la face, vous savez que j'ai raison. Adele, on n 'a plus besoin d'elle je pense, on la remerciera pour ses bons et loyaux services de méchante. Moi, je prends les paris et déjà je fais le deuil de Shane et j'invite toutes les personnes un peu raisonnables à faire comme moi: Oubliez Shane, Shane c'est du passé, déjà révolu, enterré. Shane est morte, vive Shane.

Baby Dyke

Ps: oui, je sais ,j'avais dit que je n'en parlerais plus, mais promis là j'arrête...

9 avr. 2008

Chacun voit midi à sa porte

J'avais envie de vous parler un peu de ma vie sexuelle, de celle de ma soeur, de mon frère... mais pas de celle de ma mère... quelle horreur!! De ma prime puberté jusqu'à un âge certain, j'ai eu des aventures et des histoires avec des garçons, tout en ayant bien conscience de mon attirance constante et obsédante pour les filles. Puis, un beau jour, j'ai tout envoyé valdinguer, ma vie d'hétéro, mon histoire du moment, j'ai loupé mon diplôme, changé mes fréquentations... bref j'ai initié un grand chaos pour, à terme, trouver ma sérénité amoureuse et vivre mes envies vraies. J'ai vécu mes premières histoires avec des filles dans la clandestinité familiale... enfin maternelle surtout. Pour ma mère, j'étais célibataire depuis plusieurs années et elle a cru bon un jour de me dire "tu sais, tu es encore (je devais avoir 26 ans) pas trop mal (quand les mères vous font des compliments!!), tu pourrais facilement trouver un gentil garçon" et moi de lui répondre "ben justement, j'ai rencontré quelqu'un... mais il se trouve que c'est une fille" et elle de me murmurer, l'oeil hagard "Ah ! une fille... ah bon ...ah tiens ...ah...". Voilà comment s'est passé mon "coming out" auprès de ma mère, ce fut la première et la dernière fois que le sujet fut évoqué entre elle et moi. Depuis, pas de questions, ni sur mes choix, ni sur mon amie, ni sur nos projets. Ma soeur, quant à elle, est sortie avec des garçons et vit actuellement avec un homme qui suscite beaucoup l'intérêt de ma mère, à l'inverse de mon amie. Mais voilà, ma soeur a eu une longue histoire avec une fille, cela a duré plusieurs années et elles ont même vécu ensemble, dans l'ignorance officielle de ma mère. Je dis ignorance officielle parce qu'officieusement, ma mère avait très bien capté la nature de leur relation, ce qui explique pourquoi elle détestait à ce point l'amie de ma soeur et passait son temps à la critiquer. Pour parler enfin de mon frère, je n'ai pas grand chose à en dire car sa vie sexuelle m'est bien étrangère et même si je lui ai connu quelques petites copines, je n'ai jamais été dans ses confidences. C'est un garçon plutôt secret, calme, posé et surtout peu loquace. Toujours est-il que ma mère a passé des années à me poser encore et toujours la même question "est-ce que ton frère est PD?" Je n'avais pas envie de répondre à cette question et me sentais bien incapable d'augurer des choix sexuels de mon ptit frère. Je me disais surtout, dans le secret de mes méninges : "mais maman, tu ne poses pas la bonne question. Il ne s'agit pas de savoir si ton fils est PD, mais plutôt de te demander si une (voire deux) de tes filles ne seraient pas gouines!". Pour finir, aujourd'hui, mon frère est en couple avec une petite brunette qu'a pas trop l'air de botter ma mère.

Du point de vue de ma mère, ma soeur est hétéro, mon frère est pédé refoulé et moi je suis vieille fille. Et oui, ma mère, étrangement, compte sur moi, et sur moi seule. Il n'est question ni de mon frère, ni de ma soeur... bref elle compte sur moi pour demeurer près de chez elle ad vitam et lui assurer de paisibles vieux jours. Dans sa tête, je suis sa vieille fille de fille, un peu originale, un peu "évaporée" (ça doit encore être un compliment) comme elle dit, sans vie de couple. Dans ses rêves!

