27 nov. 2008

Lover Transit




J’en ai pris des bateaux, des trains, traversé des villes et des pays. J’ai parlé à des gens dans des langues étranges et mélodiques, mangé des bureks et bu de la tsoica, transité dans des endroits hostiles où ta peau frémit sous les regards, et d’autres où ton émoi éclot et fleurit de l’instant et des gens. Il y a des endroits qui nous construisent. Comme St Nazaire.


Mon accordéon en bandoulière, j’ai posé mon sac à dos à St Nazaire en décembre 2004. Il pleuvait, j’avais le blues, le jour n’était pas encore levé. Je suis arrivé par le train. C’était ma première dans cette ville. Ce matin là, le monde m’était métallique et coupant. Il me semblait inconcevable de poser mes bagages ici, dans cette ville. J’avais envie de beauté déclarée, de grands axes et de foule, du clinquant et du hype. J’avais envie de Nantes. Mais j’étais là, dans cette gare. Alors j’ai trouvé une piaule et j’ai été écouté ce que cette ville avait à dire.


J’ai traîné au café du port, au Petit Maroc, photos de boxeur au mur, gouailleurs au comptoir.


J’ai regardé les tankers s’éloigner et imaginer leur destination : Istanbul (où j’ai observé les mêmes bateaux arrivés sur le Bosphore), Amsterdam ou Alger ?

J’ai flâné sur les plages et senti mon corps chaud au soleil estival. J’ai aimé le sel dans mes cheveux et sur tes lèvres aussi.



J’ai écouté des musiques, au Vip, dans les bistrots et aussi dans la rue, le célèbre accordéoniste de St Nazaire sur le devant de la scène !


J’ai écouté en moi palpiter et vibrer cette ville, éclairée des chantiers et des cheminées géantes de la raff. J’ai trouvé la beauté dans ces murs de béton, ces ambiances industrielles.


Enfin, j’ai parlé et ri. J’ai rencontré des gens. Et écouté leurs mélodies. Beaucoup m’ont ouvert leur porte, je les en remercie. Les gens sont des lieux aussi où on se réchauffe et où on s'abrite mutuellement.


Je ne voulais plus vivre à Nantes. Trop hype, trop évident, trop de monde, trop d’axes.



Après 4 années, je suis repartie de St Nazaire, mon cœur amoureux, vers Elle. Il faisait très beau ce matin là et j’avais le cœur gros. Je suis retournée à la gare avec mon sac à dos et mon accordéon. J’ai regardé une fois encore ce bateau surréaliste qui dépasse de la ville, là-bas, au bout des rails, comme une promesse de voyage.

Je suis montée dans le train, un billet retour dans la tête.




Pédée Sexuelle

25 nov. 2008

La pub la plus misogyne de l'année


Allez, parce que c'est dans la thématique de la semaine..
.




Traduction du slogan:
Mercator: assurance tous risques
Parce que votre femme aussi utilise la voiture.

Baby Dyke

24 nov. 2008

Tom waits - Swordfishtrombone






Pédée Sexuelle

Petites couilles et grosses voitures


Les hommes deviennent cons et dangereux au volant. Il y a deux jours, j’assistais avec désarroi et colère à une scène de violence, entre deux automobilistes. Une femme dans une twingo, la 30aine. Un homme, dans une plus grosse bagnole, la 30aine aussi. Peu importe ce qu’il s’est passé, je ne le sais même pas. L’homme sort de son véhicule au feu rouge, hurle sur la femme et tente d’entrer dans sa voiture. Elle verrouille les portes, dans un mouvement de panique. Il hurle : « Pauvre conne, t’es qu’une gonzesse, appelles moi ton mari, pauvre conne, j’parle pas avec une gonzesse…. ». Il remonte dans sa voiture. Le feu passe au vert. Aucun des deux ne bouge, moi je suis derrière. J’attends. La jeune femme attend aussi qu’il parte. Lui attend aussi qu’elle bouge en premier. Suspense. Elle démarre, il la suit en trombe, et je les vois s’éloigner, lui au taquet derrière elle à la faire chier, à la coller, comme un boeuf.

