27 févr. 2009

...

Je cherche toujours sans trouver.
Des parcelles de passé s'amoncellent.

L’orage ronfle,
Quand l’écume gronde.
Quand la bile inonde,
La voile se gonfle

Ah la mer dévastée de lune ronde!

Les chevaux hennissent,
Quand la mer se cabre.
Quand la peau se marbre,
Les pupilles pâlissent.

Ah la mer traversée d'ondes sombres!

La flamme rougeoie,
Quand la houle s’embrase.
Quand la mélopée s’écrase,
La sirène se noie.

J'expire encore sans aspirer.
Des fragments de moi-même se détachent.


butchy fem

Les seins d'Helena

Personnellement, j'ai assez hâte que The L word soit fini. Parce que depuis le début de cette dernière saison, je vais de déceptions en énervements. D'ailleurs, les scénaristes ont l'air d'avoir hâte d'être libérés et semblent écrire les épisodes à la va vite, ce qui donne un résultat à la va lente, vu comme on s'ennuie à les regarder. Les intrigues sont lâches, on ne voit que peu certains personnages, voire pas du tout et les dialogues frisent la nullité. Quant aux scènes d'amour, elles sont ridicules.

La dernière en date, par exemple, est à classer dans le top ten. Comme vous le savez, Dylan, après une absence de deux saisons et demi, revient à Los Angeles pour essayer de reconquérir Helena à qui, naguère, elle avait extorqué une coquette somme d'argent. Il se trouve que malgré ce tour pendable, Helena aime encore Dylan (je passe sur l'invraisemblance de la situation) et en moins de deux, elles se retrouvent en tête à tête chez Dylan. Comme ça fait assez longtemps qu'elles ne se sont pas vues, que croyez-vous qu'il s'y passe? Eh bien, après avoir hésité trois plombes avant de s'embrasser, je vous le donne en mille: elle font l'amour! (je suis sûre que vous ne vous y attendiez pas, trop forts ces scénaristes, je vous dis) Et le détail qui tue, c'est que Helena garde son soutien-gorge et Dylan sa chemise, et donc aussi son soutien-gorge. Ben oui, parce qu'il faudrait pas y aller trop vite dans l'intimité...ça risque de mettre à mal leurs retrouvailles. Dylan, en guise de préliminaires, décide de faire un cunnilingus à Helena (enfin, je suppose, parce qu'on n'y voit pas grand chose) et de poser sa main...entre les seins d'Helena, pas dessus hein, entre! À un moment donné quand même elle lui touche le sein gauche mais plutôt genre: « tiens, une protubérance! » et c'est tout. Putain Dylan, ça fait 2 ans que t'as pas vu cette fille dont tu es follement amoureuse et t'as pas envie de lui toucher les seins? Oublie donc les hévéas de Papouasie ou de je ne sais plus où et mets-y les mains! Caresse-les, embrasse-les, suce-les, mords-les, pétris-les! (humhum...je m'emballe, je crois...). Ces pauvres petits seins d'Helena, ils doivent ressentir une frustration terrible! Et enlève cette putain de chemise! Je ne dis pas que le sexe sans soutien-gorge soit une règle mais bon là c'est pas l'empressement qui les amène à ne pas se déshabiller. La scène dure quand même plus de 5 minutes. C'est interminable. D'ailleurs, une musique douce couronne le tout pour bien nous montrer que ce n'est pas la baise qui est importante ici, mais plutôt les sentiments. Parce que les deux superposés, dans The L word, ça n'existe pas. Un pur exemple de ce que nous appelons, entre gouinettes, « l'orgasme du genou ».

Tout ça pour dire qu'on n'y croit pas trop trop à cette scène d'amour et que si j'étais à la place d'Helena, je ne me ferais pas trop d'illusions: vu la froideur de Dylan, cette histoire est vouée à l'insuccès. Tout comme cette dernière saison de The Lword, que je m'acharne naïvement à regarder, comme si j'allais retrouver l'excitation des premières saisons et comme si, touchés par une soudaine grâce, les personnages allaient enfin ressembler à de vraies lesbiennes.


Baby Dyke

26 févr. 2009

Tribune to Baby Dyke

L’amitié est une douceur. Une légèreté.