De mon point de vue, même si un point de vue peut varier avec l'espace et le temps : je suis plutôt gouine, ma soeur est plutôt bi, mon frère est plutôt hétéro et ma mère est plutôt casse-burnes!!

Tout est fonction de point de vue...


Butchy Fem

J'aime mon métier


La plupart du temps, j'aime mon métier et j'aime les jeunes. J'aime être avec eux, je les trouve drôles, intéressants, plein d'idées, révoltés et naïfs. La plupart du temps. Mais des fois putain...Des fois, ils me sidèrent par leur bêtise et je rentre chez moi assommée. Hier était un de ces jours. Je faisais passer des oraux à une classe de BEP. Leur oral consiste à présenter un exposé sur un thème de leur choix autour duquel ils ont réuni une documentation. Et c'était gratiné: un oral sur l'IVG, un autre sur les grossesses précoces et un troisième sur le service militaire. Le premier contre, les deux autres pour. J'essaie de maintenir l'ouverture d'esprit que je tente de leur inculquer chaque jour en cette situation difficile pour moi parce que 1) je trouve que la légalisation de l'IVG est une avancée 2) je déteste les militaires et 3) je n'ai jamais eu envie d'être enceinte jusqu'à ce jour et encore moins quand j'étais ado. J'ai d'abord trouvé courageux que cette jeune fille qui répond au doux nom de Cindy défende cette problématique audacieuse: pour ou contre les grossesses précoces? (ben oui j'avais jamais imaginé qu'on pouvait être pour) avant de constater rapidement qu'elle cachait un vide réflexif profond malgré la richesse de ses documents qui listaient toutes les conséquences catastrophiques de ces grossesses. Documents qu'elle m'a d'ailleurs lus d'un ton monocorde, et si de mon ennui profond je ne suis pas passée au coma, c'est que dans sa conclusion elle m'a annoncé, avec toute la fougue dont la jeunesse est coutumière: « De toute manière, moi je suis totalement pour et d'ailleurs j'aimerais bien être enceinte bientôt ». Dans l'entretien, j'ai essayé de faire raisonner la folle Cindy, Cindy la rebelle mais rien n'y fît car Cindy aime trop les bébés et adorerait avoir un ventre rond.
Cindy s'entend plutôt bien avec Kévin (ils sont même sortis ensemble) qui adore l'armée et qui regrette le bon vieux temps où les jeunes faisaient leur service militaire parce que ça les dressait (je vous jure qu'il a dit ça puis il s'est repris: « enfin dresser c'est pas le mot... » mais il ne trouvait pas de synonyme). Quand je lui ai demandé ce qu'il aimait dans l'armée, il m'a répondu qu'il aimait la discipline parce que, précise-t-il, il aime bien qu'on le domine. Là, j'ai eu très envie de rire. Mais visiblement Kévin, à peine pubère, n'y ajoutait aucune connotation sexuelle. En tous cas, l'armée ya que ça de vrai parce que les jeunes n'ont plus de repères.
Mais la palme aujourd'hui est attribuée à Tiphaine qui dans son intro m'annonce que beaucoup trop d'enfants meurent d'un IVG, défend l'idée qu'il faut assumer ses actes jusqu'au bout (vous étiez au courant vous de cette devise judéo-chrétienne très en vogue: tu couches, tu payes?), qu'elles qu'en soient les conséquences et que les bébés n'ont rien demandé et ont le droit de vivre merde. Non en vrai, c'était pas la pire. C'est juste que j'ai failli vomir pendant son exposé parce qu'elle répétait « meurtre, meurtre » tous les dix mots mais après dans l'entretien je l'ai amenée à comprendre par elle-même que dire que des enfants meurent d'un IVG est médicalement incorrect et j'ai même réussi à ce qu'elle développe des arguments contraires à sa thèse. Ce qui n'était pas si mal.
Ces trois oraux m'ont déprimée. C'étaient les derniers de la journée qui m'ont sur le coup fait oublier un bon travail sur l'américanisation (contre), des réflexions pertinentes sur le racisme et ses manifestations dans les stades de foot et une apologie de la protection de l'eau. J'en ai pour deux jours encore avec ces oraux. Je prie juste qu'aucun élève ne choisisse de défendre la peine de mort, la virginité jusqu'au mariage ou la guerre en Irak, parce que je ne suis pas bien sûre de ne pas mal réagir...

