23 juin 2008

branlette sauce gribiche

Un soir tard, alors que nous étions couchées et sur le point de nous endormir ma meuf a posé sa main sur mon sexe et j'ai alors eu une pensée que je n'ai pas pu garder pour moi. C'est comme ça, il faut toujours que j'aborde des sujets cruciaux à des heures indues. V déteste quand je fais ça, aborder un sujet délicat à minuit alors qu'elle est a demi-ensommeillée, bizarre!!
Je pensais au sexe, à la sexualité, à la libido. Et j'ai expliqué que les gens donnent l'impression de pouvoir parler de leur sexualité assez librement alors qu'en fait, regarder en face sa propre sexualité me semblait réellement utopique. Je veux dire que tout ce qui nous traverse le tête quand on se masturbe ou quand on baise avec quelqu'un, ça reste toujours forcément très intime. Même si baiser avec quelqu'un qu'on aime ou avec une conquête d'un soir peut être vécu comme un moment de symbiose et de complicité incroyable, au fond, n'est-on pas toujours seul dans nos fantasmagories libidinales et dans nos têtes?
Voilà, moi par exemple, je sais qu'il m'arrive parfois, le plus souvent quand je me masturbe, d'avoir des images ou des pensées incongrues et incontrôlées qui me font me sentir coupable et qui me coupe mon envie parce que cette pensée n'est pas en adéquation avec le moment et elle vient le parasiter. Mais la vraie question est pourquoi je pense à cette personne où à cette situation alors que je suis en train de me branler? Comment est fichue ma libido, qu'est ce que c'est que ces foutues connexions de ouf qui se font malgré moi et quel truc archaïque se met en "branle" dans mon cerveau dépravé? Et tout ça, on le garde pour soi.
Difficile en effet, dans le feu de l'action, de dire à sa meuf "tiens je viens de penser à pénélope Cruz dans jamon jamon" (jusque là, tout va bien) ou "tiens je viens de penser à la recette de la sauce gribiche" ou "tiens je viens de penser à ma mère"ou encore "tiens je viens de penser a du poisson mort sur l'étal du poissonnier"... je vais arrêter là mes exemples, je crois que vous aurez saisi l'ampleur du merdier.
Je suppose que notre libido est construite sur des bases primitives et liée à la petite enfance, à l'époque où tout un tas de connexions se sont faites en chacun de nous, tous ça étant lié à la façon dont nos parents nous ont transmis leurs propres héritages, leur appréhension de la sensualité et leur appétit au monde. La libido serait donc une construction individuelle basée sur un héritage sociétal, familial, culturel... C'est une force de vie où le chaos peut aussi pointer son nez sans crier gare... éros et Thanatos.
J'ai donc raconté tout ça à V en me disant qu'elle allait probablement et définitivement me considérer comme une psychopathe et me quitter dès le lendemain matin. Ça ne s'est pas passé comme ça. V m'a avoué qu'il lui arrivait aussi de penser à des trucs très étranges et décalés dans des moments érotiques. Je me suis alors sentie moins tordue et moins seule. On s'est contenté d'éteindre la lumière direct, sans même songer à baiser...bizarre!
Butchy Fem

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Tu peux me rajouter à la liste. Moi aussi il m'arrive d'avoir des pensées décalées lorsque je fais l'amour. Ma femme pense que l'on peut se défaire de ses idées parasites en apprenant à se concentrer (si on éprouves le besoin de se défaire des idées parasites, ce qui n'est pas forcément le cas. Elle dit qu'elle y arrive (le fait qu'elle soit karatéka doit jouer : elle a appris à se concentrer et pratique la méditation). Je me suis souvent demandé si dans ce cas (arriver à se concentrer), la jouissance était plus grande, l'amour meilleur... mais comme j'y arrive pas je ne peux pas le savoir. Je ne sais pas si je suis claire dans mes explications (arf la fin de journée..).

Agrimony a dit…

idem... mais le pire qui m'est arrivé... c'est quand même d'avoir un fou rire au moment crucial... et euh là ça le fait pas trop :p

sArAhAnne a dit…

En pleine action avec quelqu'une ou en tête à tête avec moi-même ça m'arrive également de penser à tout et n'importe quoi. Mais c'est comme avant de dormir on pense à tout et n'importe quoi.
Bon c'est pas systématique...
Heureusement j'arrive à reprendre la machine en route ! Une fois que je commence, je finis ! J'y mets presque un point d'honneur.