Tout le monde a un exemple de la sorte, c’est extrêmement commun bien que terriblement navrant. Personnellement, je n’ai jamais vu une femme dans cette attitude agressive, aussi conne dans sa bagnole. Non pas que les voitures ne créent pas une modification du comportement chez les femmes, si si, mais elles ne semblent pas compenser…quoi au juste ? Petite quequette ? Petit cerveau ? Manque de virilité ? Célibat et frustration sexuelle ? Complexe d’Oedipe mal digéré ? Dérèglement du taux de testostérone ? Tout ce que je sais en tous les cas, c’est que ça crée réellement un manque d’intelligence.

La bagnole, c’est vraiment un truc de con. Cet objet a une telle importance sociale que ça en est parfaitement ridicule. En quoi ta voiture reflète t’elle ta valeur humaine ? La voiture réconforte socialement, flatte ton ego, est une arme de séduction, est symbole de pouvoir et de richesse. Autant chez la femme que chez l’homme. Une jeune fille de 19 ans, que je connais, a une R5, offerte par ses parents pour qu’elle puisse être autonome. Et bien, elle ne s’en sert pas, par honte de son véhicule.

Quentin Tarantino a parfaitement joué de tout ça dans son film Death Proof (Boulevard de la Mort), c’est drôle, fin et ça se mange sans faim. Un vrai film féministe ! 4 bombes, de vraies pouffes, parlant maquillage, coiffure, mecs et BAGNOLES, affrontent la caricature de l’homme au volant : décérébré , macho et viril au possible. Je ne vous raconterai pas la fin jubilatoire de ce chef d’œuvre vintage et burlesque, mais juste que j’aurais bien aimé que cette femme à la twingo soit une héroïne tarantinesque, et qu’elle castre alors, symboliquement, bien évidemment, le primate misogyne à petite quéquette qui lui a gueulé dessus, ce matin-là, au feu rouge.

Pédée Sexuelle

21 nov. 2008

Burn-out


Chaque lycée a son prof excentrique. Il en va de l’équilibre d’un établissement et du bien-être des élèves qui ont ainsi tout un stock de sujets de conversations pour remplir les longs moments de leur longue semaine. Pas d'exception, bien sûr, pour le lycée où je travaille, qui a la chance de compter parmi son personnel une excentrique de très grande qualité. Nous lui donnerons ici, pour plus de commodité, le joli et très original pseudo de « P. ». P. est prof de français-histoire-géo-philo et allemand bien qu’il ne soit pas prévu que cet enseignement soit dispensé au lycée.

P. est une passionnée, une mystique même. Elle fait partie de ces profs qui ne donnent pas deux fois le même cours et produit donc des séquences pédagogiques qui intéressent tellement les élèves qu’ils finissent invariablement par organiser un concours de cri d'animaux ou un tournoi de tir de boulettes de papier pour montrer à quel point ils en sont satisfaits.

Si le prof excentrique est une bonne chose pour les élèves, il n’en est pas de même pour les autres enseignants. Un tel collègue contribue grandement à la détérioration des conditions de travail. En effet, P. donne ses cours en salle de classe... mais aussi en salle des profs. Les autres professeurs, pendant la pause, sont tranquillement assis, occupés à siroter leur café et à rire des plaisanteries faciles de chacun. Malheureusement, P. vient à chaque fois briser ce doux moment quand elle ouvre avec fracas la porte et lance, d’une voix suraiguë et nasillarde un « Bon » à la cantonade qui signifie qu’elle s’apprête à expliquer comment elle a développé aux secondes l’auto-référentialité dans l’œuvre de Montaigne ou l’expérience de l’historicité de la philosophie de Heidegger aux élèves de Terminale. Les visages alors se figent, les mains se crispent autour des gobelets, chacun fait semblant de ne pas avoir entendu, certains émettent un bref rire nerveux et tous courbent l’échine en attendant que l’orage passe.

Certaines semaines, c’est pire. Oui, certaines semaines, P. prend un de ses cours au hasard et décide de nous faire bénéficier de celui-ci, de sa genèse à sa réalisation. Ainsi, la semaine dernière, elle a conçu l’idée incongrue d’enseigner «Le roi des Aulnes » de Goethe en allemand aux élèves de 4ème. Il faut rappeler que cette classe est composée de 16 élèves plus ou moins scolairement égarés. Parmi ceux-ci, 12 ne lisent pas couramment le français, 8 placent le Brésil en Afrique et 3 ne savent pas dire « bleu » en anglais.

Pour moi, qui suis moins ambitieuse que P., un texte de Goethe en allemand n'est pas une bonne idée. Je suis donc plutôt agacée quand elle explique avec force détails comment lui est venue l’illumination de l’idée de ce cours, quand elle narre de façon précise toutes les recherches engagées pour le réaliser et qu’elle évoque les multiples objectifs pédagogiques qui le sous-tendent.

