4 nov. 2010

Mordorées

Les camaïeux de l automne bercent mon coeur d'une langueur atone.
Pourquoi les choses qui meurent sont si dorées,
cramoisies, rouges-orangées?
Pourquoi c'est si beau quand ça tombe en silence,
en apesanteur, cette sentence?
Pourquoi ça frissonne dans le vent léger,
encore doux, cet ultime brasier?
Pourquoi de ta base à ma cime, nos fards se nuancent,
en tons mordorés, en une contredanse?
Pourquoi je pleure, habitée, hébétée,
devant cette nécrose, cette beauté?
Pourquoi tant d'éclat, de fragments?
Pourquoi un si vibrant écrin,
Pour célébrer ce penchant,
ce déclin?
Parce que cette parure est parjure.
Jure, jure qu'hier ce n'est rien, mais le pire;
que demain, mon printemps,
tu abjures mon empire.

E

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