11 mars 2008

L'école ménagère : en attendant le prince charmant

(la prof de repassage, elle a un ptit côté BDSM, vous trouvez pas? sûr qu'elle cache un martinet sous sa blouse!!)




J'ai appris, il y a peu, que certaines femmes de l'âge de nos mères, avaient été scolarisées à "l'école ménagère". Cette école ménagère a donc existé jusque dans les années 70, voire 80. On y enseignait les "Arts Ménagers" tels que la cuisine, la couture, le repassage, la puériculture... Sur la fin, cet enseignement était dispensé à des jeunes femmes plutôt issues du monde rural et ayant un petit niveau scolaire que l'on préparait, faute de mieux, à devenir de bonnes épouses, voire des employés de service (autrement dit : bonnes à tout faire). Toutefois, depuis la fin du 19ème siècle, des générations de femmes, issues de tous milieux et toutes classes sociales, sont passées par ce formatage. Des organisations féminines (et pas féministes !!) revendiquent (fin 19ème) un enseignement ménager afin "de faire de la ménagère une professionelle" dans le but d'enrayer la crise du mariage, l'exode rural, l'émancipation professionnelle et l'indépendance financière des femmes.
Voici des extraits de textes du début du 20ème, attention, ça va vous énerver !! :
"on y voit, non seulement la préparation manuelle des jeunes femmes aux travaux pratiques, mais aussi la formation de leur caractère, de leur pensées et de leut coeur".
Ou encore "Il nous faut des mères qui à la fois sachent rendre leur logis attrayant, disputer leur mari au cabaret, combattre l'alcoolisme, la tuberculose en faisant régner la paix au foyer domestique".
Alors voilà, la wonder-ménagère était une femme soumise aux contraintes du foyer, une bonne hygiéniste, une femme fidèle, de bonnes moeurs, gardienne de la vertu et de la morale. Elle devait être dévouée corps et âme à son époux et à ses enfants et ne surtout pas exprimer de désirs propres et d'ambition personnelle. Aujourd'hui, les jeunes filles en quête de reconnaissance s'inscrivent à la sélection de la Star Ac... en 1950, les jeunes filles participaient fébrilement au concours parisien annuel de la meilleure "Fée du logis".
Pour remonter encore dans le temps et parler plus globalement de la scolarisation des filles, Talleyrand nous dit, en 1791, au moment de la mise en place de l'instruction publique : "les hommes sont destinés à vivre sur le théâtre du monde, les femmes sont destinées aux soins intérieurs". Un peu plus tard, au 19ème, si les hommes politiques instaurent progressivement la scolarisation des filles, c'est toujours parce qu'ils sont "convaincus que si les hommes font les lois, les femmes font les moeurs". De même, les filles ne doivent pas, par l'école, devenir l'égale des hommes, mais apprendre à "fabriquer" des hommes.
Aussi, l'école, qu'elle soit ménagère, élémentaire ou secondaire a été (et est certainement toujours) l'instrument de perpétuation d'une société sexiste et de formatage genré. Ainsi, les femmes devaient demeurer à l'intérieur du foyer, dans l'intime, confinées aux soins de maternage, impliquées toutes à exceller dans les Arts Ménagers tandis que les hommes affrontaient bravement le monde extérieur et s'impliquaient dans la politique, la vie sociale, les affaires publiques et tous les Arts Majeurs.
Savez-vous que le baccalauréat féminin a été créé en 1919, soit 111 ans après celui des garçons.

De nos jours, les choses sont différentes, fort heureusement. Les femmes ont le droit de vote, elles ont accès à la contraception, elles suivent des études, des formations... elles peuvent même tenter de devenir pilote de ligne si ça leur chante.
Mais quand même, dans tous les métiers faisant appel aux capacités de soins ou de maternage, on trouve une écrasante majorité de femmes (infirmière, aide soignante, travailleur social, aide ménagère...). Il y a donc des métiers sexués.
Les femmes, à qualification égale, gagnent toujours de 15 à 30% de moins que les hommes alors qu'elles ont globalement de bien meilleurs résultats durant leur cursus scolaire. En politique, les femmes sont toujours sous-représentées aux postes clés (genre 1er ministre ou présidente de la république). Dans les Arts, les femmes ont également plus de mal à s'imposer, victimes parfois de discriminations ou de dénigrements (je pense au domaine hyper macho de la musique électronique ou du rap). les femmes sont également sous-représentées dans la direction d'entreprise, d'établissement ou de services, que ce soit dans le privé ou le public.
Bref, j'en passe et des pires... des domaines où les femmes sont sous-représentés... mais goddess save the meuf, l'école ménagère n'est plus.




Butchy Fem



4 commentaires:

Dirty a dit…

Détrompes toi, dans le collège où je bosse, pour les classes de SEGPA (Section d'Enseignement Général et Professionnel Adapté)et principalement pour les filles (y a un garçon quand meme) elles apprennent à repasser et faire la cuisine... alors si c'est pas des cours de ménagères ça...

les garçons font menuiserie et les filles cuisine-repassage...

Les gouinettes poltronnes a dit…

bah dwe, j'ai dit que l'école ménagère n'existait plus (et encore en france, à l 'étranger qui sait?)mais je sais bien qu'il y a encore un enseignement domestique... dans les classes de SEGPA, dans la formation des CESF...Il n'est pas éradiqué non plus l'enseignement ménager...il a peut être un intérêt...ou pas...mais ce qui me gêne c'est qu'il soit sexué. c'est tjs le dernier truc qui reste aux filles comme une bouée de sauvetage.
et le garçon de SEGPA, il a choisi de faire cuisine?
et oui, on offre des dinettes aux filles et des établis de bricolage aux garçons...
Butchy

ash a dit…

Bientôt ce serra encore plus cool au CAP sanitaire et social avec le repassage et la cuisine ils vont rajouter la taille de pipe,
bonnes à tout faire
les gamines des quartiers populaires...

Anonyme a dit…

Dans le même principe il existe aussi un CAP hallucinant, où comment prendre les filles pour des connes. Je sais pas exactement le nom du truc mais dans le lycée à côté du miens y'avait ce qu'on appelait le CAP repassage, en gros les nanas apprenaient pendant 2 ans à faire du repassage pour finir dans des pressings il me semble. Forcément il n'y avait pas un seul mec, et compter deux ans pour apprendre un repasser une chemise c'est vmt n'importe quoi, sans compter qu'il y a aucun débouché derrière ce truc.
Le seule "avantage", si on peut dire ça comme ça, c'est que la menace suprême et remotivante des parents était donc "si tu continues à rien glander au lycée tu vas finir en CAP repassage !"