Baby Dyke

8 avr. 2008

Sport et éthique

Certains arguent que les JO, et plus généralement le sport, sont porteurs d’ouverture, de rencontres, de plus de respect entre les peuples, d’engagement et de dépassement de soi. Que de belles valeurs. J’y vois aussi nationalisme, domination masculine, commercialisation, racisme et violence et compétition.

Eh oui, j’ai bien dit nationalisme. Il suffit juste pour cela d’aller regarder un match de foot dans le stade à côté de chez vous. J’y suis allée dernièrement d’ailleurs, non pas que j’aime le foot, pas du tout, mais j’accompagnais des jeunes. Nantes-Lens. J’ai observé les gens, et j’ai eu peur ! J’y ai vu tout sauf du respect et de l’ouverture. Des gens qui braillent des insultes à l’équipe adversaire, les bras d’honneur à l’arbitre, des mecs violents qui crachent en direction du stade : tout ça ressemble bien plus au monde animal qu’à une activité civilisante et courtoise entre personnes fair-play. Ils se battraient bien pour leur chapelle, tous. Moi-même, d’ailleurs, ayant fait beaucoup de sport naguère, je me souviens de bastons de filles dans les vestiaires à la fin de matchs de basket sans aucune importance, entre deux bleds de moins de 500 habitants. Un peu plus loin de nous, l’été dernier, à Mostar, en Bosnie-Herzégovine, à la sortie d’un match de foot, des jeunes supporters opposés, bosniaques et croates se sont tapé sur la gueule sur fond de nationalisme ethnique et de vieux relents d’une guerre pas encore digérée. Comme quoi, le sport renforce ce sentiment d’appartenance à un groupe et exacerbe la haine de l’adversaire.

Regardons maintenant à plus grande échelle. Il est évident pour des raisons géopolitiques, que le sport est loin d’être une valeur neutre. On est en plein dedans avec ce qui se passe en ce moment avec les JO de Pékin. !! Et puis mais, les JO n’ont jamais eu lieu en Afrique…Bizarre.. Ah, tiens ! c’est prévu pour 2016, le temps qu’ils remboursent la dette au FMI, je pense.

Je n’aborderai que très rapidement le racisme et la violence ambiants qui règnent autour du sport en vous donnant quelques exemples parlants d’eux-mêmes: insultes aux joueurs de foot d’origine africaine (« sale macaque »), cris des supporters imitant le singe lorsqu’un joueur black entre sur le terrain en Italie…Fun et fair play.

Un peu d’histoire pour mettre en évidence la neutralité du sport et ses valeurs humanistes :
1936 : Le régime nazi se sert des JO pour faire sa propagande.
1968 : JO de Mexico, les athlètes américains, Tommie Smith et John Carlos
arrivés premier et troisième au 200 mètres, protestent contre la ségrégation raciale aux Etats-Unis en levant leur poing ganté de noir lors de la remise des médailles. Les champions devront lourdement payer ce geste. Ils seront suspendus et expulsés des Jeux par le Comité Olympique.
1980 : Les USA boycottent les JO de Moscou suite à l’invasion russe en Afghanistan.
1984 : Moscou boycotte les JO de Los Angeles en réponse au boycott US de 1980.