Le vendredi, je n’y tiens plus. La semaine a été difficile, je suis fatiguée et je voudrais rentrer. Bien que peu ambitieuse, j’essaie d’être rigoureuse et avant de m’en aller je remplis mes cahiers de texte de la journée. Je suis dans la salle des profs, seule, d’abord. P. entre. Elle vient de donner son cours sur « Le roi des Aulnes ». Alors que j’essaie de réunir mes dernières capacités de concentration pour remplir ce maudit cahier de texte, elle se met à raconter (d’une voix suraiguë et nasillarde) à quel point les élèves étaient intéressés. Elle ne se tait plus. Je me mets à écrire au rythme d’un mot à la minute puis, tout se brouille. A ce moment-là, j’hésite. Je ne sais pas si je dois me lever et danser la gigue au milieu de la pièce pour créer la surprise et ainsi la faire se taire (tout en évacuant la tension nerveuse qui s’accumule à grande vitesse dans mon corps) ou lui planter le cahier de texte, de façon violente mais précise, entre les dents, pour tenter d’atténuer le son de cette insupportable voix. Mais je n’arrive pas à me décider. Je viens d’avoir une vision cauchemardesque, je vois P. au milieu d’élèves enragés, échevelée, qui clame Le roi des Aulnes en allemand : « Wer reitet so spät durch Nacht un Wind ?/Es ist der Vater mit seinem Kind... ». Je suis au bord du burn-out, il me faut partir sur le champ avant de craquer. Je décide de remplir le cahier de texte un autre jour, tant pis, ma santé mentale prime. Je ramasse rapidement mes affaires. P. n’entend pas le « bon week-end » que je lui souhaite et encore moins le crissement de mes pneus sur l’asphalte. Dans la salle des profs vide, elle continue de répéter les vers de « Le roi des Aulnes ». Dans la voiture, je me dis qu’il faudrait un jour que quelqu’un l’arrête avant qu’elle ne décide de lire aux élèves « La critique de la raison pure » en serbo-croate ou tout Proust en tamasheq. Je suis assez tolérante vis-à-vis des excentriques mais là quand même, il y a des limites.

Baby Dyke


Petit lexique BDSM


SM ou SADOMASOCHISME :

Pratique à caractère érotique ou sexuel impliquant des rapports de domination et de soumission dans lesquels la douleur physique et/ou psychologique est érotisée.
Dans les années 70 aux Etats-Unis, des groupes de réflexion et d’information (The Society of Janus, The Eulenspiegel Society) souhaitant rompre avec la connotation pathologique et négative du sadomasochisme, adoptent le terme de BDSM (Bondage/Discipline, Domination/ Soumission, Sadisme/ Masochisme) pour définir des pratiques dont les règles sont : consentement, exclusion de toute exploitation, sécurité.


Le BDSM, qui réclame une grande sincérité vis à vis de ses fantasmes, est un lieu privilégié de connaissance de soi et des autres. Parce qu’il autorise tous les scénarios, pourvu qu’ils ne mettent pas en danger, il est souvent vécu comme libératoire et équilibrant.
Si le BDSM repose également sur l’interaction dominant/dominé par des jeux de pouvoir, il fait surtout référence à des représentations, ce pourquoi il convoque le « jeu » avec énonciation, une forme de théâtralité et de ritualisation, des costumes et des accessoires.


FETICHISME :
Fixation à caractère érotique sur une partie du corps (pied, cheveux…), une particularité corporelle (odeur, malformation…), un prolongement du corps (chaussure, vêtement…), un objet ou un matériau (latex, cuir…). Le plaisir se déplace de la personne à l’objet, à ce qu’elle ou il représente. Le fétichisme est partie intégrante des pratiques sadomasochistes : scénarisé, mis en valeur, le fétiche polarise le désir et le fantasme.

CONSENTEMENT :
L’exploration des fantasmes les plus enfouis nécessite confiance, tolérance et respect mutuels. Chaque partenaire signifie clairement en amont et pendant le jeu ses attentes et ses limites. Le jeu s’élabore autour de règles élémentaires : protection (le maître ou la maîtresse veille à la sécurité du partenaire et le lui fait savoir), bien-être psychologique (toute forme de jugement est exclue au profit du plaisir), compréhension des désirs, des appréhensions et du refus.

