26 févr. 2009

Tribune to Baby Dyke

L’amitié est une douceur. Une légèreté.

C’est encore ce que je me dis même après avoir accueilli, pendant une semaine, ma grande amie, Baby Dyke, à la maison pour ses vacances de célibat forcé. En amitié, tout passe, tout s’excuse, tout est drôle et c’est ça qui fait que c’est fun comme relation.

Notre histoire avec Baby Dyke a commencé par un rencard à Nantes, il y a deux ans. Nous nous sommes parlées sur (eh oui) LpourL, et vite y a eu un super feeling. Elle est arrivée à ce rendez-vous, telle qu’elle est : nonchalante, souriante, rigolote, intéressante, cocotte…Pour occuper notre soirée, nous avons décidé d’aller au cinoche, voir le porno lesbien à la mode du moment : one night stand, d’E. Jouvet, lors de Cinnéfable au Katorza. C’était sympa comme première rencontre et ça met tout de suite à l’aise ! Après cela, nous sommes rentrées chez moi, à St Naz, on a bu un whisky puis un thé. Le lendemain, on a parlé des heures au petit déj et on a été à la mer. Elle portait un pull rouge. On a beaucoup ri sur un rocher. Nos discussions étaient déjà très orientées : psychanalyse, musique, gouineries en tous genres, coupes de cheveux et autres légèretés existentielles. Il est des gens ainsi, à qui on dit tout, avec qui on se sent direct super bien, comme une vieille pote de 20 ans. Connected. Un truc simple. Une amitié naissante. Et le truc classe, c’est que le feeling est passé direct aussi avec Butchy Fem quand je les ai présentées. Donc, nous voilà toutes les trois, toujours d’attaque pour faire des teufs, des balades, des concerts, des conneries, et aussi, un blog.

Tout ça pour en venir à ces dernières vacances où Baby Dyke est venu chercher réconfort à la maison. Il est des moments difficiles, de ruptures, d’espoirs perdus et de cœurs endeuillés et il est bon alors d'avoir des potes. Baby Dyke est arrivée ainsi, esseulée et un brin angoissée. Nous lui avions préparé avec amour sa chambre qui est aussi le squatt ordi-matage de films-glandouille. C’est la pièce où il y a le plus d’activités dans cette maison. Tout le monde y squatte. Le chien, le chat, nous. Donc là, nous avons pu profiter du lit de Baby Dyke pour nous scotcher tous les soirs devant Dexter, telles des boulimiques devant un frigo plein.

Ce qui est étrange, c’est que je n’ai presque pas vu Baby Dyke marcher de la semaine. Ceci dit, c’est peut-être mieux ainsi. Car Baby Dyke peut être un danger public. J’avais planqué certains objets de valeur, tel mon accordéon, ma guitare en sachant que BD allait venir en vacances. Mais je n’avais pas pensé à ma cafetière italienne. Baby Dyke avait la tête en vrac certes. Mais oui, oui, elle a flingué ma cafetière neuve : elle a mis l’eau, normalement prévue pour être mise dans la partie inférieure de la machine, en haut. On a attendu un moment ce matin-là pour boire un café, jusqu’à ce que nos narines s’inquiètent d’une subite drôle d’odeur venant de la cuisine. Oui, la cafetière a brûlé. Hier, au téléphone, elle m’a précisé qu’elle m’en a racheté une. Elle est mimi !
La deuxième fois, où elle s’est levée de la semaine, c’était pour sa douche hebdomadaire. Quelle ne fût pas notre surprise en rentrant du boulot, le soir, lorsque BD, coiffée telle une lady en parade, nous annonça la mort du sèche-cheveux. Il lui a glissé des mains. Ça faisait deux jours qu’elle était là. J’en suis venu à prier pour qu’elle ne se lève plus de la semaine, et je ne sais par quel miracle, cela se produisit. Chaque jour, Baby Dyke larvait dans la pièce squatt, Bouh-Bouh à ses pieds, Bigoudi lui faisant des petites léchouilles, matant des films, lisant des livres, dormant, pensant, déprimant… Mais un soir, alors que je la motivais à sortir de dessous la couette, elle s'est assise sur une jolie petite chaise basse en poils rouge soyeux. Faisant sa branleuse, elle n’arrêtait pas de se balancer sur la jolie chaise. Étant d’un naturel spontané, je lui fis remarquer qu’elle allait finir par niquer la chaise, chose qu’elle nia, en me disant : « ma pauvre, tu es vraiment maniaque et psychorigide !! ahaha !!! ». Le lendemain, le dossier de la chaise était tout branlant. Cette fille est une calamité !!

Nous avons aussi bien ri sous la neige, à faire des bêtises pour les Gouinettes Poltronnes, on a déblatéré pendant des heures sur l’amour, la constitution de nos menus, nos névroses, notre blog, les animaux, bref plein de sujets captivants, dont Baby Dyke vous a parlé dernièrement dans son post.

Bref, tout ça pour dire que même si elle cassait accidentellement une patte au chat, ça serait toujours mon amie. Bon j’imagine qu’il y a des limites (genre Benjamin Biolay!), mais je pense qu’une cafetière et un sèche-cheveu, ça ne vaut pas du tout une amie aussi drôle, aussi intelligente, aussi mignonne et aussi fun que cette bonne vieille Baby Dyke. Même avec son cœur tout triste, elle est incroyable. Reviens quand tu veux à la maison, Baby Dyke. Mais on te fera peut-être camper dans le jardin, si t’es ok ?

Pédée Sexuelle

5 commentaires:

Anonyme a dit…

Très touchante narration. (narration est assez moche comme mot, mais j'en ai pas trouvé d'autre et puis y'a pas de raison de ségréguer les mots non plus).
Le Bigoudi qui léchouille, c'est le chat ou le klebs ? Est-ce qu'il est en analyse ?
A ce sujet je vous invite à lire "De l'influence du prénom sur les déviances comportementales" de l'excellente Françoise Dolto.

dykypsy a dit…

Et bien nous, nous sommes d'accord pour adopter baby dyke lors de ses prochaines vacances!pas de chien, ni de chat, pas de seche cheveux mais elle trouvera sûrement quelque chose...!

Anonyme a dit…

Merci pour l'invit...mais? on se connaît!?

dykypsy a dit…

moi je te connais (mon amoureuse un peu aussi car je lui fait partager ta prose inimitable)...à travers ce que tu écris !

Anonyme a dit…

Merci pour le compliment (j'adore les compliments). Et revenez souvent Dyke and Psy. (Et aux prochaines vacs alors...)