23 nov. 2010

Chaosmos

Le carton du kit universel de VMC simple flux hydroréglable, raccord refoulement 125/150 mm, modèle Bahia, de marque Aldes (groupe au design novateur et fonctionnel)... traîne à mes pieds, dans la pièce qu'on nomme "bureau-bibliothèque" mais ressemble plutôt à une pièce à bordel... en disant ça, je me demande quelle pièce pourrait échapper à cette désignation...

Vivre dans une maison-bordel ne devrait pas me poser de problème puisque c est quelque chose que je cultive avec application, le bordel, depuis que j ai quitté la maison paternelle à l'âge de 20 ans. Mais vivre dans une maison-bordel quand on a la tronche en bordel, ça ressemble juste au chaos. Après l'énervement, la colère, vient le moment du renoncement... moment où tout peut continuer à se désagréger, à moisir et à disparaître sous la poussière... il suffit d'observer tout ça à la dérobée, le voir sans trop le regarder pour que ça devienne tolérable.

"Dans la mythologie grecque, le chaos est une entité primordiale d'où naît l'univers. Ainsi, le chaos est l'arrière univers où ordre et désordre sont indistinctement emmêlés. C'est la confusion qui précède l'action".

"Est chaos exactement, ce qui est inséparable dans le phénomène à double face par lequel à la fois l'univers se désintègre et s'organise, se disperse et se polynucléé. La genèse des particules, des atomes s'opère dans et par les agitations, turbulences, remous, agitations, dislocations, collisions, explosions..."

La formation de quelque chose d'équilibré naîtrait donc d'un éclatement total de l'établi. Ou plutôt, tout ce qui a l'air équilibré tient debout justement parce que le chaos l'agite, de manière immuable et permanente. La vie serait donc un perpétuel "chaosmos" avec des périodes de confusion flippante, on serait pas trop au courant parce qu'on aurait la tronche dedans, mais en fait ce serait la sérénité qui se profilerait... On pourrait dire que demain ça irait mieux, que après-demain ce serait même carrément top.



Comme si je le savais pas, je fais. Comme si je savais pas que le bonheur c'est pas un état, mais juste des moments sur lesquels vaut mieux pas cracher. Comme si je savais pas qu'à hier il faut pas trop penser, juste parce que ça n'est plus. Comme si je savais pas que rien ne m'appartient, et que l'inverse serait bien vide d'envies. Comme si je savais pas que tout ne fait que passer, et moi avec.

Butchy Fem


20 nov. 2010

les Pierres aux Mâtres

Sentir ses doigts dans mes cheveux, ses mains dans ma nuque.
Me faire couper les cheveux très courts par elle.
Par elle, qui lui a coupé les cheveux très courts, à lui, pour la dernière fois.
Ultime coquetterie d'avant agonie.
Sentir ses mains chaleureuses me bercer, m'amputer.
Sentir sa compassion m'envelopper, me noyer.
Par elle, le sentir lui.
Par ses mains sur mon front, sentir les siennes.
Déposer la châtaigne aux mâtres sur la pierre tombale.

Butchy Fem

4 nov. 2010

Mordorées

Les camaïeux de l automne bercent mon coeur d'une langueur atone.
Pourquoi les choses qui meurent sont si dorées,
cramoisies, rouges-orangées?
Pourquoi c'est si beau quand ça tombe en silence,
en apesanteur, cette sentence?
Pourquoi ça frissonne dans le vent léger,
encore doux, cet ultime brasier?
Pourquoi de ta base à ma cime, nos fards se nuancent,
en tons mordorés, en une contredanse?
Pourquoi je pleure, habitée, hébétée,
devant cette nécrose, cette beauté?
Pourquoi tant d'éclat, de fragments?
Pourquoi un si vibrant écrin,
Pour célébrer ce penchant,
ce déclin?
Parce que cette parure est parjure.
Jure, jure qu'hier ce n'est rien, mais le pire;
que demain, mon printemps,
tu abjures mon empire.

E

Travaux Pratiques

L'heure est à l'introspection. Dans mon fouillis intérieur se débattent mes émotions, mes sentiments, mes désirs, mes peurs, mes rêves, ma raison. Et tout se mélange en un brouhaha qui m'empêche d'entendre, de discerner. Comme plein de monde dans une même pièce, hurlant à tue-tête et où finalement, rien n'est audible. Il m'est alors difficile de verbaliser. Voyons voir...