Sinon, vous remarquerez que le sport est un univers macho, que l’inégalité homme-femme est bien présente sans que cela n’inquiète personne. Le sport, c’est bien et neutre, on va pas commencer à foutre le bordel !! Les femmes sportives sont largement sous-payées comparativement à leurs homologues à couilles. Le tour de France féminin, vous en avez entendu parler, vous, des fois ? Pourtant, il existe hein, mais bon, on s’en tape, ça fait pas d’audience. L’homme avant tout : fort, courageux, musclé, viril et sain. Ah des bonnes vieilles valeurs. Et le championnat du monde de foot féminin ? D’ailleurs, il a eu lieu à Pékin en septembre 2007 dis donc. Bah, y a pas eu de protestations cette fois-là !!?? Bah, y avait pas la télé sur place ! On s’en branle des gonzesses..En plus musclées comme des mecs, qu’ont pas de seins mais des pectoraux, des cuisses de ouf, beurk, on dirait des butchs, ça excite pas le téléspectateur qui boit sa bière en se grattant les burnes. Pas d’audience, pas de thunes, salaires sous-payés, invisibilité. Heureusement qu’il y a patinage artistique pour faire valoir le sexe féminin dans le sport. Enfin, des filles en jupe, qui dansent avec un mec, tout en muscles, c’est beau ce couple, quelle union sur la glace. Moi, ça me gèle tout ça.
Il y a tellement d’égalité dans tout ce beau monde qu’il faut même mettre en place des politiques favorisant, à toutes les échelles (locale, nationale, internationale), l’accès des femmes à l’égalité dans le sport (arbitres, entraîneuses, sportives, responsables de clubs..). En 2008. Bravo, ça c’est une valeur noble, le sport.

La compétition, ça aussi c’est chouette. Dans la vie, faut être un gagnant. Même si on te rabâche que l’important est de participer, quand même, faut se battre et finir premier. C’est la valeur actuelle de toute façon. Gagner. De la cour de l’école aux stades et gymnases. You must win !! Gamins exclus dans la cour de l’école car trop gros, pas assez vaillants ou rêveurs, qui restent toujours en plan lors de la constitution des équipes, petites filles chinoises et russes formatées dans les clubs de gym pour être les meilleures, sportifs dopés qui clamsent à 35 ans…Tout ça pour être winner. Un corps sain dans un esprit sain. De la vraie marchandisation du corps humain pour la compétition et pour les thunes. Et à 30 ans, t’es fini, T’es cassé de partout, tu peux ramasser ton bazar, bon à jeter.

Le sport c’est la jeunesse éternelle, la beauté du corps qui sue, la force et la virilité. C’est masculin. N’en déplaise aux fans de Amélie M.

Vous en avez marre ou je continue ? J'ai encore des trucs à dire sur : les sports mécaniques, qui puent et polluent, genre Paris Dakar et formule 1 mais bon, moi, j’en ai marre, et puis faut que j’aille faire mon jogging pour perdre 10kg et correspondre aux critères de beauté de la femme actuelle, jeune, jolie, active et bien roulée.

Pédée Sexuelle

7 avr. 2008

Les aventures vétérinaires de Pédée Sexuelle Poltronne


Bouh-Bouh, la mascotte canine des Gouinettes Poltronnes (celui qui harcèle mon chat) a mal à la patte et à l’oreille. Alors samedi, je l’emmène chez le docteur des chiens. Diagnostic : entorse et otite. Bon, allez hop, c’est parti pour 10 jours de gouttes dans les oreilles et des antibios pour la patte. On s’y met direct : E. saisit le produit Terpsacol, contre les affections auriculaires bactériennes, fongiques et parasitaires. Dans la cuisine elle coupe l’embout avec une paire de ciseaux. Un jet blanc s’échappe du récipient et atterrit dans une assiette sale où traînent les couverts du repas du midi. Elle saisit le monstre à poils, et lui verse les gouttes dans l’oreille. Jusqu’à là, tout va bien.