NEGOCIATION et CONTRAT :
La négociation s’effectue avant le jeu ; moment de dialogue direct et sincère, il permet à chacun/e d’exprimer ses attentes et ses limites. Un mot ou geste de sécurité est choisi pour signifier l’arrêt immédiat du jeu.
Le contrat est souvent tacite, lorsque les partenaires se connaissent ou lorsqu’ils pratiquent régulièrement. Celui-ci n’a aucune valeur légale : il relève d’une forme de ritualisation qui établit la définition et l’acceptation des rôles, limites, obligations, interdictions, punitions, conditions de prêt, etc. La formulation du contrat est en soi déjà un moment érotique fort.


BONDAGE :
Techniques d’immobilisation d’un corps ou d’une partie du corps, le plus souvent à l’aide de cordes. L’entrave peut être simple ou complexe, la disposition des liens et noeuds étant à la fois érotique et esthétique. Le bondage, qui réclame concentration et savoir faire, provoque chez la personne attachée des sensations uniques de flottement et de bien-être. Au Japon, il est considéré comme un art.

DOULEUR :
Vecteur physique et psychologique de jouissance dans la relation SM consensuelle. Abandon, perte de repères, dépassement des limites personnelles, la douleur subie volontairement permet de s’abstraire de la réalité parfois même d’atteindre des états de conscience altérée (voir la séance de SM chamanique dans The Paingame). Si le facteur psychologique est prépondérant dans l’association douleur/plaisir, essentiellement en fonction de l’histoire personnelle, elle s’explique également physiologiquement et chimiquement : sous l’effet de la douleur, le rythme cardiaque s’accélère augmentant la pression sanguine et la sensibilité, et le corps produit des sécrétions dont l’effet est proche de la morphine.

(Petit lexique tiré du programme d'Emmetrop)

Butchy Fem

20 nov. 2008

Art et sexisme




L'autre soir, on est allées voir "Séraphine" au ciné. Ce film contemplatif, un peu longuet parfois mais sublimé par l'interprétation de Yolande MOREAU, tâche de retracer le vie de Séraphine LOUIS dite Séraphine de Senlis, peintre et femme de ménage au début du 20ème siècle. Cette femme, accablée par une vie de labeur et de frustration, sublime sa condition dans la peinture. Artiste solitaire tour à tour ignorée, raillée puis finalement reconnue, Séraphine est une femme libre, autodidacte, indépendante et passionnée. Elle se dit guidée par la sainte vierge, elle étreint les arbres, peint avec son sang, avec de la terre... Diagnostiquée schizophrène, elle est internée durant 10 ans dans un asile où elle mourra. Quand on pense à Séraphine, comment ne pas faire le parallèle avec Camille CLAUDEL. Nées la même année, elles passent toutes les deux de longues années internées contre leur gré et y finissent leur vie à un an d'intervalle. Outre l'époque et bien que de milieux très différents, elles ont partagé ceci : être femmes et artistes dans un monde rangé par les hommes. Ce à quoi elles aspiraient, la liberté, était "quelque chose de grave qui menace l'ordre du monde" (Marie-Jo Bonnet dans "Les femmes artistes dans les avant-gardes"). Empêchées, cantonnées, bornées, dévalorisées, raillées, dégradées, écrasées, méprisées, marginalisées... aliénées...


Butchy Fem

18 nov. 2008

les Gouines du Berry


Viendez toutes ce week-end au paradis de la gouine, j'ai nommé le Berry. L'association Emmetrop de Bourges organise 2 jours de projection sur le BDSM et un mix de DJ Wet. Voilà, dans le Berry il se passe plein de trucs grâce à Emmetrop qui se bouge grave le cul pour proposer des concerts, pièces de théâtre, conférences, projections, débats en dehors des sentiers battus... on leur dit "merci"!! Vous découvrirez le Berry et ses douceurs, en repartirez transformées et aurez envie d'y vivre... et ouais carrément! Ceci est un message subliminal pour attirer un max de gouines dans ce département un peu merdique quand même. Je peux même loger 2 ou 3 filles qui viendraient de loin exprès...