C’est encore ce que je me dis même après avoir accueilli, pendant une semaine, ma grande amie, Baby Dyke, à la maison pour ses vacances de célibat forcé. En amitié, tout passe, tout s’excuse, tout est drôle et c’est ça qui fait que c’est fun comme relation.

Notre histoire avec Baby Dyke a commencé par un rencard à Nantes, il y a deux ans. Nous nous sommes parlées sur (eh oui) LpourL, et vite y a eu un super feeling. Elle est arrivée à ce rendez-vous, telle qu’elle est : nonchalante, souriante, rigolote, intéressante, cocotte…Pour occuper notre soirée, nous avons décidé d’aller au cinoche, voir le porno lesbien à la mode du moment : one night stand, d’E. Jouvet, lors de Cinnéfable au Katorza. C’était sympa comme première rencontre et ça met tout de suite à l’aise ! Après cela, nous sommes rentrées chez moi, à St Naz, on a bu un whisky puis un thé. Le lendemain, on a parlé des heures au petit déj et on a été à la mer. Elle portait un pull rouge. On a beaucoup ri sur un rocher. Nos discussions étaient déjà très orientées : psychanalyse, musique, gouineries en tous genres, coupes de cheveux et autres légèretés existentielles. Il est des gens ainsi, à qui on dit tout, avec qui on se sent direct super bien, comme une vieille pote de 20 ans. Connected. Un truc simple. Une amitié naissante. Et le truc classe, c’est que le feeling est passé direct aussi avec Butchy Fem quand je les ai présentées. Donc, nous voilà toutes les trois, toujours d’attaque pour faire des teufs, des balades, des concerts, des conneries, et aussi, un blog.

Tout ça pour en venir à ces dernières vacances où Baby Dyke est venu chercher réconfort à la maison. Il est des moments difficiles, de ruptures, d’espoirs perdus et de cœurs endeuillés et il est bon alors d'avoir des potes. Baby Dyke est arrivée ainsi, esseulée et un brin angoissée. Nous lui avions préparé avec amour sa chambre qui est aussi le squatt ordi-matage de films-glandouille. C’est la pièce où il y a le plus d’activités dans cette maison. Tout le monde y squatte. Le chien, le chat, nous. Donc là, nous avons pu profiter du lit de Baby Dyke pour nous scotcher tous les soirs devant Dexter, telles des boulimiques devant un frigo plein.

Ce qui est étrange, c’est que je n’ai presque pas vu Baby Dyke marcher de la semaine. Ceci dit, c’est peut-être mieux ainsi. Car Baby Dyke peut être un danger public. J’avais planqué certains objets de valeur, tel mon accordéon, ma guitare en sachant que BD allait venir en vacances. Mais je n’avais pas pensé à ma cafetière italienne. Baby Dyke avait la tête en vrac certes. Mais oui, oui, elle a flingué ma cafetière neuve : elle a mis l’eau, normalement prévue pour être mise dans la partie inférieure de la machine, en haut. On a attendu un moment ce matin-là pour boire un café, jusqu’à ce que nos narines s’inquiètent d’une subite drôle d’odeur venant de la cuisine. Oui, la cafetière a brûlé. Hier, au téléphone, elle m’a précisé qu’elle m’en a racheté une. Elle est mimi !
La deuxième fois, où elle s’est levée de la semaine, c’était pour sa douche hebdomadaire. Quelle ne fût pas notre surprise en rentrant du boulot, le soir, lorsque BD, coiffée telle une lady en parade, nous annonça la mort du sèche-cheveux. Il lui a glissé des mains. Ça faisait deux jours qu’elle était là. J’en suis venu à prier pour qu’elle ne se lève plus de la semaine, et je ne sais par quel miracle, cela se produisit. Chaque jour, Baby Dyke larvait dans la pièce squatt, Bouh-Bouh à ses pieds, Bigoudi lui faisant des petites léchouilles, matant des films, lisant des livres, dormant, pensant, déprimant… Mais un soir, alors que je la motivais à sortir de dessous la couette, elle s'est assise sur une jolie petite chaise basse en poils rouge soyeux. Faisant sa branleuse, elle n’arrêtait pas de se balancer sur la jolie chaise. Étant d’un naturel spontané, je lui fis remarquer qu’elle allait finir par niquer la chaise, chose qu’elle nia, en me disant : « ma pauvre, tu es vraiment maniaque et psychorigide !! ahaha !!! ». Le lendemain, le dossier de la chaise était tout branlant. Cette fille est une calamité !!

