Je suis dans la véranda surchauffée par le soleil de mars, je révise en prévision des entretiens à venir, vautrée sur un gros coussin. Je lève les yeux sur le jardin, les feuilles de bambous géants s'agitent dans le vent et les oiseaux s'ébattent dans les arbres, s'envolent, se croisent et se bécotent dans le feuillage. Mon esprit vagabonde et je me revois le jour du concours d'entrée à l'école, en train de remplir le test psychotechnique composé de 428 questions à choix multiples. 400 candidats pour 33 places, j'ai les sens en alerte. Je me souviens d'une question sur les oiseaux, sur un oiseau... ayant pour but d'éliminer les postulants dotés d'une hypersensibilité.
"Lors d'une promenade à la campagne, vous découvrez un oiseau blessé et agonisant au sol, quelle est votre réaction:
a- vous passez votre chemin, vous ne supportez pas la souffrance tant humaine qu'animale.
b- vous êtes attristé par la souffrance de l'animal, mais relativisez " la nature est cruelle mais elle est ainsi faite" et reprenez votre observation de la faune et de la flore environnante.
c- vous ressentez la douleur de l'oiseau au plus profond de votre être et explosez en larmes, vous enroulez l'oiseau dans votre pull et l'emmenez à la clinique vétérinaire, en priant Gaïa.
d- vous décidez d'abréger les souffrances de l'animal et l'écrasez d'un bref et solide coup de talon."
Bon, la reformulation est bidon, mais je me souviens avoir décelé le piège de l'hypersensibilité et ai dû choisir la réponse b, en toute logique compétitive. J'ai finalement été retenue à ce concours mais ai échoué à l'épreuve du diplôme d'état, la première fois... hypersensible que je suis. Je l'ai eu la seconde fois, beaucoup plus en forme, émotionnellement parlant.
A cette même réponse, aujourd'hui, en ce premier jour de cycle menstruel et de doutes existentiels, je répondrais c, sans hésiter.
Les concours, les épreuves, les diplômes, les entretiens d'embauches... tous ces moments où il faut savoir se vendre et se présenter sous son meilleur jour, me donnent de l'urticaire... j'ai pas l'esprit de compétition et mes performances sont fonction de mon humeur très versatile.
Voilà, je me dis que dans la vie, on revit la même épreuve un nombre incalculable de fois : la course des spermatozoïdes! souvenez-vous quand vous luttiez flagelle contre flagelles, pour arriver en tête de la course à l'ovule. Je me suis toujours demandé comment j'avais fait pour gagner la course? ça devait être un bon jour...
Butchy Fem
6 commentaires:
Vraiment super ce billet...je m'y retrouve. La motivation ne dépend pas que des enjeux et de l'humeur...le soutien joue aussi. (Je me dis que quand je lai gagnée, cette course, il devait y avoir 5 autres joueurs de champ et une banda sur la touche !)
Sais tu Butchy que les spermatozoïdes qui sont les plus rapides portent le sexe masculin? Comme c'est étrange... mais ce sont aussi les plus fragiles! J'aime beaucoup ton post.
Balabalabalabala ! Juste histoire de mettre un commentaire vu qu'apparament ça vous fait plaisir.
Euh sinon Ash, j'en profite que j'te vois dans le coin, pour savoir comment on fait pour faire une demande de mot de passe pour ton boulg... enfin si on peut.
on peut plus :-(
je me retrouve clairement dans ce que tu dis dans ton post en ce moment
merci les meufs pr vos comments... bon je pense que j ai foiré mes entretiens...
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