Une heure plus tard, j’ai faim. Enfin, faim…non, j’ai juste envie de manger un truc, pour répondre à ma tendance boulimico-gourmande, qui, elle-même, répond sans doute à un vide à combler : je suis d’ailleurs entrain de lire la psychanalyse de la gourmandise. L’oralité, c’est pas rien, je vous jure ! Rongeurs d’ongle, fumeurs, machouilleurs de cure-dents, mangeurs compulsifs, allez, hop, tout le monde sur le divan ! Bon, je digresse complètement.
Donc, je m’envoie une tartine de camembert-confiture de fruits rouges. Je croque délicieusement dans mon péché de gourmandise mais je trouve qu’il y a un drôle de goût quand même. Un goût de détergent.
J’interroge E. en plein dans son ménage :
Moi : « - dis, E., tu t’es servi d’un produit de détergent ou quoi ? Ma tartine a un drôle de goût ! Ou les couverts, là, sur la table, tu t’en es pas servi ? »
Elle : « bah non, j’ai bien lavé le sol dans la salle de bain mais bon, pas dans la cuisine, alors je ne vois pas, non. »
Alors, je me dis que ce goût de produit à chiottes de ma tartine est une pure imagination de mon esprit fertile. Je la mange mais bon, ce n’est pas le gros régal tant attendu.

15 mns après, je réalise :

Moi : « - Merde, putain, E., j’ai bouffé du produit à oreilles du chien ! j’ai étalé ma confiture avec le couvert plein du produit de la giclade de tout à l’heure ! »

Panique à bord. J’ai déjà abordé sur ce blog mon tempérament angoissé, non ?! Je me jette sur la notice du produit suscité, Terpsacol. C’est marqué, « ne pas avaler »…Argh, ça y est, j’ai mal au ventre, des sueurs froides, les mains qui tremblent…Je pense déjà à mes obsèques, putain, les boules, mourir à cause d’une tartine et de l’otite du chien...quelle mort romantique !

Elle : » t’angoisses pas, petite poltronne, appelles peut-être le centre anti-poison ?! » Merde, elle aussi pense à ma mort.

Je me jette sur le téléphone, et appelle les pompiers. J’explique l’aventure. L’otite, le jet du produit, la tartine, le drôle de goût. Il me demande où je vis. Je donne mon adresse, et rajoute « c’est juste à côté de la caverne des pompiers ». E. se marre ! Pourquoi pas la grotte, tant que j’y suis. Et puis, il s’en fout royal, le mec, que j’habite à côté de la caserne des pompiers, ça lui fait une belle jambe comme info. On est un peu demeuré quand on flippe.

Il me passe le centre anti-poison de Paris. Le mec prend le nom du produit et m’explique que vu la dose avalée, je ne risque absolument rien, au regard des composés du produit. Ca me rassure mais que vaguement. Ca y est, je suis angoissée. Je raccroche. E. me dit « cool, bon, bah voilà, t’es rassurée. » Je dis « oui » mais je suis toujours tendue. Je fais style que je suis décontractée et je sifflote genre, tout va bien, je suis zen. Mais non, pendant environs deux heures après, j’ai eu des sueurs, mal à la gorge (le produit est irritant et pique la gorge en vrai). Mais j’imagine déjà ma gorge gonflée, j’ai un peu mal au ventre et me dit que le mec s’est peut-être planté, que je fais peut-être une allergie, ou alors, qu’il n’a pas bien noté le nom du produit, enfin, tout un trip de parano quoi. Je prends un bain histoire de me décontracter et essaye de reprendre le cours normal de mes activités dominicales.

Finalement, je ne suis pas morte empoisonnée par une tartine. Je n’ai même rien eu du tout. Le soir, on a été au resto pour fêter ma résurrection. Mais ce genre de situations te donne l’ampleur de la puissance du cerveau. Flipper tellement fort que tu pourrais te créer toi-même la réalité physique de ta peur.