Nous avons aussi bien ri sous la neige, à faire des bêtises pour les Gouinettes Poltronnes, on a déblatéré pendant des heures sur l’amour, la constitution de nos menus, nos névroses, notre blog, les animaux, bref plein de sujets captivants, dont Baby Dyke vous a parlé dernièrement dans son post.

Bref, tout ça pour dire que même si elle cassait accidentellement une patte au chat, ça serait toujours mon amie. Bon j’imagine qu’il y a des limites (genre Benjamin Biolay!), mais je pense qu’une cafetière et un sèche-cheveu, ça ne vaut pas du tout une amie aussi drôle, aussi intelligente, aussi mignonne et aussi fun que cette bonne vieille Baby Dyke. Même avec son cœur tout triste, elle est incroyable. Reviens quand tu veux à la maison, Baby Dyke. Mais on te fera peut-être camper dans le jardin, si t’es ok ?

Pédée Sexuelle

24 févr. 2009

Bien avant




Et qu'on ne me dise pas que je suis la seule sur la planète dyke à aimer les chansons désabusées de Benjamin Biolay, j'ai déjà assez à faire avec les sarcasmes des deux autres...Sinon tant pis, j'assume. J'aime vraiment cette chanson.

Baby Dyke

20 févr. 2009

Galanterie et Tennis de table

Mes collègues du ping-pong sont vraiment incroyables. Je pense qu’ils représentent à eux 6 tout un pan masculin incroyablement large de la société : la douce et tendre beauferie française incarnée ! Ils ne sont pas méchants, ils jouent bien au TT, ils n’aiment pas Sarkozy, et ils m’apprécient je pense, même si, certes, je les décontenance certainement. Souvent, ils me regardent comme si j’étais une extraterrestre.

Après les blagues sur leurs bites, leurs rigolades bon enfant quand ils se traitent de PD, ou alors, qu’ils injurient la balle qu’ils viennent de rater en lui disant « ah la salope », j’arrive cependant à en placer une, car j’ai goût pour la joute verbale et le sens de la dérision. Je suis capable de prendre beaucoup de recul pour pouvoir pratiquer le sport qui me fait suer et vibrer en même temps ! Donc, après avoir constaté à voix haute que le niveau vole bas dans ce club, qu’ils seront bien gentils de changer de vocabulaire quand ils ratent des balles, et qu’ils arrêtent de se pavaner quand ils jouent contre moi car je suis parfaitement apte, malgré mes deux seins, mon vagin et mon cerveau de meuf, à leur foutre des raclées, j’ai tenté, oui, de leur expliquer ma réflexion sur la galanterie. Parce que ça, ça m’énerve aussi. Ils doivent trouver que je suis chiante et bien compliquée les pauvres !! Souvent, ils m’offrent la balle de service parce que je suis une fille, ou alors, je ne dois pas ranger les tables parce que je suis une fille ou encore, je ne dois pas passer le balai, vous ne devinerez jamais pourquoi ?...eh oui, parce que je suis une fille. Et en plus, le meilleur dans l’affaire, c’est qu’ils se croient charmants, prévenants, sensibles et incroyablement attentifs à la gente féminine. Alors moi je leur casse leur trip SM (Super-Mec). Ils sont mal tombés avec une bestiole comme moi. Me voilà partie à leur expliquer pourquoi je ne peux pas blairer la galanterie, ce truc archaïque, inégalitaire et machiste. Pendant ma tirade, les 3 zozos passaient le balai sans piper mot. Je leur ai expliqué que je trouvais aberrant ce sexisme où l’homme doit être protecteur et fort et que la femme obligatoirement, se doit d’être fragile et a besoin de l’homme pour la protéger. Tout ça hérité d’une société patriarcale et aristocratique où l’homme se pensait supérieur à la femme et par conséquent, par politesse et savoir-vivre, il lui concèdait un peu de place et de valeur quand il le souhaitait. De plus, l’homme galant est souvent considéré comme un séducteur, ayant grand respect des femmes, serviable et fiable. Mais moi, ça, ça me saoûle, je n'ai pas envie que les mecs pensent me dragouiller en m'ouvrant une porte ou me donnant la baballe. Mais, et là est le hic, c'est que 55 % des femmes considèrent la galanterie comme une marque de respect envers elles, 41 % comme une marque de séduction et seulement 4 % comme un archaïsme (enquête de 2007 réalisée par Internaute Magazine). Comme quoi, je pense que, définitivement, je serais toujours dans le lot des minorités.