vendredi 21 et samedi 22 novembre : Cinéma - vidéo sur le BDSM

vendredi 21 novembre:


séance (interdit - de 18 ans) à 22h 30 : «The paingame» de Cléo Dubois & Neon Weiss EU 2000, «The elegant spanking» de Maria Beatty EU 1995, «The attendant» de Isaac Julien GB 1992 le Nadir / L’antre-peaux, séance : 5€


samedi 22 novembre:


séance à 20h : «Preaching to the perverted» de Stuart Urban GB 1997, 95 mn (Prix du jeune public au festival de Beziers 1999, visa assorti d’une interdiction au moins de 16 ans).

séance à 22h : «Stillen» de Felix Ruckert, 2002 «In Between» de Catherine Corringer, 2008 (interdit - de 18 ans) + surprises. Vers minuit, cette soirée se clôturera avec DJ Wet mix électroDJ Wet a commencé à mixer en 1997 avec le professionnalisme et le feeling de DJ Sextoy comme modèle. Ancienne bassiste et étudiante en arts appliqués, active depuis de nombreuses années auprès de la pétulante Anna La Chocha et ses multiples soirées débridées pour filles décomplexées, Wet est également la résidente des soirées parisiennes Alt. Son but aujourd’hui, c’est de faire franchir la porte des clubs aux plus expérimentateurs des électroniciens, d’Aphex Twin à Mike Paradinas. «Tout pour l’énergie !»le Nadir / L’antre-peaux, soirée : 10€/ 5€ adhérents / séance : 5€.

Butchy fem

17 nov. 2008


Découvrez Krazy Baldhead!

Une super découverte en avant première de Yo Majesty ! : Krazy Baldhead. Ça déménage, c'est dément !

Pédée Sexuelle

15 nov. 2008

Petit lexique à l’attention des lectrices et lecteurs non-gouines du blog, qui vivent loin, là-bas, en Centre Bretagne ou au fin fond de la Creuse et où le vocabulaire transpédégouine ne s’utilise pas à la boulangerie du coin ou au PMU place de l’église.

Commençons :

Butch (prononcez BEUTCH si vous êtes de New-York ou BOUTCH si vous êtes de Rennes) : lesbienne que l’on remarque de loin, tant par son attitude désinvolte que par sa démarche assurée et gaillarde. La butch, contrairement aux apparences, n’aime pas forcément faire ta vidange, réparer tes chiottes et couper ton bois. Sous son apparence rude et forte se cache parfois un être supra-sensible, parfaitement névrosée, fragile comme une renoncule des prairies. Elle aime écouter de la musique forte, comme les Peaches, en sautillant très légèrement du bout du pied mais pas plus. Elle a le cheveu court, rebelle, en pic, en brosse, ou en live.

Fem (prononcez Fème peu importe où vous êtes) : la Fem est un joli spécimen de lesbienne, au minois légèrement grimé, à la lèvre couleur framboise et au cheveu plus ou moins long mais peigné. Elle arbore un air doux et tendre, ce qui est parfois trompeur, croyez en mon expérience. Sa garde-robe est digne d’une friperie vintage de Barbès-Clignancourt d’où la grande difficulté que rencontre la Fem qui doit se vêtir pour aller à une soirée des Chattes Hurlantes par exemple. La Fem aime aussi écouter de la musique forte, comme les Peaches, mais en ondulant du bassin, en bougeant les épaules, la tête, les pieds, les cheveux. En règle général, les butchs et les Fems s'entendent bien et peuvent même, parfois, s'acoquiner.

Dyke : n’est surtout pas une lame de roche magmatique infiltré dans une fissure de l’encaissant. (http://fr.wikipedia.org/wiki/Dyke). Non, une dyke est juste une gouine au pays des Ricaines tout comme faggot, rien à voir avec les petits tas de bois, non, est un PD aux States. Par exemple, mon pseudo, en américain, donne Sexual Faggot (avec l’accent s’il vous plaît !). La classe, nan ? Une baby dyke est donc une novice dans l'art sapphique. D'ailleurs, il serait peut-être pertinent de revoir un peu nos pseudos désuets.