Cette arithmétique des désirs, je trouve ça fun et éprouvant en même temps. Je jouis et j'ai peur. Peut être que je jouis car j'ai peur ? Le danger est excitant un jour et angoissant le lendemain.
Mais j'aime vivre ça avec toi, je nous trouve belles dans notre amour et nos flippes, je nous trouve vraiment pas culottées et j'adore....! Je trouve ça puissant que l'on ose décloisonner un univers normé et castrateur. Je ne pouvais vivre et créer ça qu'avec toi parce que je t'aime intensément et que je sens ton amour aussi intense tout contre moi. Nous savons que le désir est désir de vivre, de jouir, de goûter aux saveurs, que ça n'a pas de frontière et que si le désir est étouffé, on meurt à petit feu, et on s'éteint sans passion, entre routine et habitudes. Le temps passe ainsi. Et c'est triste à mourir !

Peut être est ce parfaitement naïf et idéaliste de notre part d’imaginer qu’on puisse vivre nos désirs aussi à l’extérieur de notre amour, tu sais, peut être qu'on va à la perte, au cassage de gueule, à la solitude ??

Mais peut être aussi qu'on crée notre couple à notre image : 1+1 = 3. Encore des maths ! Toi, Moi, et Notre Couple. Toi, unique et indivisible, intègre, entière, libre de jouir, de désirer, d'aller et aussi, de ne pas revenir, c'est ainsi, nous le savons toutes les deux. Idem pour Moi. Et puis, il y a notre Couple, notre lieu de rencontre amoureuse : notre désir, notre connexion, notre tendresse, nos câlins doux incroyables, nos cochonneries sucrées-salées, notre liberté et notre bien-être ensembles, nos bêtises à deux sous qui me font rire pendant des jours, nos chiantises, nos tocs de grandes névrosées, nos fonctionnements merdiques, nos maux, nos mots.

Cet Amour avec toi, je le désire créatif, fun, rassurant, tendre et jamais acquis non plus. Je le vis ainsi à nouveau.


Je ne dis pas que je n'ai pas peur. Mais j'avais plus peur encore avant, dans ces derniers mois de solitude, de tensions, de faux silences et de mensonges, où j’avais l’impression que nous nous perdions vraiment.


Pédée Sexuelle

1 nov. 2010

Faut il savoir compter?

Je lui ai dit que les murs étaient tombés, que les barrières avaient cédées, que le cadenas avait sauté et qu'il ne reste qu'une enceinte, l'essence de nous, de notre amour. Ces moments en dehors de moi lui appartiennent, je n'en possède rien, je ne la possède plus. Je ne me désengage pas, je me donne plus avant en les "bénissant". Elle échappe à ma main, à mon regard et dans ce temps, mon désir d'elle se transforme, il change de visage. Ses échappées me transforment, me distandent, m'éclatent et me convergent au coeur de ce qui bat. Rien plus ne ronronne en sourdine, tout vibre et rugit. Je ne perds rien à risquer la perte, je gagne l'instant. Je doute de tout, de moi même, je me déconstruis et c'est une suave douleur. Qu'est ce que j'ai transformé en elle? Qu'est ce que j'ai changé en elle qui me la rendra reconnaissable parmi ces parfums étranges et déroutants? Où est mon empreinte? Moi je veux qu'elle m'aspire, qu'elle me marque pour me souvenir de ce qu'elle a changé en moi, de ce qu'elle modèle en moi à chaque fois. Les yeux fermés, je pense à son désir, deux mondes, je pense à nos désirs, trois mondes... et je me demande s'il faut savoir compter quand on aime... j'ai jamais su compter. Mais la seule table que je connaisse pas coeur, c'est trois fois trois égal neuf.

Je me souviens de cette première leçon des tables de multiplication où ma mère me faisait réciter dans le salon, seule la trois fois trois était sur le bout de ma langue... Pour toutes les autres, je me suis fait engueuler.

Mon regard est neuf, mon désir nouveau. J'ai un peu peur, je le devine à mon coeur qui s'emballe où à ma main qui tremble. Je ne parviens pas à tout relier, à tout rendre cohérent alors j'essaie de ne pas trop penser, de ressentir plutôt, dans mon ventre. J'ai très envie, je le devine à ma main qui tremble où à mon coeur qui s'emballe.


Butchy Fem