Un exemple navrant de ce qui se lit à ce sujet dans des articles débilisants :

"Dans cette série d’articles, vous découvrirez semaine après semaine quelles qualités rendent un homme attirant aux yeux des femmes. La galanterie est un concept qui vous paraît terriblement ringard ? Détrompez-vous ! A part pour quelques féministes enragées, galanterie rime avec respect, et ce depuis la nuit des temps. Choisissez donc la voie alternative de la galanterie : offrez lui une fleur, ouvrez lui la portière de la voiture, faîtes lui un compliment charmant sur sa robe, laissez la sortir avant vous de l’ascenseur… La galanterie s’exprime par des petits gestes faciles et qui peuvent rapporter gros. En effet, toutes ces attentions donnent aux femmes une image très positive de vous. Tout d’abord, en étant galant, vous faites preuve de bonne éducation. Aux yeux d’une femme un homme galant est un homme… sortable ! Si vous avez de bonnes manières, si vous êtes élégant dans vos paroles et vos gestes, elle vous présentera plus facilement à ses amies et ses proches (rien de mieux pour une femme qu’un homme qui rend ses copines jalouses !). Vous pourrez ainsi vous imposer auprès de son entourage en un temps record. Autre avantage de la galanterie, elle est gratuite! Bonne nouvelle pour les hommes fauchés donc. Et contrairement aux restos hors de prix et à la bouteille en boîte, la galanterie est une façon de séduire votre belle sans lui donner l’impression que vous l'achetez..."

Je suis bien contente alors d’être une féministe enragée…Putain, et ça en plus, c’est écrit par des femmes. L’aliénation, y a que ça de vrai !! Bon donc, mes trois gus et leur balai, je pense qu’ils n’ont rien compris au bordelo que je leur ai expliqué et ils n’avaient pas l’air du tout d’accord avec moi. Ils m’ont même dit que c’était malheureusement une pratique qui se faisait de plus en plus rare et que ça les navrait.
Après réflexion, je pense que beaucoup de femmes attendent ça des hommes...et ce qui me navre par-dessus, ce sont ces gouines qui reproduisent cela avec leurs meufs. Alors ça, là, ça me ravage totalement…Vas y que je t’ouvre la porte, que je te cède ma place….nan, mais ça va pas bien la tête putain ? Par pitié cessez. Amen.

La prochaine fois, je vais tenter de leur expliquer, au ping-pong, la théorie queer selon Beatriz Préciado et leur faire une critique de la notion de genre, de féminisme existantialiste ou différencialiste, et de l'idée préconçue d'un déterminisme génétique de la préférence sexuelle.

Pédée Sexuelle

17 févr. 2009

Pour les oreilles et le coeur et le corps tout entier....et aussi parceque contre toute attente Polly Jean sait aussi faire la fofolle, ce qui la rend encore plus sexy...

Pédée Sexuelle

Débats

Comme vous avez pu le constater sur la vidéo gnan-gnan ci-dessous, j'ai passé une semaine de vacances avec mes collègues gouinettes.
Les moments que nous passons ensemble sont toujours, croyez-moi, de grande qualité et très revivifiants: ballade quotidienne de 752 m dans la campagne, immobilité larvaire sur le canapé, mattage de séries jusqu'à pas d'heures et surtout conversations philosophiques enflammées. Ainsi, nous avons débattu pour savoir:

  • Qui est la plus névrosée de nous 3?
  • Comment doit-on disposer la vaisselle dans le lave-vaisselle?
  • Peut-on parler de nos pratiques sexuelles à nos amies hétéros?
  • Un serial-killer peut-il avoir l'air d'une personne normale ou a-t-il forcément une tête de serial-killer?
  • Combien de temps met-on à se remettre d'une rupture?
  • Quelle devrait être ma prochaine coupe de cheveux? (là, c'était plutôt Butchy et moi qui débattions car Pédée était un peu larguée...)
  • Quelle est la meilleure série de l'année?