Trans FtM : Transexuel Female to male. Les transsexuels sont des personnes qui ont la conviction qu'ils sont du genre sexuel opposé à celui de leurs organes sexuels externes. Une femme qui souhaiterait devenir un mec quoi. Bon, je ne vais pas m’étendre sur le sujet, car j’ai jamais rencontré de trans, alors je vous dirige le blog d'Existrans et vous laisse fouiller la toile pour en savoir plus. Sinon, à voir le film Transamérica.
http://www.existrans.org/

Les Chattes Hurlantes : Association rennaise de très grande utilité publique, non-mixte, qui propose enfin des soirées organisées par des gouines pour des gouines ou pour des femmes qui savent pas encore qu’elles sont gouines ! Vous pouvez y développer de nombreux talents cachés : serveuse de bar, réalisatrice de sandwichs, actrice de fun-porno, déboucheuse de chiottes, star de l’interview, danseuse de break-danse…
http://chatteshurlantes.free.fr/

Dirty Week-end : Bloggeuse, idole des jeunes. Qui doit passer parfois des mauvais week-ends, mais des bons aussi, je vous rassure.

sextoy
: Comme son nom l’indique, le sextoy est utilisé en règle général pour se faire du bien entre bonnes copines, passer des soirées sympas et conviviales et s’amuser comme des petites folles. Si tu aimes les dauphins coquins ou les canards salaces, les bites en latex bien longues ou les menottes en moumoutte rouge, les cravaches ou les godes-ceintures, c’est que tu es joueuse, curieuse et que tu peux inviter les Gouinettes pas toujours poltronnes à manger un samedi soir.


Cette liste est non-exhaustive et n'hésitez pas à me faire part de vos ignorances afin que je vous éclaire et enrichisse votre vocabulaire transpédégouine pour papoter avec votre coiffeuse ou votre factrice.

Sexual Faggot

13 nov. 2008

Toutes à Nantes demain soir!


Si, à cause des chattes hurlantes, vous êtes devenues addicts des soirées de filles, il faut aller à Nantes demain, vendredi 14 novembre, au Code Bar, 5 rue J.J.Rousseau pour la soirée "HEROINES" organisée par OESTROGEN. L'ambiance devrait être chaude sur une musique électro-pop, électro-rock.


Baby Dyke

7 nov. 2008

PQ et dragées Fuca

Faut que je vous raconte un truc qui m'est arrivé hier soir.
En ce moment, je change de meubles, je trie mes fringues et je me suis mise à vendre des trucs sur ebay. Ça marche pas mal d'ailleurs si on fait abstraction des frais exorbitants du truc. Bref, j'ai mis mon meuble tv en vente (vu que j'ai plus de tv) sur ebay et c'est un mec habitant Toulouse qui a remporté l'enchère. J'me suis dit ouah, le mec est motivé parce que Toulouse, c'est quand même 5h de route. Mais on convient d'un rendez-vous pour cette semaine, il est commercial et a justement une réunion à Paris, il s'arrêtera en rentrant chez lui. Rendez-vous fixé à 18h.
Bon, c'est pas que je suis flippée d'un rien, mais j'habite à la cambrousse, cette semaine, je suis toute seule chez moi. Ce mec, je le connais pas et pour me rassurer je rencarde ma soeur qui veut bien être là quand le type déboulera et elle nous aidera, accessoirement, à porter le meuble.
A 18h, ma frangine arrive, on se fait un ptit thé.
19h, le type n'est pas encore là, on se refait un thé.
20h, toujours rien à l'horizon.
21h et après 2 litres de thé, le type déboule enfin, il a été retardé, la pluie sur la route, les embouteillages à paname. Il a l'air sympa, on lui pardonne.
On amène le meuble à sa voiture et là je commence à angoisser. Je pensais qu'il avait un break, le meuble fait 2 mètres de haut et lui il se la radine avec une C4... on va en chier!
Le type vide son coffre rempli de boites de dragées Fuca... ben ouais y'a aussi des VRP maudits qui vantent les miracles des laxatifs!! Il rabat ses sièges, on essaie de caser le meuble sur la largeur, pas moyen! On ressort tout, il démonte les sièges, on le rentre sur le flanc, ça rentre mieux mais ça dépasse grave.
Bref, après 3/4 d'heure de manipulations, y'a rien à faire, s'il veut repartir avec le bordel, il faut se résoudre à fermer le coffre à la ficelle. Je retourne à la maison chercher ladite ficelle et je m'arrête pour une pause pipi bien méritée après 2 litres de thé et quasi 1h de travaux de déménageur. Dans la précipitation et sans m'en apercevoir, je me coince un bout de PQ dans le jean. Mais pas un ptit bout, genre y'avait bien 30 cm de PQ qui dépassait. La gueule enfarinée, je retourne dehors armée de ma ficelle avec mon PQ qui flotte au vent. D'un coup, je me dit tiens, bizarre, le mec me regarde de travers. Il ferme son coffre, monte dans sa caisse. Moi, je lui fais un ptit coucou de la main poli, genre "bonne route". Il reste stoïque et ne réponds pas. Bon, bizarre ce type décidément. On rentre avec ma soeur et là elle découvre hilare, en même temps que moi, beaucoup moins hilare, le bout de PQ en berne qui me dégouline du futal.
Après coup, je me dis que le type a peut être imaginé que je m'étais foutu de sa gueule rapport aux dragées Fuca. Il s'est peut être juste senti mal à l'aise et n'a pas osé me dire que j'avais un bout de papier hygiénique coincé juste à la ceinture. Là, je me suis mise à imaginer que ce truc m'arrivait un jour de réunion professionnelle blindée de chefs en tous genres... l'angoisse totale!!


