11 mai 2008

Alela 's Blues

Alela Diane est magique. Son souffle est sacré, son chant est vieux comme le Monde. Ses mélodies nous promènent et nous transportent. Ce qui est incroyable à l’écoute de « Pirate’s Gospel », c’est cette intemporalité et en même ce mouvement mélancolique. C’est un disque-histoire, enraciné dans la famille Menig, un album artisanal et familial, qui raconte les montagnes de Nevada City et les fantômes qui nous hantent, un album aussi ancré dans une culture de songs writers, de folkeux hippies, de Bob Dylan à Devendra Banhart, en passant par Karen Dalton et Cocorosie. Alela fait partie de la famille. Pas de doutes.

Je regrette de ne pas savoir chanter, j’aurais aimé avoir une voix, ça doit être transcendant de pouvoir donner ça, de s’ouvrir tellement, de respirer avec les autres, vers les autres.

Quand j’écoute Alela, c’est comme ça. Je prends un bus. J’écoute sa voix, je sifflote même. Le visage sur la vitre, je regarde les paysages défiler, désertiques, une maison ici, là un troupeau en pâturage. Les vibrations du moteur me bercent. J’ai oublié mon nom, mon lieu de naissance. Je regarde les visages burinés des gens, qui regardent le bus passer. La musique enveloppe l’espace, transcende le temps. Tout semble irréel, et je suis là dans cet instantanéité. Je descends du bus, et m’assois à la gare, toujours le walkman sur les oreilles. Je ne bouge plus, ce sont les gens maintenant qui circulent, attrapent un train, embrassent leurs lovers, quittent leur vies, s’éloignent ou se rapprochent. Je sifflote toujours dans ma tête. C’est tendre et triste. Comme un vieux blues de Bessie Smith.

C’est ça Alela Diane, la poésie du mouvement, la mélancolie légère de l’immobilité.



Pédée Sexuelle

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Jadore cet album !!!
Elle a pleins d'influences,et une voix des plus envoutantes...
Merci les gouinettes

Anonyme a dit…

de rien ! c'est vrai que cet album est sacrement magique, tout simple...vraiment j'adore...