2 avr. 2008

Relations à distance

Le problème avec les sites de rencontres, c’est que tu craques évidemment toujours sur la mouf géniale qui habite à l’autre bout de la France. Vous vous rencontrez après deux mois de tchat forcené, à la limite de perdre un œil et d’avoir les mains palmées...et c’est le Grand Amour.

Au début, tu le vis sereinement, cette distance, dans la fièvre passionnelle de l’attente. Tu le sens dans ton corps, ce désir impérieux d’union, que dis-je, de fusion ! c’est bon, hum, c’est délicieux. En même temps, vu la distance, tu gardes ta petite vie de semi-célibataire, ça a aussi des avantages, tous ces kilomètres. Pas de risques de vie de couple pépère, cuisine équipée et tout le tintouin. Idéal pour les flippées de l’engagement.
Les coups de fil sont des moments d’une frustration terrible : les mots, les mots, c’est bien beau tout ça, mais tu as envie de concret, de peau, de corps à corps. Tu passes cependant des heures collée au combiné. Les mots sont les mains, au téléphone. Des caresses et parfois des gifles.

Ton emploi du temps devient tout à coup bordélique. Tu annules tes week-ends chez tes potes. Tu ne vois plus ni mère ni père. Tes plantes sont assoiffées, perdent leur feuillage et finalement se ratatinent dans la solitude. Ton chat devient nomade, des heures de bagnole, enfermé dans une caisse, tout ça pour passer trois jours, harcelé par un bouledogue français, ravi de ce nouveau compagnon de jeu.

Au bout d’un an de ce rythme de fou (une à deux fois par mois, 6h de route), tu continues à ce rythme fou. Toujours cette envie folle d’être avec l’Aimée. Mais tu es crevée, eh oui, et tu râles ! Tu t’es rachetée des plantes car ton appart ressemble à une salle d’attente où tu passes une semaine, voire deux, par-ci par-là. Tes potes deviennent des relations téléphoniques. Le symbolique cordon qui te reliait encore (à 30 ans !) à ta maman se rompt subitement, pour le formidable bien de tous (surtout de toi). Le chat, lui, est devenu une ombre frôlant les murs, s’adaptant tant bien que mal à ton agenda d’amoureuse à distance et surtout à sa relation à l’univers canin. Ton compte en banque devient un sujet tabou. L’amour donne des ailes ? ah ah, oui oui, des ailes qui marchent au sans plomb 98 mais bon, pour poursuivre avec les adages populaires plein de sagesse, quand on aime on ne compte pas.

Et puis, le BDS (Blues du Dimanche Soir). Qui n’a jamais vécu la déchirure des dimanches soirs ? Dès le samedi soir, le moral devient plus aléatoire, un bout de nous est déjà entrain de refaire son bagage. Le dimanche arrive. Pff, on est tristes. Deux semaines à attendre avant de se revoir. Tu rentres. Il fait froid chez toi. Le frigo est vide. Les plantes tristounettes. Ton cœur est raplapla. T’es crevée et de mauvaise humeur. Le chat te regarde trop heureux d’être rentré chez lui, d’être libre et sans surveillance du Bouh-Bouh de service. Tu te sens seule. Déjà le sentiment que tu n’as pas vu ton Amour depuis 2 mois alors que ça ne fait que 4 heures. Et oui, le temps est long dans le manque.

Merci Internet pour ces histoires simples à vivre !

Bon, je vais peut-être bientôt déménager.


Pédée Sexuelle

3 commentaires:

Leïla a dit…

No comment ...

Anonyme a dit…

oh allez, un petit comment !!

ZeStE a dit…

eh eh... avec ma copine, on a fait ça quasi 1an, aller, retour, aller, retour... et après, c'est elle qui a craqué et m'a rejointe!! yes! gagné!!