Tout est calme

C'est l'après-midi. Il fait chaud. Je suis dans mon lit et la fenêtre est ouverte. Dehors, dans la maison d'en face, il y a des ouvriers qui œuvrent et qui font un bruit régulier de métal et de bois. Il y a aussi les hirondelles et leur va-et-vient incessant et rapide. Cela fait quelques semaines déjà qu'elles s'agitent. J'aime ça, sans savoir pourquoi. Je lis les phrases d'un livre. Je les lis lentement, je m'en imprègne, l'auteur y a mis du tragique et de la douceur, en même temps. Et puis je ferme le livre. Depuis hier soir, je suis en vacances. C'en est fini avec le tourbillon des derniers jours de travail, les longs jours d'examen, les réunions, les voix des autres, les bilans, les chiffres de l'année et les préparations. A présent, c'est le calme. Je pense à la fille, à R., à elle. Je ne sais pas comment l'appeler ici...Je pense à elle et ça aussi c'est doux et c'est lent. Je m'endors et l'image de son visage se superpose aux images de mon rêve. Je crois que je souris. Mon instinct de lézard s'est réveillé aujourd'hui. Ce sont de longues vacances, je sais que j'ai de la chance et je sais que c'est un luxe. C'est comme si le temps s'arrêtait, je peux en disposer, l'utiliser ou pas, être à moi tant que je veux et être aux autres si je veux. Je vais oublier ce que c'est que de repousser la fatigue et de découper le temps en tranches. Il n'y a plus de temps, il y a moi et le sommeil, moi et la tranquillité, l'été et sa promesse de soleil, de sable et de sel.

Baby Dyke