Bref, tout ça pour dire que les chiens c’est dangereux et que je n’arrêterais pas ma thérapie demain.

Pédée Sexuelle

5 avr. 2008

Les films de gouines

Butchy Fem m’a prêté des films de gouines. Mais attention, elle m’a prêté non pas 1, non pas 2, non pas 3 films mais bien 22 films de gouines ! Butchy Fem possède donc au moins 22 films de gouines. Je ne savais pas qu’il y avait tant de films de gouines (oui oui je vais arrêter de répéter « films de gouines » dans un instant) parce qu’avant de regarder mon premier épisode de The L word, je ne me souviens pas avoir vu un truc à la télé ou au ciné avec une lesbienne, non j’ai beau chercher je ne vois pas. Des films avec des pédés oui, tout plein, mais des films avec des lesbiennes zéro, que dalle. Mais Butchy Fem n’est pas une baby dyke et c’est donc normal qu’elle possède tant de lesbo-movies. Bon, vous ne connaissez pas Butchy, quand vous lui proposez de voir ou de lire quelque chose, elle demande illico : « Ya des gouines dedans ? » et si vous répondez non, elle vous regarde avec dédain et se remet à ses occupations. A moins qu’il y ait un meurtre sanglant. Le meurtre sanglant aussi peut éveiller son intérêt. Les gouines et les psychopathes, voilà, en résumé, les centres d’intérêt de Butchy. Mais j’arrête là sur Butchy parce que sinon le prochain meurtre sanglant risque d’être perpétré sur ma personne, ce qui serait quand même dommage vu que j’ai 22 films de gouines qui m’attendent.

D’ailleurs je pense prendre un congé de disponibilité pour pouvoir les regarder (ou pourquoi pas un congé de formation, j’hésite), parce que cette semaine j’ai voulu en mater et je n’ai réussi qu’à en voir un seul, en trois fois, parce que je me suis à chaque fois endormie dessus, malgré l’intrigue assez prenante et le déversement incontrôlé des violons (c’est insupportable ces violons dans les films non ?). A cette allure, je ne suis pas prête de vous délivrer le top five que j’avais d’abord projeté.
Je ne peux donc pour l’instant que vous parler de « Children’s hour » de William Wyler (titre français : « La rumeur ») datant de 1962, où Audrey Hepburn et Shirley MacLaine jouent deux gouines qui s’ignorent. C’est pas très funky mais bien traité pour l’époque. Ça manque aussi un peu de sexe comme vous pouvez l’imaginer. Le prochain sur la liste est : « Between two women » et ça c’est un titre original ! Que va-t-il se passer entre ces deux femmes, le suspens me dévore, je m’y mets à l’instant !

Baby Dyke

3 avr. 2008

le mail de rupture

En 2004, l'artiste Sophie CALLE se fait larguer par le biais d'un mail qui se terminait par ces mots "prenez soin de vous". Pas terrible comme façon de mettre fin à une relation que d'envoyer un mail, non? et pas terrible comme mots de fin, "prenez soin de vous", genre "non, n'attentez pas à vos jours, je sais que je suis exceptionnel, mais quand même". Sophie n'a su que répondre, ou n'a pas daigné répondre à ce mail. Elle a décidé de faire de cette rupture, une opportunité artistique et a demandé à 107 femmes d'interpréter le mail et de répondre à sa place. Elle a ainsi interviewé, filmé et photographié ces femmes pendant plusieurs mois. Sophie explique "ce mail est devenu le porte manteau auquel certaines ont pu accrocher leurs propres ruptures" "j'ai demandé à cent sept femmes choisies pour leur métier, leur talent, d'interpréter la lettre sous un angle professionnel. L'analyser, la commenter, la jouer, la danser, la chanter. La disséquer, l'épuiser. Comprendre pour moi. Parler à ma place. Une façon de prendre le temps de rompre. A mon rythme. Prendre soin de moi". Ce travail est présenté dans le cadre d'une exposition à la bibliothèque nationale sur le site Richelieu jusqu'au 8 juin (réédition de la Biennale de Venise 2007).
Sophie a effectivement pris soin d'elle et en a fait profiter les copines!! ça doit latter!!
Butchy Fem

2 avr. 2008

Dream Girls


"The butch's eroticism comes not from her looking like a man but from her not being one"

Alisa Solomon évoquant la série de photo-montages "dream girls" de déborah Bright.