D'ailleurs, si vous avez des arguments éclairés sur ces multiples questions, nous sommes preneuses car les débats continuent via tél/mail/msn et compromettent nos relations jusqu'ici à peu près pacifiques...


Bon ce qui est bien, c'est qu'on se revoit bientôt (dans 17 dodos, m'a dit Pédée). Peut-être parviendrons-nous à boucler enfin ces débats existentiels.

Baby Dyke

11 févr. 2009

un festi

Des teufs et des moufs

Une petite teuf à Nantes le 15 février pour écouter du bon gros rock !!!
Et n'oubliez pas le soir d'avant, le 14 février, une super teuf aussi à Bourges, organisée par l'excellente association Emmetrop !

Y a intérêt que vous veniez toutes, hein, qu'on se boive une mousse, qu'on mate les moufs et qu'on parle de nos supers blogs !!

Pédée Sexuelle

7 févr. 2009

Dream on

Les rêves, c'est un truc de fou, vous ne trouvez pas? Les rêves, ou les cauchemars, c'est étrange, entêtant, obsédant, dérangeant, excitant.... Parfois, on se réveille le matin avec un impression diffuse mais pénétrante d'être encore avec les émotions béantes de la nuit passée. Vous est-il arrivé de vous réveiller les larmes aux yeux ou avec une indicible envie de pleurer? Sentiment étrange de perte insondable et totale. Tout ça dure pas très longtemps, une fois engoncé dans son train-train quotidien, l'ombre se dissipe... mais elle ronronne pourtant toujours en sourdine dans l'inconscient. C'est comme ça qu'on se retrouve habité toute notre vie par deux ou trois rêves marquants et prégnants. En ce qui me concerne, il y a un rêve que j'ai dû faire à l'âge de 10-12 ans qui me hante encore. Je rêvais que je dormais dans le grand lit au gros édredon rouge chez ma grand-mère. Je me réveillais en nage et réalisais que j'étais parée d'un troisième oeil entre les sourcils. Je me lançais à la recherche de ma grand-mère afin d'être rassurée... mais je ne trouvais personne dans la maison vide. J'arrivais dans la cuisine et là, comme par enchantement, mon angoisse retombait pour se muer en douce sérénité. J'étais bien avec mon 3ème oeil. La cuisine était inondée d'une lumière céleste, se répercutant en halo sur les murs bleu-ciel de la pièce. A mon véritable réveil, je croyais dur comme fer que j'avais ce troisième oeil plantée là. J'ai dû me ruer à la salle bains pour vérifier dans le miroir et souffler enfin... car un 3ème oeil c'est quand même dur à assumer en société ! Ce rêve et le bleu très spécifique dont étaient recouverts les murs de cette cuisine me poursuivent toujours à tel point que j'ai nommé ce bleu et que je le cherche toujours. Comme vous vous en doutez, ma cuisine est bleue, les meubles de ma cuisine sont bleus et je cherche toujours la teinte exacte, la nuance parfaite... en vain car elle n'existe que dans mon crâne de grande malade. Je ne comprends pas pourquoi ce rêve est toujours en moi, alors que j'en ai oublié des milliers d'autres. Je ne comprends pas pourquoi mais ce rêve me constitue. A une époque, je notais mes rêves ou plutôt mes souvenirs de rêves dans un cahier. Exercice à pratiquer au saut du lit, faute de quoi tout s'évapore.



Tout ça pour vous parler de mes rêves communautaires du moment. Donc, depuis quelques mois, je rêve de grandes fêtes de gouines où toutes mes amies, références et icônes sont présentes. C'est vraiment des rêves doux et chaleureux où le plaisir d'être toutes ensemble transcende la réalité. Il y a les regards, les sourires, les échanges, la musique... Je pense pas que tout ce truc soit sexuel, je rêve pas de partouzes géantes mais plutôt de grands moments "soeurternel" où la réunion communautaire est un havre en marge des turpitudes du quotidien. Dans ces fêtes, vous êtes toutes là : vanessa, armelle, laetitia, mathilde, natasha, emilie, sandrine, sarah, magalie, caroline, chloé, jennifer, roselyne, kim, stéphanie... toutes les autres et même celles que je ne connais pas.