Vous vous dites qu'un truc pareil ne peut PAS arriver... ben si si, à moi ça arrive sans problème.


Toute ressemblance avec des personnages réels ne serait pas du tout fortuite!!

Butchy PQ en direct de la planète loose

6 nov. 2008

Black and Dyke and Pride !!

YO MAJESTY à l'UBU mardi soir à Rennes..Faut y aller !! Moi j'y serai sans faute !!

Pédée Sexuelle

Agissons !

Je fais un lien vers le site d'Emilie Jouvet, pour son texte sur ce qui se passe en ce moment en Pologne. Allez voir et envoyez vos tampons !

http://blondbizar.20six.fr/



Pédée Sexuelle

3 nov. 2008

1 nov. 2008

Je perds tout


Quand j'étais petite, mes parents, déjà lestés d'un encombrant chapelet d'enfants, m'ont perdue. Ils m'ont oubliée, un soir, dans un restaurant où nous venions de dîner. Je ne sais pas comment j'ai fait pour ne pas suivre ce jour-là mon imposante fratrie, toujours est-il que je me suis retrouvée dans la cuisine du restaurant où une employée m'avait recueillie, en attendant, m'assura-t-elle, que mes parents viennent me chercher. Je me souviens avoir été fascinée par le va-et-vient affairé des serveurs et des cuisiniers et je m'imaginais déjà grandir dans cette atmosphère vivifiante et passionnante bien que malodorante, adoptée par toute cette bande d'adultes tous aussi chaleureux les uns que les autres. Malheureusement mes parents, qu'un éclair de conscience avait sans doute traversés, sont venus briser ce fantasme en revenant me chercher là où ils m'avaient malencontreusement abandonnée.

Je n'ai jamais perdu d'enfant nulle part et le fait que je n'en aie pas doit sûrement aider à l'affaire, par contre je perds à peu près tout ce que je possède, ou je crois le perdre. Parfois, je retrouve mes affaires mais parfois pas. J'ai par exemple perdu:

  • ma carte vitale

  • ma carte d'identité

  • mon passeport (j'ai reçu un courrier des objets trouvés me demandant de venir le chercher alors que j'ignorais même l'avoir perdu)

  • mon lecteur MP3 acheté environ 100 € en parfait état de marche (mais là j'ai une excuse, j'étais tombée in love 3 jours avant)

  • toutes les notes d'un trimestre pour une classe (là, c'est ce qu'on appelle 'chier dans la colle' parce que ça le fait quand même moyen devant les élèves, les collègues, la direction et accessoirement les parents)

  • une garde-robe quasi complète (j'oublie mes vêtements chez les gens en général quand ils m'hébergent)

...

Et je vous fais grâce de la liste de tous les objets que je crois quotidiennement avoir égarés alors qu'ils n'ont pas bougé de leur place habituelle. C'est juste un inexplicable et momentané aveuglement qui m'empêche de les voir.

La vérité, c'est que tout cela à un sens, je viens de le comprendre en écrivant ce post: si je perds tout, c'est que je répète une scène originelle. J'attends sans doute ainsi que mon fantasme d'enfant de Rémi sans famille, libre et débarrassée des contingences parentales, adulée par l'équipe entière d'un restaurant bon marché, se réalise encore. CQFD. J'espère que la révélation provoquée par ce blog me permettra de me défaire de ce gênant travers, car ma vie est un enfer, je ne vous dis que ça.


Baby Dyke


PS: Si vous aussi vous êtes atteint de la perdiite aigüe ou que, comme moi, vous avez égaré quelque chose qui vous a foutu la honte au travail ou ailleurs, n'hésitez pas à le partager, je me sentirais moins seule...