Butchy Fem

Relations à distance

Le problème avec les sites de rencontres, c’est que tu craques évidemment toujours sur la mouf géniale qui habite à l’autre bout de la France. Vous vous rencontrez après deux mois de tchat forcené, à la limite de perdre un œil et d’avoir les mains palmées...et c’est le Grand Amour.

Au début, tu le vis sereinement, cette distance, dans la fièvre passionnelle de l’attente. Tu le sens dans ton corps, ce désir impérieux d’union, que dis-je, de fusion ! c’est bon, hum, c’est délicieux. En même temps, vu la distance, tu gardes ta petite vie de semi-célibataire, ça a aussi des avantages, tous ces kilomètres. Pas de risques de vie de couple pépère, cuisine équipée et tout le tintouin. Idéal pour les flippées de l’engagement.
Les coups de fil sont des moments d’une frustration terrible : les mots, les mots, c’est bien beau tout ça, mais tu as envie de concret, de peau, de corps à corps. Tu passes cependant des heures collée au combiné. Les mots sont les mains, au téléphone. Des caresses et parfois des gifles.

Ton emploi du temps devient tout à coup bordélique. Tu annules tes week-ends chez tes potes. Tu ne vois plus ni mère ni père. Tes plantes sont assoiffées, perdent leur feuillage et finalement se ratatinent dans la solitude. Ton chat devient nomade, des heures de bagnole, enfermé dans une caisse, tout ça pour passer trois jours, harcelé par un bouledogue français, ravi de ce nouveau compagnon de jeu.

Au bout d’un an de ce rythme de fou (une à deux fois par mois, 6h de route), tu continues à ce rythme fou. Toujours cette envie folle d’être avec l’Aimée. Mais tu es crevée, eh oui, et tu râles ! Tu t’es rachetée des plantes car ton appart ressemble à une salle d’attente où tu passes une semaine, voire deux, par-ci par-là. Tes potes deviennent des relations téléphoniques. Le symbolique cordon qui te reliait encore (à 30 ans !) à ta maman se rompt subitement, pour le formidable bien de tous (surtout de toi). Le chat, lui, est devenu une ombre frôlant les murs, s’adaptant tant bien que mal à ton agenda d’amoureuse à distance et surtout à sa relation à l’univers canin. Ton compte en banque devient un sujet tabou. L’amour donne des ailes ? ah ah, oui oui, des ailes qui marchent au sans plomb 98 mais bon, pour poursuivre avec les adages populaires plein de sagesse, quand on aime on ne compte pas.

Et puis, le BDS (Blues du Dimanche Soir). Qui n’a jamais vécu la déchirure des dimanches soirs ? Dès le samedi soir, le moral devient plus aléatoire, un bout de nous est déjà entrain de refaire son bagage. Le dimanche arrive. Pff, on est tristes. Deux semaines à attendre avant de se revoir. Tu rentres. Il fait froid chez toi. Le frigo est vide. Les plantes tristounettes. Ton cœur est raplapla. T’es crevée et de mauvaise humeur. Le chat te regarde trop heureux d’être rentré chez lui, d’être libre et sans surveillance du Bouh-Bouh de service. Tu te sens seule. Déjà le sentiment que tu n’as pas vu ton Amour depuis 2 mois alors que ça ne fait que 4 heures. Et oui, le temps est long dans le manque.

Merci Internet pour ces histoires simples à vivre !

Bon, je vais peut-être bientôt déménager.


Pédée Sexuelle