Dans le genre rêve communautaire, mais à deux, ma meuf vient de rêver qu'elle passait la nuit avec the Emilie jouvet qui se prélassait nue sur une peau de bête, devant un feu de cheminée... y'a des rêves intéressés... non?!


Butchy Fem

4 févr. 2009

Pour les gouines babas des bébés

"Le 22 janvier 2008, la Cour européenne des Droits de l'Homme condamne la France pour n'avoir pas accordé un agrément d'adoption à Emmanuelle, 37 ans (à l'époque de la 1ère demande), institutrice. Motif : cette autorisation lui a été refusée parce qu'Emmanuelle est homosexuelle. Discrimination donc, condamnation de la France et indemnisation de la plaignante. En juin 2008, Emmanuelle ( qui vit toujours avec la même compagne) dépose une nouvelle demande d'agrément. Le 26 janvier 2009, les deux femmes reçoivent un courrier du Conseil général du Jura où elles résident. La réponse est négative. "

Bon, il semble que malgré la condamnation par la cour européenne, le conseil général en question se positionne défavorablement alors que les rapports de la psychologue et de l'assistante sociale seraient favorables. La commission d'agrément va donc à l'encontre de l'avis des travailleurs sociaux de terrains qui ont, eux, rencontré la demandeuse. Décidément, les mentalités ont du mal à évoluer et c'est pas demain la veille qu'une demande d'agrément, faite par une femme ayant l'honnêteté de révéler son orientation sexuelle, sera accordée. Il y a des homos qui réussissent à adopter mais celles la (je dis celles la parce qu'un homme seul qui déposerait une demande d'agrément, je lui souhaite bien du courage) sont obligées de dissimuler leur sexualité, leur vie affective et tout un pan de leur existence. Une femme célibataire peut à priori obtenir un agrément et adopter seule un enfant s'il est évalué qu'elle a les capacités éducatives requises... mais un couple de femmes, c'est une autre affaire?! Le droit français n'interdit pas à une femme célibataire et homosexuelle de pouvoir adopter mais les faits parlent d'eux mêmes. Dans l'affaire en question, le premier refus était basé sur les éléments suivants "l'absence de référent paternel, l'ambiguïté de l'investissement de la compagne de la requérante dans l'accueil de l'enfant et la fragilité de la relation des deux femmes". Et le deuxième refus... je vous le donne en mille... est basé sur quasi les mêmes raison "un manque d'investissement de la compagne d'Emmanuelle B. dans la procédure, et une divergence des deux femmes sur l'âge demandé de l'enfant"... un manque d'investissement et une fragilité du couple alors que la première demande remonte à 1998, la deuxième à 2008... elles sont donc ensemble depuis au moins 10 ans...

Bref, gentes gouinettes, si vous êtes toujours tentées par les affres de la maternité, il vous reste deux ou trois solutions... emprunter des thunes et prévoir d'innombrables week-ends en Belgique... ou si vous êtes fauchées, faire chauffer la pipette et tenter l'insémination artificielle avec votre meilleure pote gay... ou encore arpenter court-vêtue les boites de nuit pour choper un mec au pif.

Bon sinon j'ai plus simple... pourquoi ne pas adopter un dauphin?!

