3 juin 2008

La guerre de la pince à épiler

Il est indéniable, et je ne pourrais le nier, que je suis bordélique. Cette fâcheuse tendance qui a surgi dès ma tendre enfance m’a toujours porté préjudice, et il n’est pas rare que cela importune de nombreuses personnes. Moi la première. Mais il faut le dire : j’ai un problème de place. Ma place, et plus largement la place des choses. Mon grille-pain traîne dans mon salon, sur la table à papiers, entre mes courriers Assedic, mes cours d’accordéon, ma plante et le panier à bordel inutile. Des CDs émergent de partout : chambre, tapis, salon….Je suis spécialiste des petits et moyens tas : papiers, courriers, lettres, flyers en tous genres, magazines, fringues, livres, vaisselle, chaussures, boîtes, bref, je fais des tas de tout. Et bien sûr, il est difficile de retrouver quelque chose. J’ai aussi des tocs : celui de perdre mes clés de voiture, environ tous les jours. Et mes cartes : bancaire, de médiathèque, vitale…La semaine dernière, j’ai passé une heure à fouiller dans mes tas à la recherche de ma carte de médiathèque. Je n’y suis pas allée du coup. Le lendemain, persévérante, je m’y recolle…et vas y que je te retourne toute la baraque en me maudissant et aussi en maudissant ma mère qui a à voir avec ce problème de place ! Rien, pas de carte. Bon, j’ai décidé d’aller le signaler à la médiathèque pour en refaire une, ça sera aussi rapide. Chose faite. Finalement, le soir même, en soulevant un skeud dans ma piaule, elle était là. Bon, ça ce sont mes bordels , entre moi et moi. Pénible mais intime !

Mais quand j’emmerde les autres autour de moi, ça devient lourd. Genre ma meuf. Nous vivons loin mais je passe beaucoup de temps chez elle. Des fois, je la déprime, avec ces histoires de clé : elle me regarde tristement chercher mes clés de voiture, tel un clebs égaré qui cherche et ne trouve pas, la bave aux lèvres. Je râle, je m'agite, je me désespère, je fulmine, j'ai l'air ridicule, je sais. Je pense que je la navre parfois ! Mes clés sont soit : dans mes poches, je fouille donc dans le bac à linges sales, le dernier jean que j’ai porté, dans mes blousons. Soit cette clé traîne entre le divan et la cuisine. Soit je l’ai posé spontanément sans me souvenir où. Genre sous le lit, dans un tiroir, dans un sac, à sa potentiel place, sur le tas de linge propre, près de la chaîne hi-fi.. Du coup, ça peut prendre beaucoup de temps pour fouiller tous ces lieux. Plusieurs fois même, j’ai tout simplement laissé la clé de la bagnole sur la bagnole. Sympa en plein centre ville ! va expliquer ça toi à ton assurance si tu te fais chouraver ta caisse !

Mais le sujet douloureux et sulfureux dans mon couple, c’est la pince à épiler (entre autres : les ciseaux, le briquet, les feuilles à rouler, l’allume-gazinière, la crème de jour….). Je l’agace terriblement, E., je sais qu’elle veut m’étriper des fois quand elle cherche ses choses. Parfois, elle m’appelle au tél juste pour savoir où j’ai foutu cette fameuse pince à épiler. Alors là je bredouille « heu t’as regardé dans le frigo ou dans le garage ? ». Elle enrage. Alors, quand je rentre, je cherche encore et encore ce dont elle a besoin, évidemment tout d'un coup, immédiatement !!

Ayant conscience de cette difficulté à organiser mon univers et à attribuer une place fixe à chaque chose, je m’interroge sur ma place, sur mon rangement intérieur et je me dis qu'heureusement que c’est pas nous qui organisons notre corps, sinon, mon foie traînerait entre mon genou et ma cheville, mon hypophyse serait rangée dans mon coude, mes trompes de Fallope au niveau de mes amygdales et j’aurais peut-être la tête dans le cul !!

Pédée Sexuelle

4 commentaires:

Agrimony a dit…

Bonjour à toi qui m'a encore une fois bien fait rire (je sais, à tes dépends bien sûr) mais bon pour cela je voulais te remercier...
Cependant, en tant qu'optimiste invétérée, il me vient cette interrogation à la lecture de ce récit... l'essentiel n'est-il pas d'avoir les pieds sur terre, même si notre tête est dans la lune ? (ce qui est moins trivial que dans le cul, tu noteras cet effort poétique de ma part :p)

Anonyme a dit…

une idée : attacher à l'objet complètement indispensable un porte clés qui zique quand tu le siffles. Evidemment ca ne vaut pas pour tout : par exemple il est délicat d'en coller sur tous tes tempax. Mais tu peux essayer sur sa pince à épiler, tes clés de bagnole et même ta carte vitale. Bien entendu, il faut aussi savoir siffler. Ce qui n'est pas donné à tout le monde. Moi par exemple je ne sais pas siffler. C'est pour ca que j'ai collé des gros pompons bien voyants sur tout ce qui m'est indispensable : sur mes clés, ma femme et mon ex. Ce qui constitue une autre alternative. Bulledimage

Anonyme a dit…

Comme il est agréable de te lire et de rire aussi en constatant que finallement je ne suis pas la seule que ce n'est pas une maladie !!! je suis bordelique , non organisée ,non disciplinée et franchement je voudrais bien faire plaisir aux autres en etant differente mais sincerement JE n'Y aRRIVE PAS!!!alors c'est peut effectivement de la mauvaise foi, de la paresse..mais j'ai jamais réussi à faire differement que n'importe comment...Merci à toi...

Anonyme a dit…

Dezinguette,oui, j'ai a peu près les pieds sur terre, par contre je ne suis pas du tout une fille à la tête dans la lune. donc pas cette excuse !! mais tu as bien tourné le truc !

Bulledimage : heu, nan pas de porte-clé qui siffle sur la pince à épiler ! je ne supporte pas les gros porte-clés car souvent je mets mes clés dans mes poches, et si y a des gros pompoms, on va croire que j'ai des coui..

Marylou : Non, c'est pas une maladie d'être bordélique, rassures toi, sinon y aurait beaucoup de malades sur terre !!. Cependant moi ca me fatigue pour moi et je cherche à ranger tout ce bordel quand meme en essayant de piger pourquoi !! la route va etre longue !