26 déc. 2008

De la difficulté de l'amour


Parfois on voudrait que l'autre soit différente, moins ceci et plus cela, alors qu'elle ne peut être qu'elle avec toute sa richesse, avec toutes ses névroses, son bordel dont elle ne sait que faire, qu'elle voudrait à la fois déposer dans un coin et qu'en même temps elle chérit parce que c'est ce qui la constitue.

Vouloir que l'autre soit différente, c'est vouloir qu'elle soit une autre, et une autre, ce n'est plus elle.
Parfois même on voudrait quelqu'un d'autre alors qu'on sait qu'on va retrouver quelqu'un avec d'autres bordels, peut-être les mêmes parce qu'au fond c'est ça qui nous a poussées l'une vers l'autre. Car ce qu'on finit par se reprocher, c'est l'essence même de notre sentiment amoureux, c'est par là que le charme a agi: des exs encore trop présentes, des personnalités dépendantes, des inerties paralysantes, des morts dans le placard. Les regards, la voix ont opéré et la promesse de la peau et des souffles, bien sûr...mais surtout les mille tonnes de l'inconscient, tout ce que chacun charrie avec soi quand il parle, agit et se meut.
Vouloir que l'autre soit différente ce n'est pas de l'amour, c'est vouloir l'enfermer dans la petite case de notre idéal, bien proprette et bien rangée, la petite case où l'amour, manquant d'air, vient s'étouffer et mourir.

Baby Dyke

5 commentaires:

Mademoiselle Gecano a dit…

Comme tu as raison !
D'où mon ambition pour l'amour qui dure : ne pas aimer quelqu'un pour ses qualités mais réussir à vivre avec ses défauts...

Anonyme a dit…

C'est vrai, tout ce que tu écris. Enfin, je vois les choses comme toi, comme vous aussi. Je crois aussi que c'est donnant-donnant. Si l'autre nous accepte et nous aime dans notre entier, ben je crois que ça va couler de source. Tout va être plus facile, l'amour, la durée de l'amour, le quotidien.

De toute façon, même si on aime, à partir du moment où l'autre essaie de nous changer, ça va coincer, parce que ça va créer une sorte de frustration, de déception, et puis on ne sera plus totalement nous-même. On n'est plus aimé pour ce qu'on est, puisque l'autre (comme tu le dis si bien), voudrait que l'on soit une autre. Et du coup le sentiment d'amour ne va plus être le même non plus, teinté d'une sorte d'atténuation puisqu'on sera dans le contrôle pour ne pas décevoir.

Enfin bref... j'aime beaucoup ce que tu viens d'écrire.

Une bonne année 2009 à toutes les gouinettes, beaucoup de bonheur et de sérénité... !

mademoiselle Siam a dit…

C'est tellement vrai....
L'envie de combler ce manque universel nous pousse à faire l'autre à notre image. Mais a t'on vraiment envie d'un clone !!!
Ah l'horreur ...
Les différences sont amusantes , et saupoudrent d'épices le quotidien . Elles sont le fruit de la personalité de chacuns...

Les gouinettes poltronnes a dit…

Merci miss Gecano et Siam ainsi que Madi pour vos contributions intéressantes à la question. Profitez bien de vos love story et à bientôt.

Baby Dyke

ash a dit…

Bon vous êtes où? J'suis inquiète moi!!