Butchy Fem

2 févr. 2009

Quand le bébé rend baba

Je n'en puis plus ! Au travail l'ambiance devient délétère et je me sens si seule parmi toutes ces... mères, femmes enceintes ou nullipares envieuses et en pleine ovulation. Je suis cernée, encerclée et j'en suis même à souhaiter l'arrivée d'un collègue homme pour diversifier les sujets de conversation et centres d'intérêt. Pendant la pause déjeuner, c'est parti pour 1 heure de discussion couches, biberon verre ou plastique, cours de préparation à l'accouchement, choix de la maternité, du gynéco-obstétricien, vêtements de femmes enceintes réglables, nounou à domicile ou crèche parentale, allaitement ou lait en poudre, césarienne, péridurale, choix du prénom, faire-part de naissance, nausées matinales, fatigue chronique, envies de pipi chroniques, première échographie, achat du landau, du berceau, du siège-auto, les lingettes jetables, le talc, les jeux d'éveil, le carnet de vaccination, le livret de naissance, les sages-femmes et blablabli et blablabla... ARGHHH !!! sortez moi du cauchemar! Pis après, une fois qu'ils sont nés, faut se taper la séance photo et puis participer à la collecte pour acheter sophie la girafe et nestor le nounours. Ce qu'il y a, c'est que je sais pas ce que ça leur fait au juste à mes collègues cette idée de maternité, mais ça les met dans des transes étranges et inquiétantes. C'est une obsession quotidienne et insatiable. Ça déchaîne les passions et les envolés lyriques, les larmes au coin des yeux. Ça leur met les hormones en ébullition, au point que l'atmosphère en est saturée. Pour tomber enceintes, elles font des croix dans des agendas, des régimes sans sel, des prières vaudous et même, j'en suis sûre, des danses païennes les soirs de pleines lunes. "Hé, machine, elle est enceinte de 5 mois" "ah ouiiii?!! non c'est pas vrai?! et elle sait ce que c'est?"... oui elle sait ce que c'est! C'est ni l'immaculée conception, ni un monstre aux plantes!... C'est un bébé, une fille ou un garçon quoi, pas la peine de prendre cet air baba et stupéfait. Pendant ce temps, je baisse la tête, plongée dans mon journal en essayant de faire abstraction des gloussements extatiques alentours... mais c'est pas facile. parfois, je lève un oeil et je soupire. Ça fait ça, la gouine de service que l'idée d'enfantement indiffère, ça soupire derrière son journal en levant les yeux au ciel. C'est bien clair, demain, je postule en maison de retraite pour n'avoir à faire qu'à des vieilles ménopausées!!


Butchy Fem

Démocrachie


Je n'ai pas eu le temps de vous parler de la manif de jeudi dernier à St Nazaire. J'étais clouée au lit depuis, avec ma bonne grippe annuelle.

Donc, voici. Sans doute avez vous entendu parler de St Naz dans les médias, car c'est une des seules villes de France avec Paris, où la manif a dégénérée. D'après les médias, 200 à 300 manifestants ont fait de la provoc devant la sous-préfecture, où les CRS étaient 20, les pauvres ! http://ma-tvideo.france3.fr/video/iLyROoafJX-V.html.


Or, moi, j'y étais devant la préfecture, je terminais tranquille la manif, avec mes amis, dont un gamin de 6 ans. Tout s'était bien passé, nous étions forts nombreux, et ça fait chaud au coeur tout ce monde réuni. Une fois devant la sous-préfecture, une dizaine de jeunes, un peu énervés, certes, se sont mis à balancer des pierres et des canettes de bières sur les CRS, de l'autre côté de la grille. La riposte n'a pas tardé du tout : au bout de 10 mns, les CRS ont tiré des flash-balls et envoyé des lacrymos sur les gens. Oui, je vous jure, sur les femmes, les enfants, les hommes, qui se disaient au revoir pour quitter la manif. Une amie à moi a reçu un flash-ball dans l'épaule, un autre est passé juste à côté de la tête du gamin qui était avec nous. Tout le monde a été pris de panique et s'est mis à courir dans tous les sens. Ils ont rebalancés des lacrymos. Ca s'est énervé sévère du côté manifestant. Les jeunes se sont encore plus énervés, nous avons décidés de rester sur place, en signe de protestation devant la provocation policière qui a mis le feu aux poudres. La suite a été une succession de charges de keufs, de poubelles cramées, des pavés lancés, et encore de charges de keufs.


Cela me laisse quand même perplexe : en 6 ans de manif à St Naz, jamais ça n'était parti en live, et des gens avec qui j'ai discuté m'ont dit n'avoir jamais vu ça dans cette ville, pourtant témoin de luttes sociales très fortes...St Naz la Rouge.


Donc, voilà, face à la provocation d'une dizaine de couillons, les CRS tirent des flash-balls et balancent des lacrymos sur la foule pacifiste. Je vous laisse en tirer les conclusions sur l'état de notre démocratie.




















Pédée Sexuelle